Israël et les politiques américains : qu’en est-il du soutien bipartisan ?
Avec la guerre, Israël a divisé les élus juifs, les Démocrates, les lobby et les jeunes détracteurs se tournent vers les réseaux sociaux - un nouvel acteur pas comme les autres
WASHINGTON (JTA) — Quand un membre du Congrès juif démocrate a rédigé un courrier qui demandait un renforcement de l’aide américaine aux Palestiniens suite au dernier conflit qui a opposé l’État juif au groupe terroriste palestinien du Hamas au pouvoir à Gaza, il a mis à nu le changement qui s’opère dans la manière dont les Démocrates se lient désormais à Israël.
Cette lettre, écrite à l’initiative du représentant Jamie Raskin du Maryland, demandait à un député républicain de stopper le blocage des aides apportées aux Palestiniens et de ne pas réclamer d’aide pour Israël. Raskin a obtenu sans difficulté la signature de responsables du Congrès et de personnalités vigoureusement pro-israéliennes.
Et il l’a fait sans avoir demandé l’aval de l’influent lobby pro-israélien de l’AIPAC (American Israel Public Affairs) – se passant tout simplement de son approbation tacite. Ce qui aurait été littéralement inimaginable il y a quinze ans, quand toute législation liée au Moyen-Orient ou missive passant sur le bureau d’un membre du Congrès impliquait un appel immédiat au préalable à l’organisation qui a très longtemps représenté le consensus entre Washington et la communauté juive américaine.
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Le parti démocrate n’est plus une réserve de soutien sans faille, inconditionnel d’Israël. Des députés farouchement pro-israéliens qui, pendant des décennies, avaient attribué sans sourciller la responsabilité des conflits qui se déclaraient aux seules parties arabes estiment aujourd’hui qu’Israël a aussi ses torts.
La dernière guerre entre Israël et le Hamas a mis en évidence ce basculement, suggérant que la communauté pro-israélienne devra sans doute réévaluer ses tactiques et ses vieilles convictions sur le soutien bipartisan à l’État juif.
L’AIPAC reconnaît, de fait, ce moment qui sort de l’ordinaire. Dans une déclaration adressée à ses membres, l’organisation a mis en garde contre les arguments « anti-israéliens » qui pénètrent dorénavant l’enceinte du Congrès.
« Une campagne anti-israélienne est en cours pour diaboliser Israël, pour placer Israël sur le même plan moral que le Hamas et pour remettre en cause l’aide sécuritaire vitale pour laquelle nous luttons chaque année pour nous assurer qu’Israël disposera des ressources nécessaires pour se défendre », a déclaré Betsy Berns Korn, à la tête de l’AIPAC, dans un message aux activistes du groupe en date du 20 mai, alors que le conflit touchait à sa fin.
« Le moment que nous vivons illustre le combat qui devra définir notre travail au cours des années à venir ».
Les députés ont ainsi contrevenu à deux règles que l’AIPAC avait réussi à maintenir efficacement depuis des décennies :
– Ces dernières semaines, certains des alliés les plus proches d’Israël, dans le groupe parlementaire démocrate, ont mis en doute les choix de l’État juif avant et pendant la guerre contre le Hamas et le Jihad islamique. Pendant des années, les législateurs qui souhaitaient gagner le label pro-Israël évitaient toute critique publique de l’État juif, en particulier en temps de guerre.
– Au cours des derniers jours des affrontements, la représentante de New York Alexandria Ocasio-Cortez et le sénateur juif du Vermont Bernie Sanders ont tenté d’étouffer dans l’œuf un accord majeur portant sur la vente de missiles de précision qui avait été conclu avec Jérusalem. Leur initiative a échoué mais même ces dernières années, aucun député – même le plus ouvertement critique de l’État juif – n’avait touché au tabou de l’aide américaine à la défense israélienne.
Le caucus juif au Congrès qui, dans le passé, ne s’exprimait que d’une seule voix, s’est divisé en factions. Certains de ses membres représentent une partie de la communauté juive américaine qui est critique des politiques israéliennes – une partie qui se fait de plus en plus entendre – , tandis que d’autres restent loyaux à l’égard des conventions pro-israéliennes.
Si les républicains ont soutenu le gouvernement israélien de manière constante lors de la dernière crise, un scepticisme de plus en plus affirmé s’est affiché dans les rangs des démocrates du début jusqu’à la fin des combats.
