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Interview

Israël soutient l’Ukraine, déclare le président estonien en visite en Israël

Alar Karis a entrepris un voyage, qui a inclus une visite au kibboutz ravagé de Nir Oz, pour "raconter à notre peuple" ce qui se passe ici ; il appelle à une solution à deux États

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le président estonien Alar Karis, à l'aéroport Ben Gurion, le 13 février 2025. (Crédit : Lazar Berman/The Times of Israel)
Le président estonien Alar Karis, à l'aéroport Ben Gurion, le 13 février 2025. (Crédit : Lazar Berman/The Times of Israel)

Israël fait plus pour soutenir l’Ukraine que ce que l’on pourrait penser, a déclaré le président estonien Alar Karis au Times of Israel.

« En réalité, la situation évolue. Parfois, les gros titres ne reflètent pas la réalité », a-t-il souligné, depuis l’aéroport Ben Gurion jeudi soir, après une visite de deux jours en Israël.

Israël a condamné l’invasion de la Russie en 2022 et a apporté un soutien, certes limité, à l’Ukraine, notamment sous la forme d’une aide humanitaire et d’un système d’alerte aérienne, mais pas d’armes. Au début de l’année, le Financial Times a rapporté que les États-Unis, Israël et l’Ukraine étaient en pourparlers pour fournir à Kiev jusqu’à huit systèmes de défense aérienne antimissile Patriot actuellement gérés et utilisés par Israël.

Dans l’ensemble, Jérusalem a réagi de manière relativement modérée à l’invasion, en raison de la présence militaire généralisée de la Russie à l’époque en Syrie, voisine du nord d’Israël et belliqueuse, et de la nécessité de maintenir un équilibre entre les intérêts de sécurité au niveau national et la politique étrangère, tout en continuant d’entretenir des relations avec Moscou et Kiev.

Les liens entre les deux pays restent néanmoins solides. Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a rencontré son homologue ukrainien Andrii Sybiha à Munich ce week-end et a reçu une invitation pour se rendre à Kiev. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rencontré le président Isaac Herzog et s’est entretenu avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu le mois dernier.

Karis, qui se décrit comme un « correspondant » de Herzog, a déclaré au président lors de sa visite « qu’il est important de soutenir l’Ukraine ».

Le président estonien Alar Karis s’entretenant avec le président Isaac Herzog, le 12 février 2025. (Crédit : Résidence présidentielle)

La semaine dernière, le président américain Donald Trump a bouleversé la politique américaine envers l’Ukraine en annonçant que le président russe Vladimir Poutine et lui-même avaient convenu d’entamer des pourparlers en vue de mettre fin à la guerre, à la suite d’un échange de prisonniers de guerre.

On ignore dans quelle mesure le président ukrainien Zelensky sera impliqué. Trump s’est entretenu avec lui par téléphone la semaine dernière, a indiqué le conseiller présidentiel ukrainien Dmytro Lytvyn, qualifiant l’appel de « bonne conversation ».

« Nous ne devrions pas conclure d’accords de paix sans l’Ukraine. »

Karis a appelé à ce que Kiev soit pleinement incluse dans le processus : « Nous ne devrions pas conclure d’accords de paix sans l’Ukraine… Parce que notre histoire l’a montré. Si c’est au-delà de leur compréhension, cela n’apportera pas la paix. Cela implique que tout le monde doit être impliqué et accepté. »

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky allumant une bougie lors des commémorations du 80ᵉ anniversaire de la libération du camp de concentration et d’extermination nazi allemand d’Auschwitz-Birkenau par l’Armée rouge, à Oswiecim, en Pologne, le 27 janvier 2025. (Crédit : Aaron Chown/POOL/AFP)

Cet ancien biologiste a entamé sa visite par des échanges sur WhatsApp avec Herzog. Il a déclaré qu’il souhaitait mieux comprendre la situation en Israël et est venu faire part de ce à quoi l’Estonie est confrontée aux frontières de son propre pays.

