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Hamas : Un report des élections serait une plongée dans « l’inconnu »

Le numéro 2 du groupe terroriste estime que si les élections prévues n'ont pas lieu, cela compliquera la situation, perpétuera et consacrera la division", entre les factions

Khalil al-Hayya, haut dirigeant politique du Hamas, au Caire, en Égypte, le 22 novembre 2017. (AFP Photo/Mohamed El-Shahed)
Khalil al-Hayya, haut dirigeant politique du Hamas, au Caire, en Égypte, le 22 novembre 2017. (AFP Photo/Mohamed El-Shahed)

Le report, même d’un « seul jour », des législatives poussera le peuple dans « l’inconnu », prévient dans un entretien à l’AFP la tête de liste du groupe terroriste palestinien du Hamas pour les premières élections en 15 ans, dont la tenue reste une source d’incertitudes.

Le 22 mai, les Palestiniens de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est sont conviés aux urnes pour la première fois depuis 2006, un scrutin qui doit être suivi en juillet par une présidentielle.

Mais nombre de Palestiniens et d’observateurs pensent que les législatives seront une nouvelle fois reportées, voire annulées.

« Nous n’accepterons pas le report des élections d’un seul jour », a déclaré à l’AFP Khalil al-Hayya, N.2 du Hamas dans la bande de Gaza et N.1 sur la liste de ce groupe terroriste islamiste armé, donné favorite face à son rival du Fatah de Mahmoud Abbas.

« Un report pousserait le peuple palestinien dans l’inconnu, et je préviens que cela compliquera la situation, perpétuera et consacrera la division », entre les factions palestiniennes, a ajouté ce haut responsable du Hamas.

« Cela causerait une grande frustration parmi la population et les jeunes et pourrait mener à de graves réactions », a renchéri M. Hayya, lors de cet entretien dans son bureau de Gaza.

« Véritable opportunité »

Le vice-président américain de l’époque, Joseph Biden, (à gauche), en compagnie du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avant leur rencontre dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 10 mars 2010. (AP/Tara Todras-Whitehill/File)

Après de nombreux reports, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait annoncé mi-janvier, quelques jours avant l’entrée en fonction de Joe Biden à la Maison Blanche, la tenue de ces élections dans le cadre d’un accord de « réconciliation » entre son parti laïc, le Fatah, et le Hamas.

Les élections de 2006, remportées par le Hamas, avaient débouché un an plus tard sur de graves affrontements armés entre ces deux grands blocs de la politique palestinienne et sur une séparation géographique du pouvoir.

Aujourd’hui, le Hamas contrôle la bande de Gaza et le Fatah dirige l’Autorité palestinienne, qui siège en Cisjordanie, mais dont son leadership est remis en cause par des factions dissidentes.

Selon un sondage publié cette semaine par le Jerusalem Media and Communication Center, un centre d’analyse médiatique palestinien, mené en partenariat avec la fondation allemande Friedrich-Ebert, 79 % des Palestiniens jugent la tenue de ces élections importante et ce, malgré les appels, notamment de figures proches du Fatah, à un report.

Plus d’une trentaine de listes sont en concurrence pour les législatives. Et malgré les critiques dont il fait l’objet, le Fatah resterait en première place des intentions de vote.

Le Hamas, lui, ne cherche pas à diriger un futur gouvernement mais à y participer, espérant obtenir environ le même pourcentage d’appuis (environ 40 %) qu’en 2006 tout en reconnaissant qu’une partie de la population de la bande de Gaza avait été « déçue » par la gestion du mouvement, affirme M. Hayya.

« Nous souhaitons un gouvernement de consensus national (…) S’il porte un programme politique raisonnable et acceptable, il peut constituer une véritable opportunité pour mettre fin à la division, unifier les institutions, mettre fin au blocus (israélien) et à la souffrance palestinienne », affirme-t-il.

La question de Jérusalem

Mahmoud Abbas, âgé de 86 ans et qui pourrait perdre la présidentielle selon différents sondages, avait déjà indiqué que les élections ne pourraient avoir lieu sans la participation des Palestiniens de Jérusalem-Est, portion orientale de la Ville sainte annexée en 1967 par Israël qui refuse la tenue sur place du scrutin.

Des fidèles musulmans prient sur le mont du Temple dans la Vieille ville de Jérusalem, après sa fermeture de plus de deux mois pour cause de pandémie de coronavirus (Crédit : Ahmad GHARABLI / AFP)

Lundi, la Commission électorale palestinienne a toutefois indiqué que la majorité des Palestiniens de Jérusalem-Est pourrait voter dans des bureaux situés en « périphérie de Jérusalem », du côté de la Cisjordanie, « là où il n’y a pas besoin d’approbation israélienne ».

La Commission attend toutefois encore une réponse d’Israël à propos des
6 300 Palestiniens de Jérusalem-Est qui sont historiquement autorisés à voter – pour des raisons administratives et selon un protocole signé en 1993 – dans des bureaux de poste de la ville, sous contrôle israélien.

« Nous mettons en garde contre l’obstruction aux élections par les forces d’occupation (nom donné à Israël par le Hamas, NDLR) (…) cela pourrait pousser certains vers d’autres options comme l’extrémisme, la violence et le terrorisme », a affirmé M. Hayya.

Et d’appeler donc Européens et Américains à « soutenir » les élections et en « reconnaître » les résultats ce qui pourrait causer, en cas de victoire du Hamas, des maux de tête dans des capitales occidentales qui considèrent ce mouvement comme une organisation terroriste.

A LIRE : En organisant des élections, les Palestiniens refilent la patate chaude à Biden

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