Israël doit prévoir des « scènes similaires » à celles de la Turquie en cas de séisme
Selon la commission de la Knesset, Jérusalem et Haïfa, sont à risque en cas de catastrophe ; le président a déclaré que l'État devait davantage investir dans la préparation
Les grandes villes d’Israël ne sont pas suffisamment préparées à faire face à un séisme majeur, a déclaré lundi aux législateurs le chef de la commission gouvernementale de préparation aux tremblements de terre.
Amir Yahav a déclaré à la commission des Affaires intérieures et de l’Environnement de la Knesset que sa commission avait constaté cette semaine que plus de 10 villes, dont Haïfa et sa banlieue, Jérusalem, et certaines régions du sud du pays étaient dangereusement exposées en cas de tremblement de terre.
« Si nous sommes touchés ici par un tremblement de terre comme celui qui a frappé la Turquie, nous assisterons à des scènes similaires », a déclaré Yahav, comparant le manque de préparation des services d’urgence et les bâtiments à risque israéliens à ceux du pays frappé par la catastrophe.
La semaine dernière, à la suite des secousses meurtrières qui ont fait plus de 35 000 morts en Turquie et en Syrie, Yaakov Asher, président de la commission supérieure de la Knesset, a invité les ministères et les services d’urgence à une réunion d’urgence afin d’examiner l’état de préparation du pays aux tremblements de terre.
Ankara a été très critiquée par la population turque pour sa lenteur à réagir à la catastrophe.
Cette tragédie a attiré l’attention sur le manque de préparation d’Israël à une telle catastrophe. Selon le ministère de l’Environnement, les usines utilisant des matériaux dangereux ne seraient pas adaptées pour résister aux tremblements de terre.
Yahav a déclaré à la commission que la dernière fois qu’une telle réunion avait eu lieu, c’était en 2016.
« L’État d’Israël a commencé à se préparer pour faire face aux tremblements de terre et, comparé au reste du monde, nous ne sommes pas en mauvaise posture, mais les progrès sont très lents. J’espère que l’État va se réveiller et investir davantage dans ce domaine », a-t-il déclaré.
Le président de la commission des Finances de la Knesset, Moshe Gafni, a déploré lors de la réunion que « malheureusement, Israël n’est pas préparé à un tremblement de terre. »
Dans une série de mesures visant à enquêter sur la question, Gafni a indiqué qu’il demanderait aux compagnies d’assurance si elles prévoyaient de lancer une campagne publicitaire invitant la population à souscrire à des assurances pour leurs biens ; qu’il demanderait au ministère des Finances quelles sommes d’argent le pays a prévu en cas de tremblement de terre, et où se trouvent ces fonds ; qu’il demanderait au ministère de l’Intérieur pourquoi les autorités locales ne sont pas assurées ; et qu’il demanderait au ministère de la Santé pourquoi certaines équipes de secours ne sont pas financées, et si elles le sont, combien elles reçoivent et pourquoi elles ne sont pas incluses dans les exercices organisés par le ministère.
Asher, le président de la commission, a qualifié les tremblements de terre « de l’une des menaces les plus sérieuses pour l’État d’Israël » et a déclaré que l’objectif de la réunion était de faire le point sur l’état de préparation du gouvernement et des organismes d’urgence.
À l’issue des discussions, a-t-il dit, sa commission formulera « des recommandations et des conclusions, et établira ensuite un sous-comité chargé de veiller à leur exécution ».
Selon Asher, la rénovation des zones urbaines est une solution importante pour assurer la sécurité des bâtiments en cas de tremblement de terre, mais il a précisé que « l’intervention de l’État est nécessaire, tant au niveau de la budgétisation que de l’assouplissement de la réglementation pour les promoteurs. »
« Le ministère des Finances aime bien vérifier les coûts de réhabilitation et de renforcement des bâtiments, mais ce qu’il faut vérifier, c’est le coût d’un tremblement de terre. Un homme sage investirait aujourd’hui pour éviter les dégâts et les dépenses de demain. »
Un rapport publié en novembre dernier par le centre d’information de la Knesset a révélé qu’il n’existait pas de politique gouvernementale fixe en matière de préparation aux tremblements de terre, car aucun ministère spécifique n’a été chargé de la question. En outre, il n’y a pas d’estimation précise du nombre total de bâtiments à risque dans le pays.
Israël se trouve le long d’une ligne de faille active – la vallée du grand rift, ou rift syro-africain, une déchirure dans la croûte terrestre qui comprend la zone de la frontière séparant Israël et la Jordanie. Le dernier grand tremblement de terre qui a frappé la région remonte à 1927, une secousse de magnitude 6,2 qui avait fait 500 morts et 700 blessés.
Selon les sismologues, de tels séismes se produisent environ tous les 100 ans dans la région.
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