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Alors que les Gazaouis réclament de l’aide, pillages et tirs soulignent de nouveaux dangers

La reprise de l'aide s'accompagne d'une série de problématiques meurtrières, avec des acteurs concurrents dans un mélange de soldats, de bandes armées et de terroristes qui s'accrochent au pouvoir

Nurit Yohanan

Nurit Yohanan est la correspondante du Times of Israel pour le monde arabe et palestinien.

Des personnes transportent des caisses de fournitures de secours obtenues auprès de la Fondation humanitaire de Gaza, dans le centre de la bande, le 29 mai 2025. (Crédit : Eyad BABA / AFP)
Des personnes transportent des caisses de fournitures de secours obtenues auprès de la Fondation humanitaire de Gaza, dans le centre de la bande, le 29 mai 2025. (Crédit : Eyad BABA / AFP)

Des centaines de camions transportant des denrées alimentaires et d’autres formes d’assistance ont pu entrer dans la bande de Gaza depuis que Jérusalem a à nouveau autorisé l’acheminement des aides au sein de l’enclave côtière, selon des responsables israéliens – des approvisionnements qui avaient été interrompus pendant onze semaines.

Une partie de l’assistance a été remise à la Fondation Humanitaire de Gaza (GHF), un organisme controversé qui est soutenu par les Etats-Unis et par Israël. Il gère actuellement quatre centre de distribution où des colis d’aide humanitaire sont remis aux civils gazaouis.

Parallèlement, des produits de première nécessité ont continué à entrer sur le territoire par le biais des organisations humanitaires qui intervenaient sur le terrain jusque-là, avec un mécanisme coordonné par les Nations unies et d’autres groupes en charge de la logistique et de la distribution, du stockage des aides dans les entrepôts ou dans les structures qui ont été installées à travers la bande de Gaza depuis le début du conflit. Même si cette méthode bénéficie d’une légitimité aux yeux de la communauté internationale, Israël affirme qu’elle ne garantit pas la sécurité de l’assistance face aux pillages du groupe terroriste du Hamas, contre lequel l’État juif est actuellement en guerre.

Après un blocus qui a empêché l’entrée des aides au sein de l’enclave côtière du 2 mars au 19 mai, des images montrent aujourd’hui des entrepôts humanitaires qui sont en cours de réapprovisionnement et des distributions de colis d’assistance en direction des civils. Mais ces deux dernières semaines ont également été marquées par une forte augmentation des pillages, spontanés ou organisés, ainsi que par des affrontements violents qui ont impliqué des hommes armés du Hamas et des soldats israéliens, aux abords des centres humanitaires.

Si le Hamas et d’autres ont accusé Israël d’avoir ouvert le feu et d’avoir tué des Palestiniens venus chercher des colis d’assistance, certains ont pointé du doigt la responsabilité du Hamas et des gangs locaux de Gaza pour ces violences qui se sont avérées être meurtrières.

Selon Michael Milshtein, qui dirige le Forum d’études palestiniennes au Centre Dayan de l’Université de Tel Aviv, une unité du Hamas connue sous le nom de Sahm semble déterminée à prendre des mesures brutales contre les pilleurs présumés.

« Tous ceux avec lesquels je m’entretiens à Gaza parlent de ça. Ils exécutent des gens à gauche et à droite », dit Milshtein au Times of Israel, évoquant l’unité Sahm. Il note que cette dernière a pour mission « de faire respecter l’ordre » dans la bande.

Un jeune garçon porte une boîte de fournitures humanitaires obtenus auprès de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF) dans le centre de la bande, le 29 mai 2025. (Crédit : Eyad BABA / AFP)

Une chaîne Telegram liée à cette unité publie régulièrement des informations et des images d’opérations menées contre des criminels et contre des collaborateurs présumés. Des mises à jour quotidiennes montrent des individus à Gaza « pris en charge » par le Hamas – c’est-à-dire violemment frappés, voire tués – pour avoir apparemment pris part à des vols d’aide humanitaire.

La chaîne a rapporté, dans la journée de mardi, que le Sahm avait exécuté sept habitants de Gaza accusés de vol et de collaboration avec Israël.

Milshtein indique que malgré plus d’un an et demi de guerre, avec des milliers d’hommes armés qui, selon les estimations, auraient été tués, le Hamas reste « le seul acteur dominant à Gaza qui continue à faire respecter l’ordre ».

