Israël en guerre - Jour 500

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Israël va voter des lois pour encadrer strictement l’UNRWA à Gaza et en Cisjordanie

Selon ces lois, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens ne pourra plus intervenir en Israël et les points d'accès entre Gaza, la Cisjordanie et Israël seront fermés

Photo d'illustration : Un homme portant un paquet d'aide humanitaire fourni par l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans le centre de la ville de Gaza, le 27 août 2024. (Crédit : Omar Al-Qattaa/AFP)
Photo d'illustration : Un homme portant un paquet d'aide humanitaire fourni par l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans le centre de la ville de Gaza, le 27 août 2024. (Crédit : Omar Al-Qattaa/AFP)

En dépit des vigoureuses objections des Nations unies, de l’Union européenne et de l’administration Biden, les députés israéliens vont voter deux lois, lundi prochain, pour interdire à l’UNRWA – l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens et leurs descendants – d’intervenir en Israël et limiter drastiquement ses activités à Gaza et en Cisjordanie.

Le premier projet de loi, co-présenté par la députée d’Yisrael Beytenu Yulia Malinovsky, et le député du Likud ttttDan Illouz, interdira aux autorités israéliennes d’avoir une quelconque forme de contact avec l’UNRWA.

Le second projet de loi, présenté cette fois par le député du Likud Boaz Bismuth, empêchera l’organisation d’intervenir sur le sol israélien, par la révocation de l’échange de notes de 1967 en vertu duquel elle agissait.

Privée de coordination avec Israël, il sera quasiment impossible pour l’UNRWA d’intervenir à Gaza ou en Cisjordanie, puisque Jérusalem ne délivrera plus de permis d’entrée dans ces territoires ou n’offrira plus de coordination avec Tsahal.

Israël contrôle actuellement l’accès à Gaza depuis l’Égypte, l’armée israélienne étant déployée le long du corridor de Philadelphie entre Gaza et l’Égypte.

Invités à répondre aux arguments de la communauté internationale, très défavorable, avant le vote qui aura lieu lundi, les auteurs ou soutiens de ces projets de loi ont rejeté les critiques, affirmant que ces lois étaient à la fois nécessaire et justes.

La coalition, forte de 68 membres, devrait endosser ces projets de loi, sans compter plusieurs députés de l’opposition.

Ce d’autant plus que, ce jeudi, l’UNRWA a confirmé que Muhammad Abu Attawi, qui a tué et enlevé des Israéliens dans un abri sur la route du kibboutz Reim, le 7 octobre 2023, était employé par l’agence depuis juillet 2022 alors même qu’il était commandant au sein de la force Nukbha, dans le bataillon Bureij du Hamas.

Le terroriste du Hamas Muhammad Abu Attawi et un membre du personnel de l’UNRWA lors de l’attaque d’un abri près du kibboutz Reim, le 7 octobre 2023. (Crédit
: Armée israélienne)

L’UNRWA – acronyme anglais de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient – propose des prestations éducatives, en soins de santé et en matière d’aide humanitaire à des millions de Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en Syrie.

Israël estime que plus de 10 % des personnels de l’UNRWA à Gaza ont des liens avec des terroristes et que les établissements d’enseignement sous les auspices de l’organisation ne font qu’inciter à la haine d’Israël et encourager le terrorisme.

En février dernier, l’armée israélienne a révélé l’existence d’un centre de données souterrain du Hamas situé sous le quartier général de l’UNRWA dans la bande de Gaza.

Tsahal a d’ailleurs pris à plusieurs reprises pour cibles les centres de commandement du Hamas et les hommes armés qui se cachaient à l’intérieur d’écoles de l’UNRWA.

De nombreux députés israéliens pensent depuis fort longtemps que l’UNRWA ne devrait plus être autorisée, la députée Malinovsky ayant par exemple dit par le passé que l’agence « ne devrait purement et simplement plus exister ».

Une autre proposition de loi présentée par Malinovsky, qui exigeait qu’Israël qualifie l’UNRWA d’organisation terroriste, a été écartée de la Knesset.

La députée Ioulia Malinovski prend la parole lors d’une réunion de la commission des Affaires étrangères et de la Défense à la Knesset, le 9 juillet 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le Secrétaire Général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré que l’adoption de ces lois serait une « catastrophe », et le vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, que cela « aurait des conséquences désastreuses ».

Une telle décision empêcherait l’UNRWA « de proposer ses services et sa protection aux réfugiés palestiniens en Cisjordanie occupée, ainsi qu’à Jérusalem-Est et Gaza », a déclaré Borrell.

Dans un courrier adressé la semaine dernière au ministre de la Défense Yoav Gallant et au ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken et le Secrétaire à la Défense Lloyd Austin ont dit leur inquiétude face à ces projets de loi.