Plusieurs démocrates du Congrès ont accusé l’État juif d’apartheid. Le 13 mai, les démocrates ont débattu avec passion, à la Chambre, du partage des responsabilités dans ces affrontements opposant le Hamas et Israël.
Plus de 500 anciens employés de l’équipe de campagne de Joe Biden lui ont envoyé un courrier l’exhortant à limiter les aides à la défense apportées à l’État juif et à faire pression sur ce dernier, qu’ils ont accusé de mener un « nettoyage ethnique », pour améliorer la situation des Palestiniens (Biden, pour sa part, a pris la défense d’Israël pendant tout le conflit et répète à l’envi qu’il ne touchera pas aux aides).
Cette division s’étend également aux parlementaires juifs. Il y a 25 Juifs démocrates à la chambre : Pendant les combats, douze ont apposé leur signature à un courrier où ils appelaient, en tant que Juifs, à un cessez-le-feu immédiat – quelque chose que l’AIPAC n’aurait jamais pu approuver.
De l’autre côté, quatre législateurs juifs ont appelé à mettre un terme à la rhétorique antisémite, se référant notamment à leurs collègues ayant évoqué des pratiques israéliennes « d’apartheid » – sans les nommer.
Les signataires des deux missives étaient bien distincts les uns des autres.
Certains des alliés les plus proches d’Israël, au sein du parti démocrate, ont réclamé un cessez-le-feu – notamment les sénateurs Robert Menendez du New Jersey et Chris Coons du Delaware, avec le représentant Jerry Nadler de New York. S’ils ont éreinté le Hamas, l’État juif n’a pas été exempt de critiques. Le représentant démocrate de New York Gregory Meeks, président de la Commission des Affaires étrangères, pour sa part, a songé un moment à retarder la vente de missiles à Israël.
Halie Soifer, directrice de l’organisation Jewish Democratic Council of America, a qualifié Menendez, Coons et Meeks de « fervents partisans d’Israël ». Elle a ajouté qu’ils « expriment non seulement leur soutien au droit à l’auto-défense d’Israël face aux attaques lancées par un groupe terroriste, mais ils font également part de leur soutien aux droits des Palestiniens, à leur sécurité et aux efforts livrés par l’administration pour mettre en place un cessez-le-feu ».
Jeremy Burton, qui dirige le Conseil des relations de la communauté juive de Boston, déclare qu’il est tout à fait légitime, pour un responsable, d’être un défenseur d’Israël, tout en critiquant le pays. Mais ce qui le perturbe davantage, ajoute-t-il, est la division apparue entre les progressistes pendant le débat passionné du 13 mai.
« Ils étaient propalestiniens sans se montrer pro-israéliens », explique-t-il.
« Le changement est là ».
Certains membres du Congrès – comme Ocasio-Cortez, Rashida Tlaib du Michigan, Ilhan Omar du Minnesota et Cori Bush du Missouri – n’ont fait part de leur soutien qu’aux Palestiniens.
C’est un glissement qu’ont remarqué certains députés progressistes plus proches du mouvement pro-israélien.
« Il faut que les responsables progressistes parlent de la dimension morale justifiant le droit à l’existence d’Israël tout comme on parle de la dimension morale des droits des Palestiniens et des Palestiniens en général », a commenté Ro Khanna, démocrate de Californie, des propos publiés dans le Washington Post.
Mais ce basculement a précédé la guerre
Des entretiens avec plus d’une dizaine de responsables, députés et membres du Congrès américain, tous pro-israéliens, laissent penser que ce changement était déjà là bien avant le conflit du mois de mai.
Parmi les causes citées : le soutien pro-républicain du Premier ministre Benjamin Netanyahu ; l’appui sans faille apporté à Israël par le président Donald Trump, profondément clivant ; des générations de jeunes Américains qui n’ont jamais vu l’État juif autrement que comme un moteur économique et militaire et un univers – celui des réseaux sociaux – où les discours sont outrageusement simplifiés et facteurs de division.
Pour le représentant démocrate de l’Illinois Brad Schneider, l’acrimonie et les désaccords parmi les organisations pro-israéliennes ont permis aux groupes hostiles à l’État juif de faire entendre leur voix.
« La base du mouvement pro-israélien est quelque peu fracturée », explique Schneider, activiste pro-israélien de longue haleine et leader d’une organisation juive avant son élection.