Camions d’aide humanitaire au poste frontière de Kerem Shalom, du côté israélien de la frontière avec la bande de Gaza, le 29 mai 2025. (Crédit : Flash90)

« Il est meurtri, dorénavant limité, il n’est plus que l’ombre de ce qu’il était encore le 7 octobre 2023 – mais ne nous leurrons pas, il n’a pas disparu, il ne s’est pas évanoui, pas même dans le cœur des gens », explique-t-il. « Je ne décèle pas les signes classiques qui sont habituellement ceux d’un effondrement de régime au Moyen-Orient. Il n’y a pas de reddition massive du Hamas, il n’y a pas de drapeaux blancs, il n’y a pas de membres du Hamas pourchassés dans les rues. Il y a des manifestations, il y a des gangs, mais à chaque fois que j’observe la situation, je ne vois pas d’indication qui pourrait laisser penser que quelque chose de fondamentalement différent est sur le point de se produire. »

Les pillages se multiplient

De nombreux pillages à grande échelle ont été enregistrés dans la bande de Gaza depuis la reprise de l’acheminement des aides humanitaires. Dans certains cas, les pilleurs semblent avoir été des civils désespérés, même si les réseaux sociaux, au sein de l’enclave côtière, ont souvent, tout au long de la guerre diffusé des images de raids organisés – des raids qui ont fréquemment été menés par des gangs, certains connus pour leurs liens avec le milieu de la pègre.

Le 25 mai, des dizaines de Gazaouis avaient été filmés en train de s’approcher d’un camion qui transportait de l’assistance dans le centre de Gaza City. Sur les images, des coups de se feu se faisaient entendre, dispersant la foule. Il est difficile de dire si le chaos avait finalement donné lieu à des pillages.

Les coups de feu avaient été tirés, semble-t-il, par le Hamas ou par une autre force de sécurité locale. L’armée n’assure pas la protection des convois humanitaires à l’intérieur de la bande de Gaza, se contentant de maintenir sa présence près des zones de distribution placées sous l’autorité de la GHF.

Michael Milshtein, analyste principal au Moshe Dayan Center. (Autorisation)

Quelques jours plus tard, des images prises dans la nuit du 27 au 28 mai avaient montré des dizaines de Gazaouis en train de piller un poids lourd qui était arrivé sur le marché de Nuseirat, dans le centre de Gaza. Des informations avaient indiqué que le camion devait initialement livrer des denrées alimentaires et autres équipements urgents au nord, où les organisations humanitaires devaient superviser une distribution ordonnée.

Le 28 mai, des vidéos avaient circulé sur les réseaux sociaux, montrant des centaines de personnes en train de piller un grand entrepôt contenant ce qui semblait être de l’assistance humanitaire, avec notamment des sacs de farine.

Si les médias anti-Hamas avaient affirmé que l’entrepôt appartenait au groupe terroriste et qu’ils avaient présenté la scène comme une preuve de la colère nourrie par la population à l’encontre du groupe terroriste au pouvoir, le Programme alimentaire mondial (PAM), une organisation des Nations unies, avait finalement précisé que les images avaient été prises dans son entrepôt de Deir al-Balah. Il avait confirmé que deux personnes avaient été tuées au cours du pillage, sans pour autant révéler les circonstances de ces décès.

Des Palestiniens prenant d’assaut un entrepôt du Programme alimentaire mondial des Nations unies et emportant des sacs de farine à Zawaida, Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 28 mai 2025. (Crédit : Abdel Kareem Hana/AP)

Le Hamas, que certains avaient accusé d’avoir ouvert le feu sur les pillards, avait nié avoir tiré sur des civils.

Il est encore difficile de dire aujourd’hui si le groupe terroriste avait joué un rôle dans ces pillages ou s’il était chargé d’assurer la sécurité des entrepôts mis à sac.

Le 1er juin, l’armée israélienne a diffusé des images filmées par des drones, qui montraient des hommes armés ouvrant le feu en direction de Gazaouis qui tentaient de venir récupérer des aides humanitaires à Khan Younès. Elle a accusé le Hamas de chercher à empêcher les habitants d’accéder à la précieuse assistance.

« Le Hamas est une organisation terroriste brutale et meurtrière qui affame la population de Gaza. Il fait tout ce qui est en son pouvoir pour saboter la distribution des denrées alimentaires à Gaza », a déclaré l’armée israélienne à cette occasion.

