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Israël emprisonne de plus en plus d’ados palestiniens

En pleine poussée des violences, 103 mineurs de 16 ans sont détenus pour des atteintes sécuritaires, dont 5 âgés de 14 ans ou moins

Ahmed Manasra, Palestinien de 13 ans qui a poignardé deux Israéliens, pendant une audience au tribunal de Jérusalem, le 25 octobre 2015. (Crédit : Yonatan Sindel / Flash90)
Ahmed Manasra, Palestinien de 13 ans qui a poignardé deux Israéliens, pendant une audience au tribunal de Jérusalem, le 25 octobre 2015. (Crédit : Yonatan Sindel / Flash90)

Ces derniers mois ont vu un pic du nombre de mineurs palestiniens, certains âgés de seulement 12 ans, emprisonné en Israël pour atteinte sécuritaire.

La hausse la plus marquée des taux d’incarcération en pleine vague d’attaques palestiniennes en Israël et en Cisjordanie a été enregistrée parmi les jeunes adolescents, a annoncé Haaretz dimanche, citant les chiffres du service des prisons israéliennes.

Entre fin septembre 2015 et début février, le nombre de mineurs de 16 ans détenus dans les prisons israéliennes est passé de 27 à 103, dont 5 ont moins de 15 ans.

Au total, selon l’article, le nombre de mineurs détenus pour des atteintes nationalistes et liées au terrorisme ou présumés auteurs de ces atteintes est passé de 170 à la veille de l’actuelle vague de violence à 438 en janvier, dont 45 citoyens israéliens arabes et 101 résidents de Jérusalem Est.

Une grande partie des attaques perpétrées ces derniers mois contre des soldats israéliens et des civils en Israël et en Cisjordanie a été menée par des mineurs.

Le plus jeune des prisonniers palestiniens en Israël, une jeune fille de 12 ans, devrait être libérée dimanche. Elle a été arrêtée début février en possession d’un couteau devant l’implantation de Karmei Tzur, à côté de Hébron, en Cisjordanie, et condamnée à quatre mois et demi de prison. Ces dernières semaines, à la demande de ses parents, l’armée a décidé de la libérer avec deux mois d’avance.

Itamar Barak, chercheur de l’association de défense des droits de l’Homme B’Tselem, a été cité par Haaretz décrivant la politique d’incarcération israélienne comme « oppressive ».

« Il n’y a pas de tentatives de mettre au point des alternatives », a-t-il déclaré, faisant allusion à l’absence d’efforts pour réinsérer les jeunes détenus. « La question évidente est, qu’est-ce qu’un garçon de 14 ou 16 ans qui passe un an en prison avec des prisonniers sécuritaires [adultes] apprend de la vie, du monde, et du conflit israélo-palestinien ? Il ne se réinsère que dans un cycle de violence. »

Khawla al-Khatib présente une affiche de sa fille Malak, 14 ans, condamnée à deux mois de prison pour avoir essayé d'attaquer des soldats, le 27 janvier 2015. (Crédit : AFP/Abbas Moman)
Khawla al-Khatib présente une affiche de sa fille Malak, 14 ans, condamnée à deux mois de prison pour avoir essayé d’attaquer des soldats, le 27 janvier 2015. (Crédit : AFP/Abbas Moman)

Il y a deux semaines, un groupe de surveillance des droits de l’Homme a affirmé dans un rapport que les forces de sécurité israélienne maltraitent physiquement des enfants palestiniens âgés de seulement 11 ans de manière routinière, et emploient la violence et la menace pour obtenir d’eux des informations.

Les accusations de Human Right Watch (HRW), un groupe américain, ont été immédiatement rejetées par la police, qui a déclaré que ses officiers agissaient selon la loi israélienne et des règlements internes.

Dans son rapport, HRW, qu’Israël a accusé de le pointer injustement du doigt pour le critiquer, a déclaré que le nombre d’enfants palestiniens arrêtés depuis 2015, au début de la vague de violence, avait augmenté de 150 % par rapport à la même période de l’année précédente.

Citant des entretiens avec des détenus mineurs, des vidéos et des rapports d’avocats, le rapport a affirmé que les forces de sécurité israéliennes emploient « une force inutile pour arrêter et détenir les enfants, les battent dans certains cas, et les détiennent dans des conditions abusives et non sures. »

Le rapport a également affirmé que beaucoup de mineurs palestiniens sont interrogés en dehors de la présence d’un enfant ou d’un tuteur.

« Les enfants palestiniens sont traités d’une manière qui terrifierait et terroriserait un adulte », a déclaré Sari Bashi, directrice de HRW pour Israël et la Palestine. « Des cris, des menaces et des coups ne sont pas un moyen pour la police de traiter un enfant ou d’obtenir d’eux des informations précises. »

La police israélienne a rejeté ces accusations, affirmant que la détention des mineurs par les forces de sécurité se faisait conformément à la loi.

« Il devrait être souligné que les policiers agissent en accord avec la loi israélienne et les procédures opérationnelles liées qui comprennent le respect des droits des suspects où qu’ils soient et sans préjudice », a déclaré la police dans un communiqué.

Illustration. Des soldats israéliens arrêtent un Palestinien dans le camp de réfugiés de Duhaisha, près de Bethléem, en Cisjordanie, le 8 décembre 2015. (Crédit : Nati Shohat/Flash90)
Illustration. Des soldats israéliens arrêtent un Palestinien dans le camp de réfugiés de Duhaisha, près de Bethléem, en Cisjordanie, le 8 décembre 2015. (Crédit : Nati Shohat/Flash90)

L’occurrence en hausse du nombre de jeunes attaquants a poussé le ministère de la Justice à prendre des mesures législatives pour augmenter les peines pour les jeunes attaquants palestiniens et leurs parents.

Soutenu par la ministre de la Justice Ayelet Shaked (HaBayit HaYehudi), le ministère a introduit en novembre de nouvelles directives imposant une amende de 100 000 shekels (23 800 euros) aux parents des mineurs jetant des pierres sur des civils ou des forces de sécurité, et permettant au gouvernement de suspendre les paiements des aides sociales aux familles pendant que les enfants purgent leur peine.

Ce même mois, la commission ministérielle des Lois de la Knesset a approuvé un projet de loi qui abaisse l’âge minimal d’incarcération pour les agresseurs accusés de crimes liés au terrorisme de 14 à 12 ans.

Vingt-neuf Israéliens et quatre ressortissants étrangers ont été assassinés pendant la vague de terrorisme palestinien et de violence depuis octobre. Plus de 180 Palestiniens ont également été tués – les deux tiers pendant qu’ils attaquaient des Israéliens, et les autres pendant des affrontements avec les troupes, selon l’armée israélienne.

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