Il cite J-Street, le groupe de pression qui prône la fermeté affectueuse s’agissant d’Israël et qui compte dorénavant parmi ses soutiens au moins la moitié des groupes parlementaires démocrates dans les deux chambres.
« Nous avons constaté cela avec les lignes de batailles tirées entre les partisans de l’AIPAC et ceux de J-Street », continue Schneider qui dit avoir travaillé avec les deux groupes. « Je pense qu’en raison des désaccords qui ont pu se poser au sein de la communauté pro-israélienne, il y a eu des opportunités offertes aux groupes anti-israéliens – qui ont ainsi pu avancer leurs pions ».
Burton, directeur du Conseil des relations de la communauté juive de Boston, attribue pour sa part la responsabilité de cette polarisation et de l’amplitude prise par les extrêmes aux réseaux sociaux.
« Il y a une rupture fondamentale dans la capacité de l’Amérique à gérer le maintien de l’équilibre au centre, à s’engager dans les différences, à trouver un compromis, à encourager un esprit bipartisan en termes de politique étrangère, à balayer large », explique-t-il.
Les tensions raciales survenues dans le pays, l’année dernière, ont donné un coup d’accélérateur à une tendance déjà présente au sein de la gauche – celle d’assimiler Israël au racisme et à un pays qui traite avec dureté les personnes de couleur.
Le mouvement Black Lives Matter avait fait part sur Twitter de « sa solidarité » avec les Palestiniens. L’une des fondatrices, Patrisse Cullors, avait appelé à la fin de l’État d’Israël lors d’un débat à l’université d’Harvard en 2015, et à soutenir à la place le mouvement de boycott d’Israël, le BDS.
« La Palestine est l’Afrique du Sud de notre génération », avait-elle déclaré aux étudiants. « Si nous ne nous mobilisons pas avec audace et courage pour mettre fin au projet impérialiste qui s’appelle Israël, nous sommes condamnés. »
Cori Bush, activiste dans la lutte contre le racisme qui effectue son premier mandat au Congrès, avait écrit sur Twitter qu’elle s’identifiait aux Palestiniens « en tant qu’individu ayant été brutalisé par la police ».
Pour leur part, les plus jeunes démocrates ont toujours connu un Israël puissant, dit Schneider.
« J’appartiens à une génération qui a grandi en comprenant les défis d’Israël, j’ai connu Israël en proie à une menace existentielle pendant la guerre de Kippour » en 1973, indique-t-il. « Pour ceux qui n’ont pas connu cela, qui considèrent qu’Israël est fort – qu’il s’agisse aujourd’hui des jeunes Juifs ou des membres du Congrès qui y siègent depuis moins d’une décennie – le message devient plus complexe à déchiffrer et la nuance a tendance à se perdre ».
Les démocrates pro-israéliens peuvent également hésiter à dénoncer ce qu’ils considèrent comme des critiques injustes au sein du parti, en raison des pressions exercées pour présenter un front uni contre le Trumpisme, juge un ancien responsable de l’administration Obama, proche du parti démocrate et du mouvement pro-israélien.
« Un parti républicain devenu autoritaire au sens littéral du terme – parle d’une menace aux Juifs américains », s’exclame cet ancien officiel qui demande à conserver l’anonymat pour pouvoir s’exprimer en toute franchise, inquiet de l’intensification des critiques de l’État juif dans les rangs des démocrates. « Et l’autoritarisme est un immense problème pour les Juifs – même si la personnalité autoritaire est pro-israélienne ».
Israël fait du favoritisme
Netanyahu a été assimilé de manière presque totale aux républicains depuis 2015, quand il a accepté une invitation d’un leader républicain à s’exprimer devant le Congrès pour accabler l’ex-président Barack Obama concernant sa politique à l’égard de l’Iran. Un certain nombre de Démocrates avaient boycotté le discours. Combien y en aurait-il
aujourd’hui ?
L’esprit partisan de Netanyahu n’avait paru que plus intense au lendemain de l’élection de Trump : Trump avait brisé de multiples tabous dans la politique qui avait été jusque-là mise en œuvre par les États-Unis à l’égard d’Israël et il avait adopté l’ordre du jour de Netanyahu. Il avait transféré l’ambassade américaine à Jérusalem, reconnu la revendication de souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, coupé les financements aux Palestiniens, quitté l’accord sur le nucléaire conclu avec l’Iran et ourdi un plan de paix qui offrait à Israël une partie importante de la Cisjordanie.
