Herzog demande à Ben Gvir de « calmer la tempête » et de servir les intérêts de tous
Lors de sa rencontre avec le futur ministre de Sécurité nationale, le président a noté que bon nombre de personnes étaient profondément préoccupées par le nouveau gouvernement
Le président Isaac Herzog a exprimé sa « profonde inquiétude » au chef du parti d’extrême-droite Oztma Yehudit, Itamar Ben Gvir, lors d’une réunion mercredi, implorant le législateur de « calmer la tempête » et de faire preuve de sensibilité envers différents groupes, « en particulier la communauté LGBT et la communauté arabe ».
Selon un communiqué publié par le bureau de Herzog, le président s’est fait le porte-parole de la « voix d’une grande partie de la nation et des Juifs de la Diaspora », qui ont toutes fait part de leurs préoccupations au président israélien. Il n’a toutefois pas précisé à quels groupes ou dirigeants il s’était adressé.
« Le président a souligné à Ben Gvir que son rôle, et celui de tous les éléments de la future coalition, est de travailler pour toute la nation, dans l’esprit de la Déclaration d’Indépendance », peut-on lire dans le communiqué.
En réponse aux commentaires prudents du président mercredi, Ben Gvir, qui sera ministre de la Sécurité nationale dans le nouveau gouvernement, a assuré le président que sa « priorité absolue est de servir l’ensemble de la nation » et de « servir en tant que ministre de la Sécurité nationale pour toute la société israélienne ».
Alors que l’on craint que les communautés LGBT et arabes ne soient victimes de discrimination sous le nouveau gouvernement, Ben Gvir a déclaré à Herzog qu’il avait parlé à ses homologues du parti d’extrême-droite HaTzionout HaDatit et qu’ils avaient affirmé qu’ils « n’avaient pas l’intention d’exclure ou de nuire à quelque groupe de population que ce soit ».
« Le nouveau gouvernement poursuivra une politique nationale large pour le bien de toutes les communautés de la société israélienne », a précisé un communiqué citant Ben Gvir.
Plusieurs partis du nouveau gouvernement ont fait, par le passé, de nombreux commentaires homophobes et racistes.
Le leader du parti HaTzionout HaDatit, Bezalel Smotrich, s’est déjà vanté d’être un « homophobe fier », et le parti Noam, dont le leader Avi Maoz est sur le point d’occuper un poste de vice-ministre au sein du bureau du Premier ministre, a déclaré qu’il s’efforcerait d’interdire la Gay Pride de Jérusalem et a encouragé ses partisans à « lutter » contre la communauté LGBT.
Ben Gvir est un ancien partisan du parti politique Kach dirigé par feu le rabbin extrémiste Meir Kahane, qui a été exclu de la Knesset pour incitation au racisme contre les Arabes. Ben Gvir a pris ses distances avec ses anciennes convictions.
Bien que son rôle de chef d’État soit largement symbolique, Herzog s’est de plus en plus impliqué dans les questions politiques ces derniers jours, alors qu’il tente de guider le pays à travers une période de forte polarisation politique et idéologique.
Une loi a été adoptée mercredi, accordant à Ben Gvir l’autorité nécessaire pour définir la politique générale de la police et établir les « principes d’action généraux ». Il pourra en outre peser sur la politique en matière d’enquêtes, après consultation avec le chef de la police et après avoir entendu l’avis du Procureur général.
Cette loi a été exigée par Ben Gvir comme condition sine qua non à son entrée dans le gouvernement de Benjamin Netanyahu, l’une des nombreuses exigences de grande portée des partis d’extrême-droite et ultra-orthodoxes qui s’associeront au Likud de Netanyahu dans la nouvelle coalition.
Carrie Keller-Lynn a contribué à cet article.