Hommages à la soldate tuée lors d’une fusillade à un poste de contrôle
Les amis du sergent Noa Lazar, 18 ans, pleurent une « fille merveilleuse » abattue par un Palestinien: La fermeture des points de contrôle pourrait être prolongée après les fêtes

La mémoire de la soldate tuée lors d’une fusillade à un poste de contrôle, près de Jérusalem, samedi soir, a été saluée par ses amis et sa famille dimanche.
Sa mort jette une ombre sur la fête de Souccot, qui débute en Israël.
Le sergent Noa Lazar, 18 ans, membre du bataillon Erez de la police militaire, a été abattue samedi soir, en même temps qu’un garde civil, par un homme armé qui a ouvert le feu sur un poste de contrôle, à proximité du camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est, samedi soir.
« C’était une fille merveilleuse, brillante, souriante, drôle, belle et tellement gentille », se souvient Lihi Avizohar, qui connaissait Lazar depuis les scouts, dans sa ville natale de Bat Hefer, près de Netanya.
Les funérailles de Lazar sont prévues lundi soir à 23 heures dans le cimetière de Kfar Yona.
On célèbre à partir de ce soir et demain lundi le début de la fête de Souccot.
Les grands-parents de Lazar, en vacances en Italie, seront de retour en Israël pour les funérailles, a précisé le site d’information Ynet.
Proches et amis de Lazar, qui ont appris la nouvelle de sa mort dimanche matin, se rappellent la soldate tombée au combat.
« Mon petit trésor, je n’arrive pas à croire que tu m’aies laissée comme ça », écrit une de ses camarades.

Un autre ami écrit : « Mon bel ange, je n’arrive pas à y croire. Je t’aime. Tu es mon amie la plus chère. J’ai le cœur brisé. »
La présidente du Conseil régional d’Emek Hefer, Galit Shaul, a évoqué une « matinée douloureuse et difficile pour Emek Hefer » et a offert son soutien à la famille et aux amis de Lazar.
Lazar a été déclarée morte peu après son transfert d’urgence à l’hôpital.
Il semble que le tireur ait ouvert le feu, à bout portant, sur un groupe de soldats, d’après des images de caméra de surveillance.
Le garde civil blessé dans l’attaque, dont le nom n’a pas été révélé, se trouve toujours dans un état grave, ce dimanche, après avoir été opéré pendant la nuit, a déclaré l’hôpital Hadassah de Jérusalem.
Deux agents de la police des frontières ont été légèrement blessés par des éclats de munitions.
Le commandant de police du district de Jérusalem, Doron Turgeman, a indiqué que l’identité du tireur et de deux complices était connue de ses services.
Le ministre de la Sécurité intérieure, Omer Barlev, arrivé sur les lieux après la fusillade, a indiqué que le tireur était un habitant de Shuafat âgé de 22 ans.
La vidéo publiée dimanche semble montrer le tireur, que l’on voit sortir nonchalamment d’un véhicule blanc, au point de contrôle, et se diriger vers un groupe de soldats et de gardes.
On le voit ensuite ouvrir le feu à bout portant avec une arme de poing, touchant deux d’entre eux tandis que les autres se jettent au sol pour se protéger.
On voit le tireur continuer de tirer sur une victime au sol avant de s’enfuir, manifestement après que son arme s’est enrayée.

Après l’attaque, les forces de l’ordre ont fait irruption dans le camp de réfugiés de Shuafat à la recherche du tireur et de deux autres suspects.
Des forces spéciales et un hélicoptère ont pris part à la chasse à l’homme. Trois complices présumés ont été interpellés dans d’autres quartiers de Jérusalem-Est, a annoncé la police, et des membres de la famille du tireur ont été arrêtés, selon la radio de l’armée.
« Tout sera mis en oeuvre pour arrêter les terroristes et les amener à répondre de leurs actes », a déclaré dimanche le Premier ministre Yair Lapid.
Le ministre de la Défense Benny Gantz a ajouté que l’offensive antiterroriste se poursuivrait à plein régime après cette nouvelle attaque.
« Nous mettrons la main sur cet ignoble terroriste et tous ceux qui l’ont aidé », a-t-il promis.
Le président Isaac Herzog a présenté ses condoléances aux proches de la victime, affirmant que la mort de la soldate faisait que « la joie de la fête avait cédé la place à un effroyable chagrin » pour la famille de Lazar.
« Aucun terroriste n’aura raison de nous. Nous lutterons contre le terrorisme, continuerons à vivre et à célébrer nos fêtes. Nous faisons confiance à Tsahal et aux forces de l’ordre », a-t-il ajouté.

Cette nouvelle attaque survient à un moment d’état d’alerte pour l’armée et la police, à Jérusalem et en Cisjordanie, à l’occasion des fêtes juives.
Samedi, Lapid a fait un point de sécurité « en insistant sur le déploiement de forces à Jérusalem et sur le Mont du Temple, ainsi qu’en d’autres points du pays ».
Barlev a ajouté que les autorités se réuniraient de nouveau lundi soir pour évoquer la prorogation de la fermeture des points de contrôle de Cisjordanie aux Palestiniens au-delà des premier et dernier jours de la fête.
« Il y a eu beaucoup d’alertes terroristes pendant ces fêtes, beaucoup plus que d’habitude, mais jusqu’à présent, nous avions réussi à y faire face », a-t-il concédé dimanche à la radio de l’armée.
Les tensions sont au plus haut en raison de la campagne antiterroriste en Cisjordanie qui a causé la mort d’une centaine de Palestiniens et conduit à l’arrestation de 2 000 hommes à l’occasion de raids nocturnes, au cours desquels les soldats israéliens ont souvent essuyé des tirs d’armes à feu.
La plupart des victimes sont des hommes armés ou des manifestants qui avaient pris part à de violents affrontements, mais certains sont des civils non armés.
L’opération a été lancée après une série d’attentats qui a tué 19 personnes entre la mi-mars et le début du mois de mai.
Le groupe terroriste du Hamas, basé à Gaza, a déclaré « bénir cette opération héroïque », qualifiant la fusillade de « riposte aux incursions dans la mosquée Al-Aqsa et à la récente opération à Jénine ».
Samedi, deux Palestiniens ont en effet été tués lors d’une opération de Tsahal à Jénine, en Cisjordanie.
Des feux d’artifice, en signe de réjouissances, ont été signalés à Shuafat après la fusillade.