Tout en reconnaissant le bien-fondé des craintes de Jérusalem envers les liens de certains membres de l’UNRWA avec le Hamas et leur implication dans l’attaque du 7 octobre, ils estiment que « de telles restrictions auraient un effet épouvantable sur l’action humanitaire à Gaza » et sur la fourniture de services « vitaux » à Jérusalem-Est.

Le deputé du Likud Dan Illouz. (Crédit : Sharon Hasson)

« La confirmation du fait que Mohammad Abu Attawi – commandant du Hamas et employé de l’UNRWA – avait personnellement dirigé le massacre de civils le 7 octobre sur la route de Reim est un choc mais pas une surprise. Israël sait depuis longtemps que l’UNRWA est profondément complice du terrorisme », a déclaré Illouz, membre du Likud.

« Cette agence emploie des centaines d’agents du Hamas et permet régulièrement que ses installations servent de centres de commandement et de caches d’armes. L’UNRWA ne se contente pas d’accueillir des terroristes, elle enseigne aussi la haine à la jeunesse palestinienne, ce qui ne fait qu’alimenter un cycle dangereux de violence qui fait obstacle à la paix », a-t-il expliqué, ajoutant qu’« au lieu de favoriser la stabilité, l’UNRWA enracine le conflit et maintient des millions de Palestiniens dans un état de dépendance, en utilisant le nombre de réfugiés – qu’elle exagère – comme une arme politique contre Israël. »

« Mon projet de loi entend mettre fin à cette exploitation, en démantelant une agence toxique qui entretient les conflits au lieu de les résoudre », a souligné Illouz.

Des Palestiniens examinant les décombres d’une maison après un bombardement israélien, à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 16 septembre 2024. (Crédit : Eyad Baba/AFP)

Dire que ces lois interdiront à l’UNRWA d’intervenir dans les territoires est incorrect, même s’il est vrai qu’elles entraveront considérablement ses activités, a déclaré vendredi au Times of Israel le porte-parole de la députée Malinovsky.

« Après l’adoption du projet de loi, l’UNRWA pourra travailler à Gaza et en Cisjordanie, mais plus en Israël », et les frontières entre Israël, Gaza et la Cisjordanie « lui seront fermées », a expliqué le porte-parole, ajoutant sèchement que le personnel de l’UNRWA « pouvait fort bien utiliser des parachutes » pour entrer.

« Le syndicat des employés de l’UNRWA est contrôlé par le Hamas et le Jihad islamique. Il existe donc un lien entre le Hamas et l’UNRWA, ce qui explique que nous ne voulions pas avoir de relation avec eux », a ajouté le porte-parole.

Israël s’était déjà montrée très critique envers l’UNRWA avant le massacre du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, affirmant que l’unicité de son statut – lui permettant d’accorder le statut de réfugié non seulement à la première génération de réfugiés, mais aussi à leurs descendants – ne faisait qu’entretenir le conflit et la culture de dépendance des Palestiniens.

Pour certains politiciens ou membres des autorités israéliennes, l’aide apportée par l’agence permettait d’empêcher la bande de Gaza et certaines parties de la Cisjordanie de sombrer dans une plus grande pauvreté propice à l’aggravation des violences et du terrorisme.

Le député Boaz Bismuth lors d’une réunion de commission à la Knesset, à Jérusalem, le 13 décembre 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Interrogé sur son projet de loi interdisant à l’UNRWA d’intervenir sur le sol israélien – qui aurait donc un impact beaucoup plus limité que le projet de loi de Malinovsky – le député Bismuth a déclaré au Times of Israel : « Rome ne s’est pas construite en un jour. »

« Il n’y a aucune raison que l’UNRWA intervienne en Israël. Avec tout le respect que je vous dois, nous sommes un pays souverain et nous prenons les décisions qui s’imposent pour nos concitoyens », a-t-il expliqué, ajoutant qu’Israël pouvait et devait revenir sur l’autorisation donnée à l’agence de l’ONU d’intervenir à Jérusalem-Est.

S’agissant des inquiétudes exprimées par Blinken, Bismuth a assuré qu’Israël « n’embarrasserait jamais l’Amérique » et qu’« il n’y aurait pas de vide ».

Jérusalem, a-t-il ajouté, a fourni des quantités inédites d’aide humanitaire à Gaza, et « si nous faisons cela pour Gaza après le 7 octobre, pensez-vous vraiment que nous ne fournirons pas de services » aux habitants de Jérusalem-Est ?

« Bien au contraire, non seulement [Israël fournira] des services, mais il rendra même de meilleurs services » que l’UNRWA, a-t-il conclu.

« Je crois que si le Secrétaire d’État avait été député du Likud le 7 octobre, il aurait fait pareil. »

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