Israël ne démolira pas les maisons des familles qui dénoncent des terroristes
En créant un précédent, le gouvernement accepte la position du nouveau procureur général d’épargner la maison du tueur dénoncé par son père
Dans un changement de la politique suivie jusqu’à présent, Israël a décidé que les familles des terroristes palestiniens qui dénoncent les tueurs aux forces de sécurité pourraient sauver leur maison de la démolition, a annoncé mardi la Deuxième chaîne.
Le gouvernement a donc adopté la recommandation du nouveau procureur général Avichai Mandelblit qui, dans l’une de ses premières décisions dans cette fonction, a déclaré qu’Israël devrait épargner la maison de Shadi Ahmad Matua à Hébron, parce que le père de l’homme armé l’a remis à l’agence de sécurité du Shin Bet.
Bien que des officiels aient initialement rejeté cette recommandation qui établit un précédent, ils ont été persuadés d’accepter la position de Mandelblit, selon la Deuxième chaîne.
Matua, homme marié de 28 ans père de deux enfants, est accusé d’avoir tué le rabbin Issac Litman, 40 ans, et son fils Netanel de 18 ans dans une attaque à main armée en novembre. Son père et son frère l’ont dénoncé peu après, craignant que leur maison ne soit démolie.
Mardi matin, les ingénieurs de l’armée israélienne accompagnés d’officiers de la police des frontières ont démoli les maisons de Raed Masalmeh, 36 ans, et Mohammed Abdel Basset al-Kharoub, 24 ans, dans deux villages près de Hébron, a annoncé l’armée dans un communiqué. Les deux hommes étaient responsables d’attaques menées à quelques heures d’écart le 19 novembre.
Se prononçant récemment sur un appel des familles Masalmeh et al-Kharoub contre la démolition des maisons, la cour suprême a déclaré que « la capacité à empêcher de futurs bains de sang nous demande de durcir nos cœurs et d’épargner des victimes potentielles, plus que d’avoir pitié pour les occupants de la maison ».
Alors que les demandeurs s’étaient opposés aux démolitions des maisons parce qu’elles punissaient injustement les familles qui y vivaient, la cour a statué que le prix était justifié quand même une seule vie pouvait être sauvée.
Les maisons de 12 terroristes ont été détruites depuis le début de l’actuelle vague de violence, a annoncé la Deuxième chaîne, et sept autres sont en attente de démolition, dont la maison de Morad Bader Abdullah Adais, 16 ans, accusé du meurtre de Dafna Meir, 39 ans, dans l’entrée de sa maison de l’implantation d’Otniel, en Cisjordanie, le mois dernier.