Israël en guerre - Jour 369

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Gilad Erdan quitte l’AG de l’ONU à l’arrivée du président iranien

Dans son allocution, Ebrahim Raissi a qualifié Israël de "puissance d'occupation barbare" ; 3 000 dissidents iraniens se sont rassemblés pour manifester devant l'ONU

Photo des parents, survivnts de la Shoah, de l'envoyé israélien à l'ONU, Gilad Erdan. (Crédit : Autorisation)
Photo des parents, survivnts de la Shoah, de l'envoyé israélien à l'ONU, Gilad Erdan. (Crédit : Autorisation)

L’ambassadeur israélien à l’ONU, Gilad Erdan, a quitté mercredi la salle de l’Assemblée générale des nations unies avant le discours du président iranien Ebrahim Raisi, et il a laissé une photo de ses grands-parents, survivants de la Shoah, sur le siège réservé à Israël.

Une initiative prise pour protester contre des propos récemment tenus par Raissi, qui a douté de la Shoah.

« C’est une nouvelle bassesse morale pour l’ONU. Un négationniste de la Shoah et assassin de masse monte à la tribune des Nations unies pour exprimer sa haine. Les ambassadeurs qui sont restés pour l’écouter devraient avoir honte », a dit Erdan.

Le président iranien Ebrahim Raissi a déclaré, une fois monté à la tribune, qu’Israël était « une puissance barbare », insistant sur le fait que le programme nucléaire de Téhéran était pacifique.

« Jamais la région n’avait connu dans le passé une puissance d’occupation barbare en son sein telle que le régime sioniste. Les meurtres d’enfants et de femmes sont inscrits sur le bulletin sombre du régime sioniste », s’est exclamé Raissi.

Le président iranien Ebrahim Raisi lors de la 77e Assemblée générale de l’ONU, le 21 septembre 2022. (Crédit : AP Photo/Julia Nikhinson)

« Les meurtres de femmes et d’enfants palestiniens, de cette nouvelle génération, montrent bien à tous que sept décennies d’occupation et de barbarie israéliennes sont toujours bien là », a-t-il continué.

Il a proposé un vote auprès de tous les Palestiniens, « musulmans, chrétiens et Juifs », concernant l’établissement d’un seul État.

Raissi s’est référé de manière répétée à l’Iran comme un pays protecteur de tous les opprimés dans la région, « de la mise en esclavage des Babyloniens jusqu’aux Palestiniens ».

Des dissidents iraniens réunis devant l’ONU pour manifester contre le discours du président iranien Ebrahim Raissi, le 1er septembre 2022. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)

Des centaines de dissidents iraniens ont manifesté contre Raïssi devant les Nations unies, comme ils l’ont fait pendant toute la semaine en se rassemblant notamment aux abords de son hôtel de New York.

Ils étaient très exactement 3 000 à s’être réunis devant le bâtiment accueillant l’Assemblée générale pendant le discours du président iranien.

Des panneaux avaient été installés face aux Nations unies, appelant « un changement de régime par les Iraniens », avec des centaines de photographies de prisonniers politiques exécutés.

Parmi d’autres slogans sur des bannières, « La victoire sera à nous » et « Poursuivez Raïssi en justice, » et des photos de nœud coulant pour représenter les détenus morts par pendaison.

Les activistes ont scandé « Raïssi devant le tribunal aujourd’hui » au son des percussions.

Une bannière montrant l’image du Guide suprême iranien Khamenei avait aussi été placée par terre, pour que les participants puissent la piétiner.

Les récents mouvements de protestation massifs ont dynamisé les manifestants.

Des activistes de la défense des droits des Femmes ont scandé : « Nous combattrons, nous mourrons, nous reprendrons notre Iran ».

Les protestataires étaient, en majorité, issus de la communauté irano-américaine, accompagnés de partisans du groupe dissident MEK. Ils portaient des vestes jaunes avec l’inscription « Un Iran libre ».

Des personnalités de la communauté iranienne et des chrétiens alliés du mouvement ont prononcé des discours en anglais et en farsi.

L’un d’entre eux à dit : « Dans la foi juive, il y a un proverbe : ‘l’année prochaine à Jérusalem.’ Pour ma part, je le dis : ‘L’année prochaine dans un Iran libre’.

