Gantz : si le monde n’éloigne pas le Hezbollah de la frontière nord, nous le ferons
Un hélicoptère et un drone de Tsahal frappent des cibles au Sud-Liban ; sirènes à Kiryat Shmona ; Sullivan appelle à la "diplomatie" pour résoudre la situation au nord du pays
Le ministre du cabinet de la guerre Benny Gantz a averti vendredi qu’Israël serait contraint d’éloigner le groupe terroriste Hezbollah de la frontière libanaise si la communauté internationale ne parvenait pas à le faire par des moyens diplomatiques.
Gantz, qui s’exprimait lors d’une visite à Maalot-Tarshiha, en Haute Galilée, a indiqué qu’il avait invité les plus hauts diplomates occidentaux à venir visiter la région pour se rendre compte par eux-mêmes de la menace posée par le groupe terroriste du Hezbollah.
Il a prévenu que « si la communauté internationale ne parvient pas à éloigner le Hezbollah de la frontière, c’est Israël qui s’en chargera ».
À peu près au même moment, des sirènes de roquettes ont retenti dans la ville de Kiryat Shmona, dans le nord d’Israël, ville qui a été en grande partie évacuée, tandis que l’armée de l’air israélienne a frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban, et que les échanges de tirs avec le groupe terroriste se sont poursuivis le long de la frontière nord.
Un hélicoptère d’attaque et un drone ont frappé plusieurs cibles du Hezbollah, dans le sud du Liban, dont un lance-roquettes utilisé pour tirer des projectiles sur le nord d’Israël.
Tsahal a déclaré certaines roquettes auraient été interceptées, d’autres se sont écrasées dans des zones non peuplées. L’incident n’a fait aucune victime.
Le Dôme de fer a également intercepté une « cible aérienne suspecte », entrée dans l’espace aérien israélien depuis le Liban, sans oublier un drone lancé depuis le Liban, qui s’est écrasé non loin d’un poste de l’armée près de Manara, a déclaré l’armée israélienne.
Plus tôt dans la journée, Tsahal a également déclaré que les troupes avaient mené une frappe sur deux hommes armés identifiés près de la frontière.
כלי טיס של חיל האוויר תקף והשמיד מטרת טרור של ארגון הטרור חיזבאללה בשטח לבנון. בנוסף, לפני זמן קצר כלי טיס של חיל האוויר תקף מחבל שפעל בשטח לבנון סמוך למרחב זרעית.
כמו כן, במהלך הבוקר כוחות צה"ל תקפו שני מחבלים חמושים שפעלו בשטח לבנון, סמוך למרחב יארון pic.twitter.com/fG5B39KIEQ
— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) December 15, 2023
Plus tard dans la journée de vendredi, Tsahal a déclaré avoir mené une nouvelle série de frappes aériennes contre des sites du Hezbollah, notamment un centre de commandement, un complexe militaire et d’autres infrastructures appartenant au Hezbollah.
Tsahal affirme avoir également frappé une position de lancement de roquettes utilisée pour tirer sur Israël plus tôt avec le mortier guidé Iron Sting.
Plusieurs roquettes ont été tirées depuis le Liban sur Shtula, déclenchant des sirènes d’alerte dans la communauté.
Israël a prévenu qu’il ne tolérerait plus la présence du groupe terroriste le long de la frontière nord, après l’assaut de 3 000 terroristes du Hamas depuis la bande de Gaza le 7 octobre, durant lequel ils ont tué près de 1 200 personnes et en ont kidnappé plus de 240 – principalement des civils.
Depuis ce jour, les forces dirigées par le Hezbollah ont lancé des attaques quasi-quotidiennes contre des communautés israéliennes et des postes militaires le long de la frontière ; dans un souci d’éviter une guerre totale, elles auraient toutefois tenté de limiter l’ampleur de ces attaques.
Dans ce qui s’apparente à un avertissement au groupe terroriste du Hezbollah, l’armée israélienne a publié une déclaration disant procéder à un entraînement intensif dans le nord d’Israël.