Netanyahu lui aura rendu la pareille, affirmant que Trump était le président le plus pro-israélien de toute l’Histoire et prenant la défense du président des États-Unis quand il avait tenu des propos qui avaient pu être considérés comme antisémites ou, tout du moins, insensibles face aux craintes exprimées par la communauté juive.
Galvaniser les majorités
Si les démocrates ont été en effervescence sur le sujet d’Israël, les républicains, pour leur part, se sont tenus fermement aux côtés du gouvernement. Matt Brooks, directeur exécutif de la Coalition juive républicaine, a écrit de fréquentes publications sur Twitter dénonçant les déviations des démocrates face à l’orthodoxie pro-israélienne, ajoutant : « Il n’y a qu’un seul parti pro-israélien ! »
Ce n’est pas tenable pour l’AIPAC qui est attachée à l’esprit bipartisan de sa cause, explique Steve Rosen, qui a travaillé pendant 23 ans au sein du lobby pro-israélien.
« L’AIPAC, dans les faits, n’a pas été fondée par des scientifiques politiques ou des théoriciens comme je le suis moi-même mais par des personnes pragmatiques, des personnes qui travaillaient dans l’immobilier, qui travaillaient dans le milieu des affaires, qui avançaient à tâtons », dit Rosen. « Et ce qui était apparu très rapidement, c’est que l’essence du travail mené par le groupe était bipartisane. Parce que le travail de l’AIPAC est de rassembler des majorités pour des législations, des résolutions pro-israéliennes et autres, et pour dissuader ou vaincre d’autres textes plus problématiques, il est nécessaire que l’organisation doit galvaniser les majorités ».
Les électeurs juifs votent démocrate à une écrasante majorité – ce qui est une autre raison pour laquelle l’AIPAC et d’autres groupes pro-israéliens ne s’alignent pas sur un seul parti.
Certains républicains, de leur côté, sont moins favorables aux politiques de l’AIPAC que ce n’était le cas dans le passé ; ils prêtent davantage attention aux activistes et aux influenceurs qui se situent à la droite de l’AIPAC.
En 2012, le groupe était parvenu à décourager une tentative visant à écarter la solution à deux États du programme du parti républicain. En 2016, la proposition a été reconnue. Les évangélistes sont habituellement plus bagarreurs sur la question israélienne que ne le sont la majorité des Juifs.
Un éminent responsable d’une organisation pro-israélienne estime que les « vieux croûtons » trouveront tout cela familier : Les médias et la sphère politique américaine avaient attribué à Israël le rôle de Goliath pendant et après la guerre du Liban, en 1982. À l’époque les États-Unis n’avaient pas seulement réfléchi à sanctionner l’État juif pour son aventurisme militaire en suspendant l’assistance à la défense – c’est ce qu’avait très exactement fait Ronald Reagan (président de 1981 à 1989).
Le responsable ayant requis l’anonymat pour pouvoir s’exprimer en toute franchise déclare que la situation était pire à l’époque : En 1982, Israël avait essuyé des réprimandes de la Maison Blanche et du Capitole. A contrario, aujourd’hui, Biden a très clairement établi qu’il ne toucherait pas à l’aide à Israël.
« Il n’y a aucun changement dans mon engagement et dans l’engagement à l’égard de la sécurité d’Israël. Point final. Aucun changement. Aucun », a asséné Biden en date du 23 mai, alors qu’il était interrogé sur les pressions exercées par certains démocrates, comme Rashida Tlaib, en faveur d’une approche plus agressive à l’égard de l’État juif. « Mon parti soutient encore Israël », avait-il estimé. « On va établir clairement les choses. Jusqu’à ce que la région reconnaisse sans équivoque le droit d’Israël à exister en tant qu’État juif indépendant, il n’y aura pas de paix ».
La visibilité des critiques d’Israël sur les réseaux sociaux exagère aussi leur influence, estime le responsable anonyme. « Il a encore fait des déclarations aussi fortes qu’ont pu le faire tous les présidents ayant occupé la Maison Blanche il y a seulement quelques jours », continue l’officiel en évoquant Biden. « Et je pense donc qu’il est important de remettre tout cela dans le contexte parce que j’ai l’impression que tout se perd dans ce monde de Twitter dans lequel nous évoluons ».
La représentante Kathy Manning, démocrate de Caroline du nord, indique que la minorité de démocrates hyper-critiques à l’égard d’Israël reste modeste et qu’elle n’excède probablement pas une dizaine de personnes.
