Katz : Le Hamas prépare des attaques contre l’armée et les villes israéliennes en plein cessez-le-feu
Selon le ministre de la Défense, le dispositif d'aide au départ des Gazaouis se précise et la présence au Liban sera permanente ; les Druzes syriens pourraient être autorisés à travailler en Israël

Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a accusé jeudi le groupe terroriste du Hamas de continuer à préparer des attaques contre des soldats et civils israéliens en plein cessez-le-feu à Gaza, promettant que l’armée restait prête à empêcher le Hamas ou tout autre groupe terroriste de prendre pied à ses frontières.
Lors d’une conférence des présidents des conseils régionaux, Katz a par ailleurs dit que le dispositif d’aide au départ des civils de la bande de Gaza via Israël se précisait, apparemment fidèle à la proposition du président américain Donald Trump, même si la Maison Blanche a depuis pris ses disyances avec cette idée.
Israël a envoyé des négociateurs au Caire, jeudi, pour des pourparlers dédiés à la poursuite du cessez-le-feu à Gaza, ce qui n’a pas empêché Katz de dire que la pression militaire sur le Hamas était essentielle pour libérer la soixantaine d’otages encore aux mains du Hamas dans la bande de Gaza.
« Pour continuer [à libérer les otages], il faut que le Hamas sache que l’armée israélienne est prête à retourner au combat – ce qui est vrai », a-t-il déclaré.
« Nous sommes prêts, défensivement parlant, parce que même avec le cessez-le-feu, nous avons eu des informations selon lesquelles ils projetaient d’attaquer des soldats ou des villes – c’est ça, le Hamas », a ajouté Katz.
Le ministre de la Défense a également redit que le Hamas n’aurait pas sa place au niveau des structures politiques civiles ou militaire de Gaza après la guerre et s’est dit favorable au projet du président américain Donald Trump d’expulsion des 2,2 millions d’habitants de Gaza, après quoi les États-Unis « prendraient le contrôle » et « seraient propriétaires de » la bande de Gaza.
« Je suis en train de mettre rapidement en place un service chargé de l’émigration volontaire afin de permettre à ceux qui le souhaitent de quitter Gaza volontairement via le port d’Ashdod ou par l’aéroport Ramon », a déclaré Katz jeudi.

Ce mois-ci déjà, Katz avait demandé à l’armée de lui faire une proposition pour permettre aux Palestiniens de quitter Gaza, tout en rendant hommage au « projet audacieux de Trump, qui pourrait permettre à une grande partie de la population de Gaza de se réinstaller partout dans le monde ».
Évoquant des entretiens avec de hauts responsables militaires, le ministre de la Défense avait déclaré que le principal point à retenir de l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre – lorsque des milliers de terroristes ont tué 1 200 personnes et fait 251 otages, ce qui a déclenché la guerre actuelle – était qu’Israël ne pouvait pas laisser des organisations radicales aussi près de ses frontières, quitte à reprendre les combats si nécessaire.
Israël « n’a pas accepté le cessez-le-feu à Gaza », a-t-il dit, « parce que nous manquions de munitions ou que nos soldats étaient épuisés. Nous avons accepté un cessez-le-feu pour une seule raison : parce que nous voulons ramener les otages, les vivants et aussi ceux qui ne sont plus en vie. »
Le ministre de la Défense s’est réjoui des succès de la première phase de la trêve, qui a permis à 25 otages vivants de revenir en Israël, sans oublier les corps de huit morts. Selon lui, lors des premières négociations, le Hamas avait accepté de n’en libérer que 10 ou 12 otages.
Katz : Tsahal garde ses poins stratégiques à Gaza malgré la trêve
Il a également souligné que l’armée israélienne continuait de protéger ses intérêts stratégiques durant le cessez-le-feu, comme par exemple en maintenant une zone tampon à Gaza avec des avant-postes le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte, haut foyer de contrebande d’armes.
« L’ordre le plus important que nous ayons donné est celui de ne pas laisser faire de contrebande d’aide humanitaire et de ne laisser entrer ni munitions ni armes. A cet endroit où il y a de vastes tunnels, si le secteur avait été laissé sans contrôle durant les 42 jours [de cessez-le-feu], il serait plein d’armes », a-t-il ajouté.
Jeudi, un responsable israélien a fait parvenir une déclaration aux journalistes disant son refus de toute forme de retrait des soldats israéliens du corridor de Philadelphie, le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte, alors même que l’accord exige que ce soit fait d’ici le 50e jour de cessez-le-feu.

Les implantations de Cisjordanie sont comme la frontière de Gaza
Katz a également abordé la situation d’autres fronts en répétant ses arguments de ces derniers jours au sujet des engagements à long terme de Tsahal en Cisjordanie, au Liban et en Syrie. S’agissant de la Cisjordanie, Katz a qualifié les implantations israéliennes de « bouclier protecteur pour une grande partie de la population d’Israël ».
« Pour moi, la Judée-Samarie et les communautés frontalières, c’est la même chose », a-t-il affirmé en employant le terme biblique désignant la Cisjordanie.
« Nous avons découvert que le Hamas avait le projet de nous attaquer avant le 7 octobre, en Samarie et le long de la frontière. Je parle sur la base des dossiers qui ont été saisis dans le cadre de cette affaire. »
Le ministre de la Défense a abordé l’opération antiterroriste en cours en Cisjordanie, qui est encore montée d’un cran à l’issue de l’attentat à la bombe raté, la semaine dernière.
« Aujourd’hui, le camp de réfugiés de Jénine est vide et l’armée israélienne est à l’intérieur. Je leur ai donné l’ordre de ne pas en partir avant au une bonne année. »

Il a également parlé du Sud-Liban, où le fragile cessez-le-feu entre Israël et le groupe terroriste du Hezbollah soutenu par l’Iran tient bon : Israël joue la montre en ne se retirant pas totalement et en restant en cinq endroits stratégiques, le long de la frontière.
« Nous sommes là sine die : tout dépendra de la situation, ce n’est pas une question de temps », a-t-il affirmé en ajoutant : « Nous avons reçu le feu vert des États-Unis. »
« Nous ne faisons pas confiance » au nouveau dirigeant syrien, uniquement à Tsahal
Katz a évoqué le nouveau dirigeant syrien – Ahmed al-Sharaa, ancien combattant d’Al-Qaïda qui fit un temps l’objet d’une prime de 10 millions de dollars – en employant son nom de guerre, Abou Mohammed al-Julani.
« Nous n’avons pas confiance en lui. Nous n’avons confiance qu’en Tsahal. »
Katz a tenu à rappeler le « fort engagement » d’Israël envers la communauté druze syrienne qu’Israël envisageait, selon lui, d’autoriser à venir travailler en Israël sur une base quotidienne, et qui pourrait bénéficier d’aides via des organisations ou autres dispositifs.
Il a réitéré sa demande de démilitarisation du sud de la Syrie. Israël y a établi plusieurs postes militaires, affirmant y rester aussi longtemps qu’il le jugera nécessaire.
« Il y a deux jours, le nouveau régime a fait sa première tentative d’occupation de ces positions et des avant-postes [dans le sud de la Syrie] – l’armée de l’air les a attaqués et frappés », a précisé Katz.