Selon le COGAT, l’unité du ministère israélien de la Défense qui est responsable de la coordination de l’aide à Gaza, plus de 1 100 camions chargés de produits alimentaires, de médicaments et d’équipements médicaux sont entrés dans la bande de Gaza par le poste-frontière de Kerem Shalom depuis le 19 mai. 157 camions sont entrés dans la journée de mardi.

L’ONU affirme toutefois qu’elle n’a pas été en capacité de récupérer la majorité des camions destinés aux entrepôts humanitaires qu’elle soutient, en raison de l’insécurité qui règne sur les routes et des difficultés d’accès, avec seulement 200 camions qui avaient pu être récupérés à Kerem Shalom en date du 27 mai.

Des dizaines de Gazaouis pillent un camion d’aide à Khan Younis, le 31 mai 2025. (Capture d’écran : Twitter)

Jonathan Whittall, à la tête du Bureau de coordination des Affaires humanitaires des Nations unies dans les territoires palestiniens, a accusé Israël de tenter d’entraver l’acheminement de l’aide.

« Nous sommes confrontés à des difficultés s’agissant de la collecte des marchandises au point de passage de Kerem Shalom en raison de l’insécurité, avec de longs délais quand il faut obtenir les permis nécessaires, avec des itinéraires de transport qui sont inappropriés, avec de surcroît le désespoir des foules et les pillages – des éléments qui résultent tous des restrictions qui sont imposées par les autorités israéliennes « , a-t-il confié lors d’une conférence de presse. « Il n’y a pas de solution logistique à une décision politique dont l’objectif est d’entraver l’acheminement de assistance humanitaire ».

Un officiel de l’ONU a expliqué au Times of Israel que l’organisation évitait d’avoir recours à la sécurité armée pour monter la garde autour des cargaisons et qu’elle s’appuyait plutôt sur un travail de coordination avec les représentants des communautés locales pour réduire les pillages commis par des habitants désespérés. Toutefois, cette tactique perd de son efficacité à mesure que le désespoir s’accroît.

L’union fait la force

Dans le passé, des responsables humanitaires avaient évoqué la possibilité de travailler avec des chefs de clan locaux pour assurer la sécurité des aides dans les zones dont ils ont a priori le contrôle – et des informations avaient laissé entendre qu’Israël avait également envisagé de prendre des mesures similaires.

Si les détails étaient restés obscurs, certains arrangements avaient, semble-t-il, pu impliquer une forme de « racket » de la part des gangs – les bandes armées de pilleurs auraient ainsi été « payées » avec une partie de l’aide protégée, dans le but de tenir les autres pilleurs à l’écart.

Ces dernières semaines, de nombreuses informations ont évoqué un groupe armé connu sous le nom d’Abu Shabab, composé de membres d’une seule famille, qui mène ses opérations aux abords de Kerem Shalom, dans un secteur placé sous contrôle militaire israélien. Des images qui ont été diffusées sur internet, notamment par le chef de clan Yasser Abu Shabab, ont montré les membres du groupe portant des uniformes de style militaire avec des insignes : le drapeau palestinien et les mots « Unité de lutte contre le terrorisme ».

Membres armés du clan Abu Shabab en uniforme dans la région de Rafah, en mai 2025. (Crédit : Capture d’écran/X, utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d’auteur)

« L’histoire d’Abu Shabab est celle qui m’effraie le plus », a déclaré Milshtein. « Il est clairement établi qu’Israël soutient ou, tout du moins, qu’Israël tolère ce gang, ce qui reflète les pires schémas de comportement qu’Israël a pu avoir, dans le passé, dans le monde arabe – en passant des accords avec des criminels louches, comme cela avait été le cas dans les années 1980, lorsqu’Israël avait soutenu les phalangistes chrétiens au Liban contre l'[Organisation de libération de la Palestine] ».

« Tous ceux à qui je parle à Gaza me disent que le clan Abu Shabab est composé de trafiquants de drogue et de voleurs », a-t-il ajouté. « Avant de devenir un mandataire d’Israël, ces gens pillaient les convois d’aide ».

Israël a refusé de répondre aux questions concernant les relations présumées que le pays a pu tisser avec Abu Shabab – même si les deux parties semblent partager un ennemi commun : le Hamas.

Le 30 mai, le Hamas avait diffusé une vidéo officielle montrant un groupe d’hommes armés et masqués qui menaient des opérations à l’extérieur d’un bâtiment avant que ce dernier n’explose. Le Hamas avait affirmé que le groupe, sur les images, travaillait avec les soldats israéliens en inspectant les bâtiments avant que les troupes israéliennes ne s’y installent, sans préciser s’il s’agissait d’Israéliens ou de Palestiniens.