« La vaste majorité des membres soutient encore largement Israël et cela vient d’en haut », explique-t-elle, se référant à Biden et aux propos de soutien tenus aussi par la représentante Nancy Pelosi, à la tête de la Chambre.
Avant son élection en 2020, Manning a été la première femme à diriger la JFNA (Jewish Federations of North America). Elle a été l’une des quatre démocrates juives de la chambre ayant écrit la lettre disant qu’utiliser les termes comme « apartheid » et « terroriste » pour décrire Israël était antisémite.
Des responsables, comme le représentant Steny Hoyer du Maryland, leader de la majorité, ont critiqué les députés qui s’en sont pris à Israël mais ils sont également venus les défendre quand le lobby pro-israélien a pu passer à l’attaque.
Hoyer et Pelosi s’en sont pris vivement à l’AIPAC pour avoir « dénaturé des propos » pendant la guerre après la publication d’une annonce par le groupe où ce dernier blâmait Omar, membre du Congrès du Minnesota, pour avoir accusé l’État juif de « terrorisme ».
Abraham Foxman, directeur national à la retraite de l’ADL (Anti-Defamation League), note que la communauté juive doit empêcher d’apporter de l’oxygène aux extrémismes, des deux côtés. La majorité des deux partis reste pro-israélienne, ajoute-t-il, et la communauté doit parvenir à renforcer cette tendance.
« Nous devons passer du temps à accueillir ceux qui nous soutiennent plutôt que de perdre notre énergie avec ‘la Brigade’, » explique-t-il, se référant au petit groupe de progressistes dirigé par Ocasio-Cortez.
Mark Mellman, président du groupe Democratic Majority for Israel, affirme que son groupe est soutenu non seulement par des vétérans du parti mais aussi par des progressistes de couleur.
« Le soutien à Israël est très présent chez les responsables mais il est aussi présent parmi les membres plus jeunes, par des membres afro-américains, latino et blancs – et c’est formidable », s’exclame-t-il.
L’avenir de l’activisme pro-israélien à Washington dépend d’Israël lui-même, selon un vieux militant de l’AIPAC et du parti démocrate qui a demandé à s’exprimer sous couvert d’anonymat parce qu’il a des clients dans la communauté pro-israélienne.
L’annexion de la Cisjordanie, par exemple, changerait la donne, affirme-t-il. La promesse faite l’année dernière par Netanyahu d’annexer certaines parties de la Cisjordanie aura précipité ce qui avait été – jusqu’au dernier conflit – les critiques les plus prononcées émises sur son gouvernement.
« Cela va dépendre d’Israël », conclut l’activiste.
Halie Soifer, leader du groupe Jewish Democratic Council of America, déclare que la communauté pro-israélienne s’adapte.
« Il y a un nouveau paradigme pro-israélien au sein du parti Démocrate qui rejette la dichotomie mensongère du passé », explique-t-elle. « La majorité écrasante des démocrates soutient ardemment le droit à l’auto-défense et la sécurité d’Israël face aux attaques du groupe terroriste du Hamas – tout en soutenant les droits à la sécurité et les droits de l’Homme des Palestiniens. »
La ligne rouge, pour Soifer, reste l’assistance à Israël en termes de défense.
« Ce n’est certainement pas le moment de menacer le soutien militaire américain à Israël », dit-elle, en référence à la tentative menée par Ocasio-Cortez et Sanders d’annuler la vente des missiles de précision.
Pour sa part, le président de J-Street, Jeremy Ben-Ami, déclare que l’assistance américaine mérite d’être regardée de près.
Etre pro-israélien, selon lui, revient à se poser la question : « Sommes-nous dans un camp qui dit que les États-Unis aideront Israël quand le pays devra affronter de graves menaces pour sa sécurité ? ». Ce qui ne signifie pas, ajoute-t-il, que tout transfert d’armement est automatiquement justifié.
« Je suis sûr que Bernie Sanders est dans ce camp, je sais que nous sommes dans ce camp – mais il faut contrôler étroitement ce que nous sommes amenés à fournir », juge Ben-Ami.
Ad »En fin de compte, ce que signifie être pro-israélien ne doit pas être : ‘Sommes-nous prêts à faire un chèque en blanc ?’ simplement parce qu’il y aurait l’étiquette ‘sécurité’. »
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