Israël frappe des cibles du Hezbollah alors que les attaques contre les villes du nord continuent
Deux chevaux ont été tués quand une roquette s'est abattue sur une écurie à Betzet; deux missiles anti-tank sont tombés sur la communauté de Misgav Am

Israël a bombardé des sites du Hezbollah, samedi, alors que le groupe terroriste continuait à frapper les communautés du nord à l’aide de tirs de roquette et de missiles anti-char et que la menace d’une guerre ouverte entre les deux parties ne cesse de se renforcer.
Deux missiles guidés anti-char ont ainsi été tirés, samedi matin, en direction de la communauté de Misgav Am, depuis le sud du Liban. L’armée a riposté par des tirs d’artillerie, prenant pour cible les sites d’où les projectiles avaient été lancés.
Une roquette tirée dans le cadre d’un barrage du Hezbollah, vendredi soir, est retombée sur une écurie de Betzet, dans l’Ouest de la Galilée, tuant deux chevaux. L’armée avait vainement tenté d’intercepter le projectile à l’approche.
Samedi après-midi, les avions de chasse de Tsahal ont bombardé un bâtiment qui se trouvait à Houla, dans le sud du Liban, et où des terroristes du Hezbollah s’étaient rassemblés, a fait savoir l’armée. Elle a ajouté que les hommes armés avaient été remarqués par les troupes de la 869e Unité de Collecte de renseignement de combat et que la frappe aérienne avait eu lieu un peu plus tard.
Un autre immeuble utilisé par le Hezbollah a lui aussi été pilonné, a fait savoir l’armée, qui a publié des images de la frappe.
כוח מיחידה 869 זיהה לפני זמן קצר מחבלים נכנסים למבנה צבאי של ארגון הטרור חיזבאללה במרחב חולא שבדרום לבנון.
בסגירת מעגל מהירה, מטוסי קרב של חיל האוויר תקפו את המבנה בו שהו המחבלים, לצד מבנה צבאי נוסף של הארגון>> pic.twitter.com/z8Xc76PjUM— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) June 29, 2024
A Betzet, Idan Ishach Erez, une résidente, a indiqué à Ynet que les deux chevaux appartenaient à sa fille de 14 ans, Shahar, ajoutant que la fenêtre de la chambre de cette dernière donnait sur leur paddock.
« Qui va s’occuper et prendre soin de nos enfants qui, comme nous, ont été obligés d’entendre les hennissements de douleur des chevaux qui nous appelaient à l’aide – mais nous n’avons rien pu faire d’autre que les euthanasier pour leur éviter de souffrir davantage », a-t-elle dit.
Elle a ajouté que l’attaque à la roquette avait eu lieu alors que la famille prenait le dîner du Shabbat, sous le porche. Elle a noté que la famille s’était précipitée à l’intérieur de la maison pour s’y abriter.
« Il y a eu des cris hystériques. Peu importe [pour les enfants] que la maison ait aussi été touchée. Ils ont pleuré les chevaux qui étaient des membres de la famille dans tous les sens du terme ».
Le Premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, a visité samedi le sud du Liban, disant que son pays affrontait « une guerre psychologique » dans le cadre des hostilités avec Israël et ajoutant qu’il tentait de faire revenir le calme sur la frontière.
Mikati s’était rendu dans la région à l’occasion des examens scolaires de fin d’année qui ont eu lieu malgré les heurts violents opposant Israël et le Hezbollah à la frontière.
« L’armée est le mur du Liban. Si l’armée n’avait pas de présence dans le sud du Liban, les examens n’auraient pas pu être maintenus », aurait-il commenté.
Les militaires libanais sont déployés dans le sud du Liban mais ils n’ont aucun contrôle sur le Hezbollah, qui mène ses opérations de manière indépendante et sans entrave.
#لبنان | الرئيس #ميقاتي ووزير التربية عباس #الحلبي يتفقدان مراكز الامتحانات الرسمية في #صور @Najib_Mikati @HalabiAbbas pic.twitter.com/3tn0Z6scnB
— إرتكاز نيوز (@Ertikaznews) June 29, 2024
Vendredi, le ministre de la Défense a déclaré qu’Israël « ne cherche pas la guerre » avec le Hezbollah et qu’une solution diplomatique restait préférable à un conflit ouvert. Gallant a toutefois répété qu’Israël se préparait à une déflagration plus large, notant que la balle était dorénavant dans le camp du Hezbollah.
