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GB : Un nombre record de 2 000 actes antisémites au cours du premier semestre 2024

Ce chiffre marque une hausse de 100 % par rapport 2023 ; un groupe de surveillance note aussi un bond de 41 % des cas d'agression physiques

Des manifestants défilent à Londres lors de la "Marche nationale pour Gaza", le 3 août 2024. (Crédit : CARLOS JASSO / AFP)
Des manifestants défilent à Londres lors de la "Marche nationale pour Gaza", le 3 août 2024. (Crédit : CARLOS JASSO / AFP)

Les Juifs de Grande-Bretagne ont signalé près de 2 000 incidents antisémites au cours du premier semestre 2024, le nombre le plus élevé jamais enregistré pour une période de six mois, marquant une augmentation de 100 % par rapport à la même période de l’année dernière.

Les 1 978 actes enregistrés par le Community Security Trust (CST) s’inscrivent dans le cadre d’une forte augmentation de la haine et des crimes de haine contre les Juifs à la suite du pogrom du 7 octobre perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas, qui a déclenché la guerre à Gaza et les affrontements entre le groupe terroriste chiite libanais Hezbollah, soutenu par l’Iran, et Israël, écrit l’organisme de surveillance de la communauté dans son rapport semestriel publié jeudi.

La publication de ce rapport coïncide avec une vague d’émeutes survenues ces derniers jours au Royaume-Uni, caractérisées, selon le Premier ministre Keir Starmer, par des « actes de violence gratuits accompagnés d’insultes racistes » à l’encontre des musulmans et d’autres communautés minoritaires.

Les émeutes, qui ont éclaté après la période couverte dans le rapport du CST, ont été déclenchées par le meurtre de trois jeunes filles à Southport. La police soupçonne un homme de 17 ans d’origine rwandaise d’être l’auteur du meurtre. L’incident a déclenché une flambée de sentiments contre les immigrants, alimentée par l’immigration illégale de dizaines de milliers de personnes chaque année et par l’immigration légale de centaines de milliers d’autres, souvent originaires du Moyen-Orient et d’Afrique.

« Certains membres de ce mouvement et leurs espaces en ligne encouragent d’autres personnes à s’en prendre aux Juifs », a indiqué un porte-parole du CST au quotidien britannique The Guardian.

Des hommes des unités de sécurité CST et Shomrim détiennent l’agresseur présumé d’un homme juif dans sa voiture à Londres, le 21mai 2021. (Crédit : Eye on Antisemitism via JTA)

Selon le CST, la plupart des auteurs d’actes antisémites sont probablement « motivés par le conflit au Moyen-Orient ». Cette motivation pousserait davantage les personnes d’origine musulmane ou du Moyen-Orient à agir contre les Juifs que les ultranationalistes blancs.

Les rassemblements anti-Israël, et notamment ceux véhiculant un discours antisémite, sont devenus fréquents et houleux au Royaume-Uni depuis le 7 octobre.

Parmi les incidents documentés dans le rapport du CST, une description de l’apparence de l’auteur n’était disponible que dans 624 cas. Parmi ceux-ci, 42 % ont été décrits comme étant de race blanche. Les 58 % restants ont été décrits comme orientaux (30 %), sud-asiatiques (14 %), noirs (12 %) et autres.

Le CST a enregistré 121 agressions physiques au cours du premier semestre 2024, soit une augmentation de 41 % par rapport aux 86 incidents de ce type survenus au cours du premier semestre 2023. Quelque 86 actes de vandalisme ont été recensés, a précisé le CST. Les autres incidents ont été classés dans la catégorie « comportement abusif » (1 618 cas) et menaces (142). La littérature antisémite ne figure que dans 13 cas recensés dans le rapport. Le nombre d’incidents en ligne enregistrés est de 630.

Lors d’une agression violente recensée, trois hommes d’apparence orientale ont lancé des bouteilles de verre sur quatre Israéliens qui se parlaient en hébreu à Londres. L’un des auteurs a crié « F*ck Jews, Hamas is the best » (« Au diable les Juifs, le Hamas est le meilleur ») avant que l’un des hommes ne donne un coup de poing dans le cou d’une Israélienne. Une personne a été arrêtée à la suite de cette agression.

« Il n’y a pas de place en Grande-Bretagne pour cette haine ignoble et il ne fait aucun doute que ceux qui propagent ce poison – dans la rue ou en ligne – seront soumis à la pleine force de la loi », a indiqué la ministre de l’intérieur, Yvette Cooper, dans un communiqué publié à la suite de ce rapport.

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