Israël évacue les civils des zones frontalières de Gaza
Les forces de sécurité recherchent les terroristes armés qui seraient encore dans le pays ; les habitants de Sdérot ont été sommés de rester chez eux
Les autorités ont évacué dimanche les villes frontalières de Gaza qui ont été dévastées par les hommes armés du Hamas. Les forces de sécurité, de leur côté, continuent à rechercher les terroristes qui se trouvent encore sur le territoire israélien, ratissant plus d’une dizaine de communautés israéliennes où des suspects pourraient s’être attardés.
Des échanges de coups de feu sporadiques ont été entendus à proximité de Sdérot et dans d’autres villes pendant toute la journée alors que les forces israéliennes ont tenté d’éliminer les hommes armés du Hamas qui avaient franchi la clôture de sécurité la veille – tuant 700 personnes et prenant en otage environ cent trente personnes pendant une offensive sans précédent. Les otages ont depuis été amenés dans la bande de Gaza où ils sont maintenus en captivité par le groupe terroriste.
« Il y a des dizaines de milliers de soldats de combat dans le secteur. Nous fouillerons toutes les communautés jusqu’à ce que tous les terroristes qui se trouvent actuellement en Israël aient été tués », a affirmé le porte-parole de Tsahal Daniel Hagari devant les journalistes.
Hagari a noté qu’il y avait encore des terroristes du Hamas sur le sol israélien, ajoutant que « nous allons nettoyer la zone et nous attaquerons les terroristes partout où ils se trouvent ».
Dans un communiqué qui a été transmis après 22 heures, l’armée israélienne a déclaré que les combats continuaient dans le sud du pays, sans donner de détail.
Les forces « mènent des combats continus dans les villes situées à proximité de la frontière avec Gaza et elles ont tué des centaines de terroristes dans les villes, le long de la frontière et sur la ligne côtière au cours des 40 dernières heures », a annoncé Tsahal.
« Les troupes effectuent des recherches dans tout le sud du pays, en particulier dans les zones peuplées, échangeant des coups de feu avec les terroristes et assurant la sauvegarde des corps des résidents du sud et des autres Israéliens », a-t-elle continué.
Pour autant, il est difficile de dire combien de terroristes il resterait dans le pays et combien de civils restent actuellement placés sous la menace des hommes du Hamas.
Les résidents de 13 communautés ont reçu l’ordre de rester chez eux alors que les militaires estiment que des hommes du Hamas pourraient encore s’y trouver. Il n’y a toutefois pas eu de confrontation réellement active dimanche soir.
Si des confrontations entraînées par d’importantes prises d’otage au commissariat de Sdérot, dans le kibboutz Beeri et à Ofakim avaient connu un dénouement aux premières heures de la matinée de dimanche, des échanges de coups de feu isolés et des infiltrations présumées auraient eu lieu pendant toute la journée. Dans deux cas, des civils israéliens ont été blessés par balle par les militaires, confondus avec des terroristes du Hamas. L’un d’entre eux est mort.
A Sdérot, les résidents ont reçu l’ordre de rester chez eux après deux incidents sécuritaires distincts et notamment une infiltration présumée. Les résidents du kibboutz Mefalsim ont aussi reçu pour instruction de se calfeutrer dans leurs habitations jusqu’à nouvel ordre.
Des affrontements à l’arme lourde ont été signalés, dans la journée de dimanche, entre les troupes israéliennes et les terroristes à Magen, à proximité de la bande de Gaza.
Selon les médias israéliens, l’armée a utilisé des chars contre les terroristes dans le secteur.
Plus tôt dans la journée de dimanche, Hagari, le porte-parole militaire, a précisé que la principale mission de Tsahal « pour les prochaines vingt-quatre heures est d’évacuer tous les résidents qui vivent aux alentours de Gaza ».
Il a précisé que l’évacuation ne pourrait avoir lieu qu’après un ratissage dans les règles du secteur pour garantir que des terroristes ne s’y trouvent pas encore.
L’armée israélienne a déclaré que seuls les civils issus des villes et villages adjacents à la frontière avec la bande seraient évacués pour le moment.
« De nouvelles évacuations se feront en fonction des futures évaluations de la situation », a expliqué Tsahal.
Parmi les communautés concernées, Nahal Oz, Erez, Nir Am, Mefalsim, Kfar Aza, Gevim, Or Haner, Ibim, Netiv Ha’asara, Yad Mordechai, Karmia, Zikim, Kerem Shalom, Kissufim, Holit, Sufa, Nirim, Nir Oz, Ein Hashlosha, Nir Yitzhak, Beeri, Magen, Reim, Saad et Alumim.
Plus de 200 résidents de ces communautés et du nord de la Galilée – d’où les civils, selon les officiels, pourraient aussi être évacués en anticipant une possible flambée de violences du côté du groupe terroriste du Hezbollah, au Liban – sont arrivés dimanche au kibboutz Nir David, au sud du lac de Tibériade, où ils ont été accueillis.
D’autres communautés prévoient également d’intégrer des réfugiés en leur sein alors qu’Israël se prépare à une campagne de représailles d’ampleur.
Dans le cadre d’un assaut qui a entraîné une onde de choc en Israël et dans le monde, des hommes armés du Hamas sont entrés, samedi matin, dans 22 communautés du sud d’Israël – y compris dans des villes et dans des villages de taille plus modeste situés à 24 kilomètres de la frontière avec Gaza. Ils sont restés pendant des heures à certains endroits, abattant des civils et des soldats alors que l’armée préparait une réponse en toute hâte. Des milliers de roquettes ont aussi été tirées vers le sud et vers le centre du pays.
Les scènes de chaos et de souffrances, l’incapacité à reprendre le contrôle de la situation ont traumatisé et indigné la nation, entraînant des demandes de réponse face aux nombreux échecs des services de renseignement, du mauvais déploiement des forces de sécurité et des politiques qui auront permis à une telle catastrophe nationale de se produire, avec des centaines de terroristes qui sont parvenus à envahir les communautés civiles à bord de convois armés.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.