Les propos qui ont été tenus par le ministre de la Défense ont suivi de quelques heures une réunion du cabinet tendue – où le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, qui est à la tête de la faction Otzma Yehudit d’extrême-droite, a critiqué Gallant et le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui apportent leur soutien à la conclusion d’un accord avec le Hezbollah qui permettrait d’éviter une guerre à la frontière nord du pays.
De son côté, le Hezbollah a revendiqué, vendredi, les dizaines de tirs de barrage qui avaient eu lieu en début de journée – avec notamment des roquettes qui avaient pris pour cible une base militaire située aux abords de Kiryat Shmona; l’envoi de drones remplis d’explosifs qui avaient visé une position de l’armée dans l’Ouest de la Galilée et plusieurs attaques qui avaient été commises le long de la frontière.
L’armée israélienne a déclaré avoir lancé des missiles intercepteurs en direction des trois drones, en vain. Selon les militaires, un bâtiment de l’Ouest de la Galilée a été endommagé par une roquette et les projectiles ont aussi déclenché plusieurs débuts d’incendie dans le nord du pays.

Aucun blessé n’a été à déplorer dans ces attaques – même si une habitation de la communauté de Shlomi, à la frontière avec le Liban, a essuyé des dégâts suite à un tir de roquette. Tsahal a annoncé avoir frappé, à l’aide de tirs d’artillerie, les sites de lancement des projectiles et avoir ultérieurement mené « une vague de bombardements » contre des cibles du Hezbollah, dans le sud du Liban.
Le Hezbollah s’en prend aux communautés du nord presque quotidiennement depuis le lendemain du 7 octobre – lorsque des milliers de terroristes placés sous l’autorité du Hamas avaient pris d’assaut le sud d’Israël, massacrant près de 1 200 personnes et kidnappant plus de 250 personnes qui avaient été prises en otage à Gaza. Les hommes armés s’étaient livrés à des atrocités et ils avaient commis des violences sexuelles à grande échelle.
Craignant que le Hezbollah ne lance une attaque similaire, Israël avait rapidement évacué les résidents des communautés qui se trouvent à la frontière avec le Liban. Environ 60 000 personnes sont encore déplacées aujourd’hui.
Les initiatives diplomatiques chapeautées par les États-Unis ont, jusqu’à présent, échoué à convaincre le Hezbollah de se retirer de la frontière, où les hostilités avec le groupe terroriste semblent sur le point de dégénérer en guerre ouverte.
Ainsi, un officiel américain aurait déclaré à Politico, jeudi, que le risque de conflit était plus important qu’il ne l’avait été depuis des semaines. Une attaque majeure de l’une des parties, a-t-il dit au site, pourrait faire éclater la guerre, ce qui pourrait survenir « avec un préavis particulièrement court ». Un responsable des Nations unies, pour sa part, a évoqué un conflit « potentiellement apocalyptique ».
S’exprimant devant les soldats en charge d’une batterie de défense antiaérienne du Dôme de fer dans le nord d’Israël, Gallant a déclaré que le pays était en train de développer deux alternatives importantes « pour le Liban ».
« Nous préparons nos forces militaires… et ça peut arriver rapidement. De l’autre côté, une alternative politique est aussi préparée, c’est toujours préférable », a-t-il indiqué.
« Nous ne cherchons pas la guerre mais nous y sommes prêts. Et si nous arrivons à un carrefour, il marquera obligatoirement un tournant pour l’ennemi comme pour nous. Si le Hezbollah choisit la guerre, nous saurons ce que nous devrons faire. S’il choisit la voie d’un accord, nous y répondrons », a noté Gallant.
La mission iranienne aux Nations unies a indiqué, vendredi, que si Israël se livrait « à une agression militaire à grande échelle » contre le Hezbollah au Liban, « une guerre fulgurante suivra ».