Un manifestant tient un portrait de Mahsa Amini lors d’une manifestation de soutien à Amini, une jeune femme iranienne décédée après avoir été arrêtée à Téhéran par la police des mœurs de la République islamique, sur l’avenue Istiklal à Istanbul le 20 septembre 2022. (Crédit : Ozan KOSE /AFP)

A la tribune de l’ONU mercredi, le président des Etats-Unis Joe Biden s’est dit solidaire des « femmes courageuses d’Iran », après qu’au moins huit personnes ont été tuées lors de la répression de manifestations dans la République islamique après le décès d’une femme arrêtée par la police des moeurs.

Dans la République islamique, des manifestations nocturnes se succèdent depuis l’annonce du décès de Mahsa Amini vendredi, jusqu’à la ville sainte de Qom située au sud-ouest de Téhéran, cité natale du guide suprême iranien Ali Khamenei, qui s’est exprimé mercredi lors d’un événement à Téhéran sans mentionner ces troubles dans le pays.

Elles ont eu lieu dans les rues d’une quinzaine de villes iraniennes situées dans le nord-ouest et le sud du pays tout comme dans la capitale.

Des manifestants en colère y ont bloqué la circulation, incendié des poubelles et des véhicules de police, lancé des pierres sur les forces de sécurité et scandé des slogans hostiles au pouvoir, selon l’agence officielle Irna.

La police a utilisé des gaz lacrymogènes et procédé à des arrestations pour disperser la foule, a précisé l’agence. Des hommes et des femmes, dont beaucoup avaient ôté leur foulard, se sont rassemblés à Téhéran et dans d’autres grandes villes du pays, selon la même source.

« Non au foulard, non au turban, oui à la liberté et à l’égalité! » ont crié des manifestants à Téhéran lors d’un rassemblement dont les mêmes slogans ont été repris dans des manifestations de solidarité à l’étranger, notamment à New York et à Istanbul.

Une vidéo tournée dans la ville de Chiraz (sud) montre les forces de sécurité ouvrant le feu sur des participants aux manifestations qui se sont poursuivies jusqu’aux premières heures du matin mercredi.

Mahsa Amini, 22 ans, décédée après avoir été arrêtée par la police des mœurs iranienne. (Réseaux sociaux)

Agée de 22 ans et originaire de la région du Kurdistan (nord-ouest), Mahsa Amini a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour « port de vêtements inappropriés » par la police des moeurs, une unité chargée de faire respecter le code vestimentaire strict dans la République islamique.

Des militants ont déclaré que la jeune femme avait reçu un coup mortel à la tête, une affirmation démentie par des responsables qui ont annoncé une enquête.

En Iran, les femmes doivent se couvrir les cheveux, et la police des moeurs leur interdit également de porter des manteaux courts au-dessus du genou, des pantalons serrés, des jeans troués ainsi que des tenues de couleurs vives.

Outre la vague de colère déclenchée en Iran, l’annonce du décès de la jeune femme, dont le prénom kurde est Jhina, a suscité de vives condamnations internationales, notamment de la part de l’ONU, des Etats-Unis et de la France.

Le président Joe Biden s’adresse à la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies le mercredi 21 septembre 2022 au siège de l’ONU. (Crédit : AP Photo/Evan Vucci)

« Nous sommes aux côtés des courageux citoyens et des courageuses femmes d’Iran, qui manifestent en ce moment même pour défendre leurs droits les plus élémentaires », a lancé le président Biden devant les Nations unies.

En Iran, des images vidéos montrent des manifestants ripostant aux forces de sécurité en arrachant des bombes lacrymogènes aux forces de l’ordre et en les empêchant de procéder à des arrestations. L’une des principales tendances virales sur les réseaux sociaux est de voir des femmes mettre le feu à leur foulard.

Un groupe de défense kurde basé en Norvège, Hengaw, a indiqué mercredi que deux autres manifestants avaient été tués en Iran dans la nuit de mardi à mercredi. De leur côté, les autorités iraniennes ont fait état mercredi d’un bilan de six morts depuis le début des manifestations.

Ces manifestations constituent « une secousse très importante » en Iran, « c’est une crise sociétale », a déclaré à l’AFP David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), spécialiste de l’Iran. « Il y a une déconnexion entre les autorités bloquées sur leur ADN de la révolution islamique de 1979 et une société de plus en plus sécularisée. C’est tout un projet de société qui est remis en question. Il y a un flottement chez les autorités sur la marche à suivre vis à vis de ce mouvement », a expliqué le chercheur.

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