Toutefois, des photos antérieures du gang d’Abu Shabab, comparées avec les nouvelles, avaient clairement laissé penser qu’il s’agissait du même groupe – ce qui indique que le Hamas considère le gang comme une menace.

Selon Milshtein, le Hamas avait déjà tué 20 membres du clan avant cette explosion, dans le cadre de la répression des pillards.

« Le Hamas les détruira, même si c’est difficile », a-t-il déclaré.

« Piège mortel »

Cherchant à éviter que l’aide ne tombe entre les mains du Hamas, Israël et les États-Unis ont soutenu un nouveau mécanisme d’aide. Dans ce cadre, l’assistance est distribuée aux habitants de Gaza par le biais des sites gérés par la Fondation humanitaire de Gaza.

Les Nations unies et d’autres groupes humanitaires ont refusé de coopérer avec ce mécanisme, estimant qu’il ne respecte pas les principes humanitaires en transformant l’aide en instrument de la campagne militaire menée par Israël et en obligeant les résidents de Gaza à parcourir de longues distances à travers les lignes de Tsahal pour accéder aux centres de la GHF, ce qui les expose à des dangers.

Ces derniers jours, ces inquiétudes ont été plus fortes après une série de coups de feu meurtriers survenus aux abords d’un site de distribution de la Fondation à Rafah – alors que les soldats israéliens avaient apparemment ouvert le feu en direction de Palestiniens qui s’étaient approchés d’eux après s’être écartés d’un itinéraire préapprouvé pour accéder au centre humanitaire.

Des Palestiniens se battant pour obtenir de la nourriture distribuée dans une cuisine communautaire, à Khan Younès, dans la bande de Gaza, le 23 mai 2025. (Crédit : Abdel Kareem Hana/AP)

Les autorités de la Santé du Hamas ont annoncé que 61 personnes avaient été tuées et que des centaines d’autres avaient été blessées par balle dimanche, lundi et mardi. Ces chiffres n’ont pas pu être vérifiés et Tsahal a accusé le groupe terroriste de les avoir exagérés.

La GHF, qui a été en proie à la controverse, a fait savoir que les informations faisant part de fusillades et d’autres violences commises sur les sites de distribution de l’aide entraient dans le cadre d’une campagne de propagande du Hamas visant à discréditer l’opération, un message qui a été relayé par Israël et par les États-Unis.

Néanmoins, la GHF a fermé ses sites pendant vingt-quatre heures, mercredi, afin de mettre au point de nouvelles mesures de coordination avec Tsahal. Objectif : renforcer la sécurité et empêcher que d’autres incidents similaires ne se reproduisent.

« Ce nouveau mécanisme d’aide comporte de nombreux aspects troublants », a dit Milshtein. « Tout est opaque – nous ne savons pas quelle quantité d’assistance est distribuée, ni quel pourcentage de l’aide totale cela représente ».

Des personnes transportant des cartons de fournitures humanitaires distribués par la Gaza Humanitarian Foundation, soutenue par les États-Unis et Israël, dans un centre de distribution d’aide humanitaire dans le centre de la bande de Gaza, le 29 mai 2025. (Crédit : Eyad Baba/AFP)

Pris ensemble, le pillage des camions d’aide et les problèmes rencontrés avec la GHF mettent en évidence les complexités et les dangers qui entourent la question de l’acheminement des aides humanitaires dans une bande de Gaza déchirée par la guerre, car les revendications qui se chevauchent de la part de l’armée, du Hamas, des groupes humanitaires et des organisations internationales telles que l’ONU donnent une image trouble des responsabilités des différents acteurs et de la réalité sur le terrain.

Selon Milshtein, le Hamas est parvenu à tirer parti de ce brouillard pour créer une image dominante : celle d’habitants de Gaza qui doivent risquer leur vie juste pour pouvoir recevoir la nourriture nécessaire à leur survie, Israël étant à blâmer – sans se soucier de savoir si cela reflète la réalité.

Depuis dimanche, le récit du Hamas d’un « massacre commis par Israël dans un centre humanitaire » s’est imposé dans le monde entier, « et pas seulement parmi les Palestiniens », a-t-il déploré. Le commissaire général de l’UNRWA a même qualifié les centres de distribution d’aides de « pièges mortels ».

« En fin de compte, cela affecte la situation sur le terrain – cela affecte la motivation des habitants de Gaza à se rendre sur les sites de distribution », a-t-il ajouté.

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