L’armée a expliqué que cet entraînement, baptisé « Moments cruciaux », avait vocation à préparer les soldats à « d’autres scénarios possibles à la frontière nord », tout en menant leurs opérations de routine dans la région.
Elle a ajouté que les soldats s’entraînaient de jour comme de nuit, en zones ouvertes et urbaines, du niveau des pelotons aux bataillons. Les soldats apprennent également à utiliser des véhicules blindés et d’autres armes.
Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré aux journalistes vendredi que « les citoyens d’Israël qui ont été évacués du nord doivent pouvoir rentrer chez eux et le faire avec un véritable sentiment de sécurité. Et cela signifie qu’il faut faire face à la menace qui vient de l’autre côté de la frontière ».
Il a cependant précisé que Washington continuait de croire que « cette menace peut être résolue par la voie diplomatique et ne nécessite pas le déclenchement d’une nouvelle guerre ».
Sullivan a admis qu’un tel effort nécessitait également « une capacité de dissuasion, car nous devons envoyer un message clair selon lequel nous ne tolérerons pas le type de menaces et d’activités terroristes que nous avons observées de la part du Hezbollah et du territoire libanais ».
Le message reflétait manifestement une intensification des pressions exercées par Israël sur les États-Unis et d’autres membres de la communauté internationale pour rétablir le calme à la frontière par la voie diplomatique. Jérusalem espère que les États-Unis, la France ou d’autres médiateurs étrangers parviendront à faire appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU).
Cette résolution a mis fin à la deuxième guerre du Liban en 2006 et appelait au désarmement de toutes les forces armées non étatiques au Liban – à savoir le Hezbollah – ainsi qu’à un retrait de toutes les forces armées de la région située entre la frontière israélo-libanaise et le fleuve Litani, à l’exception de l’armée libanaise et de la mission de maintien de la paix de l’ONU, la FINUL.
Cependant, au fil des ans, le Hezbollah n’a cessé de violer la résolution, en amassant des armes et des forces près de la frontière, sans véritable intervention de la FINUL.
Parallèlement, des habitants du sud du Liban ont affirmé vendredi que Tsahal avait largué des tracts avertissant les résidents de ne pas aider le Hezbollah, pour la première fois depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
« Tôt vendredi matin, un drone a largué des tracts au-dessus du village, qui ont atterri entre les maisons », a déclaré un habitant de Kfarshuba, près de la frontière, sous couvert d’anonymat pour des raisons de sécurité. Un autre habitant a indiqué que des tracts avaient été largués à deux reprises, le vent ayant emporté une grande partie du premier lot.
« A la population du Sud-Liban, nous vous informons que le groupe terroriste du Hezbollah est en train d’infiltrer vos maisons et vos terres », peut-on lire sur un tract vu par l’AFP.
« Pour votre propre sécurité, vous devez en finir avec ce terrorisme », poursuit le texte, qui avertit la population qu’en aidant le Hezbollah, elle s’exposerait « au danger ».
Les habitants de la frontière libanaise ont déclaré que l’armée israélienne avait intensifié ses frappes sur des cibles dans les villages frontaliers ces derniers jours.
Israël avait également largué des tracts sur certaines parties du Sud-Liban pendant la guerre de 2006 contre le Hezbollah ; des tracts encourageant les Palestiniens à ne pas aider le Hamas ont aussi été largués pendant la guerre actuelle à Gaza.
Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière ont causé la mort de quatre civils du côté israélien et de six soldats de Tsahal.
Du côté libanais, plus de 120 personnes ont été tuées, selon un bilan de l’AFP. Ce chiffre comprend 107 terroristes du Hezbollah, dont certains ont été tués en Syrie, 16 terroristes palestiniens, au moins 14 civils et trois journalistes.
Les responsables de la Défense israélienne estiment que le bilan du Hezbollah est plus élevé et que le groupe terroriste dissimule le nombre réel de victimes dans ses rangs.
Plus de 64 000 personnes ont été déplacées au Liban, principalement dans le sud, selon les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations.
En Israël, on estime que 100 000 personnes ont évacué leurs maisons à la frontière nord avec le Liban.