La Banque centrale d’Israël suspend les remboursements d’emprunts pendant 3 mois
La banque centrale affirme que des mesures apportent un soulagement financier et atténuent la crise de trésorerie à la suite de l'attaque du Hamas et de la guerre en cours
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
Les banques israéliennes et sociétés émettrices de cartes de crédit se sont mises d’accord sur un programme d’aide financière destiné à alléger le poids des crédits – immobiliers ou non – et des frais annexes pour les ménages et entreprises proches de la bande de Gaza, les parents au premier degré des personnes tuées ou enlevées lors de l’attaque de la semaine dernière par le Hamas, et les réservistes mobilisés, a annoncé dimanche soir la Banque centrale d’Israël.
Israël est en guerre contre le Hamas depuis le massacre perpétré par l’organisation terroriste le 7 octobre dernier, à l’aide de 1 500 terroristes venus de la bande de Gaza qui ont pénétré en territoire israélien par voie terrestre, aérienne et maritime, qui ont tué plus de 1 400 personnes, en ont blessé près de 4 000 et capturé 200, tous âges confondus, le tout sous un déluge de milliers de roquettes tirées sur des villes israéliennes.
La grande majorité des victimes des atrocités des hommes armés sont des civils – hommes, femmes, enfants et personnes âgées -. Les tirs de roquettes ont entraîné la fermeture de nombreuses entreprises et la fermeture d’écoles.
Pour faire face à cette situation d’urgence, le Département de la supervision bancaire a demandé aux prêteurs et sociétés émettrices de cartes de crédit de mettre en oeuvre un programme spécifiquement conçu pour alléger la charge du crédit et des frais généraux pour quatre types de clients : les ménages et entreprises dans un rayon de 30 kilomètres de la barrière avec la bande de Gaza, les Israéliens évacués de chez eux, les réservistes et enfin les parents au premier degré d’Israéliens tués, enlevés ou portés disparus.
Dans le cadre de ce programme d’aide, les propriétaires éligibles pourront suspendre leurs remboursements pendant une période de trois mois sans intérêts ni frais additionnels. Les ménages bénéficieront également d’un report de trois mois des remboursements de leurs prêts à la consommation à hauteur de 100 000 shekels et les entreprises de leurs crédits à hauteur maximum de 2 milliards de shekels.
Les propriétaires auront la possibilité de régler ces mensualités en une fois à la fin du crédit immobilier ou progressivement. Par exemple, un propriétaire avec une hypothèque sur 20 ans et qui rembourse 3000 shekels chaque mois pourra régler les 9 000 shekels différés à la fin du crédit, et ce, sans frais supplémentaires.
Consommateurs et entreprises qui suspendent le remboursement de leurs prêts devront payer les montants différés à la fin de la période de prêt.
Par ailleurs, les quatre catégories bénéficiaires de ces allègements seront exemptées, pendant une période de trois mois, du paiement des frais pour la tenue de leur compte courant ou d’autres frais, à l’exception de ceux relatifs aux opérations de change, valeurs mobilières et de commerce extérieur.
« Par ces temps difficiles, nous devons tous faire quelque chose, et il est important que les banques proposent des solutions à la population pour faire face aux difficultés économiques issues de la guerre », a déclaré le gouverneur de la Banque centrale d’Israël, Amir Yaron. « Nous avons réuni les dirigeants du système bancaire afin de définir un plan cohérent, en mettant l’accent sur l’aide à la population qui a été la plus touchée, aux forces de sécurité et à ceux qui ont dû être évacués. »
« Je suis certain que ce plan aidera la population à traverser cette période difficile », a ajouté M. Yaron.
Les plus grands prêteurs d’Israël, qui ont engrangé d’énormes profits l’année passée, à la faveur de taux d’intérêt élevés sur les prêts et les hypothèques, ont été critiqués pour ne pas avoir beaucoup redistribué. Par ailleurs, la forte hausse des taux d’intérêt, passés du niveau record de 0,1 % en avril 2022 à 4,75 %, a rapidement alourdi la facture des détenteurs de crédits, immobiliers ou autres. En moyenne, les mensualités des crédits immobiliers ont augmenté de 1 000 shekels au cours de l’année écoulée.
« La solidité et la robustesse des banques israéliennes s’est faite au fil des ans, afin de soutenir au mieux la population israélienne, en particulier ceux et celles qui sont lésés par la guerre », a déclaré le superviseur des banques, Daniel Hahiashvili. « Le plan que nous publions est un jalon important, qui apporte une réponse dans les domaines du crédit et des frais supportés par les ménages et entreprises. »
« Cela va également desserrer la contrainte sur leur flux de trésorerie », a ajouté M. Hahiashvili, estimant le coût du plan entre 2 et 3 milliards de shekels.
Les autres clients des banques auront eux aussi la possibilité de reporter les mensualités de leurs crédits, immobiliers et autres, pendant une période de trois mois. Ces mensualités seront réglées à la fin du crédit avec un taux d’intérêt qui ne dépassera pas celui inscrit dans le contrat de prêt, conformément aux instructions de la Banque centrale d’Israël. Ces reports de mensualités ne donneront lieu à aucun frais ou pénalités, a ajouté la Banque centrale.
D’après les informations de la Banque centrale, ces mesures entreront en vigueur d’ici le 31 octobre.