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Gantz soutient le chef de Tsahal après des incidents mortels

S'exprimant sur la mort d'un Palestinien abandonné sur un chantier, Kohavi a déclaré que la menace de poursuites ne devrait pas être la seule raison de se comporter humainement

Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Le chef de l'armée israélienne, Aviv Kohavi, prend la parole lors d'une cérémonie marquant la fin du cours de pilotage de l'armée de l'air israélienne, sur la base aérienne de Hatzerim, dans le sud d'Israël, le 22 décembre 2021.(Crédit : Tsahal)
Le chef de l'armée israélienne, Aviv Kohavi, prend la parole lors d'une cérémonie marquant la fin du cours de pilotage de l'armée de l'air israélienne, sur la base aérienne de Hatzerim, dans le sud d'Israël, le 22 décembre 2021.(Crédit : Tsahal)

Le ministre de la Défense Benny Gantz a exprimé son soutien au chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kohavi, dimanche, en réponse aux récentes protestations sur la légèreté des peines infligées récemment aux militaires suite à plusieurs incidents mortels.

Les critiques ont porté sur le décès de deux officiers victimes de « tirs amis » pendant un exercice le mois dernier, et sur la mort d’un Palestinien âgé suite à une crise cardiaque, que des soldats avaient auparavant ligoté et bandé les yeux.

« Nous devons enquêter sur toutes les irrégularités, les corriger, et éduquer sans crainte », a déclaré Gantz. « En effet, la punition est nécessaire pour ceux qui ne respectent pas nos normes et nos règles, mais la punition n’est pas le seul élément.

« Les leçons apprises, et parfois aussi l’introspection par les hauts gradés, en termes de missions et de formation des soldats, ne sont pas moins importantes », a-t-il déclaré.

Le ministre de la Défense Benny Gantz dirige une réunion de faction de son parti Kakhol lavan à la Knesset, le 6 décembre 2021. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Le ministre de la Défense s’est exprimé lors de la cérémonie de prestation de serment de la nouvelle chef de la Cour d’appel militaire, l’équivalent d’une Cour suprême — la Major Générale Orli Markman, la première femme à occuper cette fonction.

Dans son discours, Aviv Kohavi a déclaré que les soldats ne devaient pas s’abstenir d’actions comme celles qui ont mené à la mort du Palestinien de 78 ans, Omar Asad, le mois dernier, uniquement par craintes de poursuites pénales. Asad a été laissé inconscient au sol sur un chantier de construction, au milieu de la nuit à la mi-janvier, après avoir refusé de s’identifier à un poste de contrôle mobile que les soldats avaient installé dans son village de Jiljilya, en Cisjordanie.

« Vous n’avez pas besoin d’une loi pour vous dire de ne pas laisser un homme de 80 ans dans le froid pendant une activité opérationnelle, et peu importe qu’il ait 80 ans ou 18 ans. Il faut faire preuve de discernement, de valeurs et d’humanité, et cela ne nécessite pas une loi », a déclaré Kohavi.

« La responsabilité des normes et des valeurs de Tsahal incombe à nos commandants et, jusqu’au dernier soldat, et bien sûr, à toute la chaîne de commandement. Nous exigeons que nos commandants dirigent avec ces valeurs sans avoir besoin des balises d’un système judiciaire. Bien sûr, nous avons besoin [d’un système judiciaire], mais la responsabilité du respect des normes et des valeurs de Tsahal est la nôtre, les commandants », a-t-il ajouté.

Le ministre de la Défense, Benny Gantz, s’exprime lors d’une cérémonie de prestation de serment du nouveau chef de la cour d’appel militaire à la résidence du président à Jérusalem, le 13 février 2022. (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

Kohavi a fait l’objet de nombreuses critiques sur la manière dont les militaires ont géré la mort d’Asad et l’incident mortel de tir ami dans l’unité d’élite Egoz, résultat d’une mauvaise pratique opérationnelle. Dans les deux cas, des mesures disciplinaires relativement légères ont été prises contre les officiers en cause et les commandants supérieurs, malgré les conclusions accablantes des enquêteurs. Des enquêtes criminelles sont en cours dans les deux affaires, afin de déterminer si des poursuites seront engagées contre les personnes impliquées.

Dans son discours, Gantz a fait référence aux deux incidents, ainsi qu’aux récents cas d’agressions sexuelles au sein de l’armée, et déclaré que Tsahal doit les prendre sérieusement en compte, afin que ces événements ne se reproduisent plus.

« Au vu de ces incidents, des efforts continus sont déployés pour inculquer ces normes et apporter des corrections à grande échelle sur tous les fronts, sous la direction du chef d’état-major et du haut commandement, sans lien avec les aspects juridiques de ces événements », a déclaré le ministre de la Défense.

Les responsables militaires ont mentionné à maintes reprises que la mort d’Asad le 12 janvier résultait d’un « échec éthique » de la part des soldats en cause; ils l’ont plaqué à terre, ont entravé ses mains, l’ont brièvement bâillonné, lui ont bandé les yeux, et laissé au sol sur le chantier de construction après qu’il a refusé de s’identifier à un point de contrôle mobile.

Omar Asad. (Autorisation)

Moins d’une heure plus tard, les soldats ont défait les liens qui lui immobilisaient les mains, mais l’ont laissé au sol, inconscient, sur le chantier de construction, au milieu de la nuit par des températures quasi glaciales. Deux officiers subalternes ont été démis de leurs fonctions à la suite de la mort d’Asad, et le chef de l’unité, le bataillon Netzah Yehuda, a été formellement blâmé, mais aucune autre mesure disciplinaire n’a été prise.

Lors de l’incident de tir ami dans l’unité Egoz, les enquêteurs ont déterminé que les soldats impliqués avaient formé deux patrouilles distinctes et non coordonnées, à la poursuite d’un voleur d’équipement de vision nocturne de leur unité la nuit précédente. Les deux patrouilles se sont croisées et ont ouvert le feu l’une sur l’autre. Deux officiers, le major Ofek Aharon, 28 ans, et le major Itamar Elharar, 26 ans, ont été tués dans la fusillade.

Des enquêtes ont permis de déterminer que l’unité avait pour habitude de ne pas faire état de la survenue d’incidents, de ne pas réaliser d’enquêtes adéquates sur ceux qui étaient signalés, et que les officiers de l’unité se croyaient au-dessus des règles qu’ils établissent pour leurs soldats. Là aussi, des peines relativement limitées ont été infligées : le commandant adjoint de l’unité Egoz a été démis de ses fonctions, ainsi que les autres officiers directement impliqués dans l’échange de tirs amis. Le chef de l’unité a été laissé dans sa fonction, bien que sa promotion prévue ait été bloquée, tandis que le commandant de la brigade dont l’unité Egoz fait partie, n’a fait l’objet d’aucune sanction.

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