« Je suis ici pour rapporter à nos concitoyens ce qui se passe ici en Israël. C’est très important pour nous car le monde est interconnecté. »

Karis s’est rendu au kibboutz Nir Oz, la communauté frontalière qui a vu un quart de ses habitants assassinés ou enlevés le 7 octobre 2023 lors du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans le sud d’Israël. Il s’est souvenu des scènes de Boutcha et d’Irpin, dans la banlieue de Kiev, où les forces russes ont commis des crimes de guerre contre des civils ukrainiens.

« Ces trois dernières années, je me suis rendu dans deux endroits où des atrocités ont été commises », a-t-il déclaré au Times of Israel.

Le président estonien Alar Karis, en visite au kibboutz Nir Oz, le 13 février 2025. (Crédit : Ministère des Affaires étrangères)

« Je me trouvais dans une banlieue d’Ukraine après une attaque russe. La même chose, des enfants, des maisons détruites, etc. Et maintenant, la même chose dans ce kibboutz. »

Bien que « nous sachions qui a perpétré cette attaque », Karis a appelé à redoubler d’efforts pour la paix et à trouver une solution à deux États.

« Nous cherchons une solution depuis plus de 70 ans et cela devient de plus en plus difficile », a déclaré Karis.

« Aujourd’hui, lorsque je parle non seulement aux politiciens mais aussi aux citoyens, certains croient en une solution à deux États, d’autres non », a-t-il déploré.

Le ministre estonien des Affaires étrangères Urmas Reinsalu s’adressant à la presse lors d’une réunion du Conseil des Affaires étrangères, au siège de l’UE à Bruxelles, le 14 novembre 2022. (Crédit : John Thys/AFP)

« De mon point de vue, nous devrions commencer par les citoyens, pour qu’ils s’acceptent les uns les autres. Ce dont ils ont besoin, c’est simplement d’accepter les droits de l’Homme, que les jeunes puissent aller à l’école et s’instruire, car c’est ainsi que l’on sera mieux armé pour trouver une solution à ce conflit. »

L’Estonie est largement considérée comme l’un des pays de l’Union européenne (UE) les plus favorables à Israël. Ce pays de 1,3 million d’habitants compte environ 2 000 Juifs. Environ 1 000 citoyens estoniens vivent en Israël.

En 2022, le ministre estonien des Affaires étrangères avait déclaré que son pays avait changé de politique envers Israël et ne voterait plus en faveur des résolutions de l’ONU condamnant les actions israéliennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Au contraire, le pays cherche à aligner sa position de vote à l’ONU sur ces questions avec Washington, son allié le plus proche en matière de politique de sécurité.

Le président de l’Estonie, Alar Karis, s’adressant à la 77ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies, au siège de l’ONU, le 21 septembre 2022. (Crédit : Jason DeCrow/AP)

Cependant, en septembre, l’Estonie a surpris de nombreux observateurs en soutenant une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies exigeant qu’Israël se retire entièrement des Territoires palestiniens dans un délai d’un an, et en appelant à un embargo sur les armes qu’Israël pourrait utiliser dans ces zones.

Le groupe d’amitié parlementaire Estonie-Israël du Riigikogu, l’organe parlementaire estonien, a vivement critiqué le vote, le qualifiant de « changement de cap de la politique étrangère de l’Estonie » et de « menace pour la sécurité nationale de l’Estonie ».

Le chef de l’État estonien a estimé qu’il ne s’agissait pas d’un vote anti-Israël.

« En tant que petit pays, il est important que nous ayons toujours un ordre fondé sur l’État de droit qui accepte les règles et les valeurs internationales. C’est de plus en plus difficile, je le comprends. Mais il est quand même important pour un petit pays de ne voter contre aucun pays », a expliqué Karis.

En décembre, une université estonienne a rompu ses liens avec le Shenkar College de Tel Aviv, s’attirant les foudres du Premier ministre et du ministre des Affaires étrangères israéliens.

Karis a également rencontré des entrepreneurs israéliens lors de son déplacement de deux jours à la Startup Nation Central de Tel Aviv.

« Nous avons beaucoup à apprendre, car vous vous en sortez extrêmement bien en ce qui concerne la haute technologie, les start-ups, etc », a souligné Karis.

Le président s’est également rendu à Ramallah pour s’entretenir avec des responsables de l’Autorité palestinienne (AP).

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