La BBC parodiée juste avant des excuses officielles de la chaîne
Dans un sketch ridiculisant la couverture partiale de la guerre par la BBC, "Eretz Nehederet" a présenté une interview compatissante à l'égard d'un chef du Hamas
En raison de sa couverture de la guerre à Gaza, la British Broadcasting Corporation (BBC) a une fois de plus été ridiculisée dans la version israélienne de « Saturday Night Live » (SNL), mardi, avec une interview parodique excessivement sympathique du chef terroriste du Hamas, Yahya Sinwar.
Le sketch de l’émission satirique à succès de Keshet TV « Eretz Nehederet » [Un pays merveilleux] a été diffusé quelques heures à peine avant que la vraie BBC ne soit contrainte de présenter des excuses officielles pour avoir affirmé que, lors de leur opération à l’hôpital al-Shifa de Gaza, les soldats israéliens « s’en étaient pris au personnel médical et à des gens qui parlaient en arabe », alors qu’elle aurait du en réalité indiquer que « les forces de Tsahal étaient accompagnées dans cette opération par du personnel médical et des soldats qui parlent arabe ».
Le sketch de « Eretz Nehederet« , commence avec les salutations de Rachel, présentatrice de la BBC, qui dit : « Bonsoir de Londres. Trente-neuf jours après l’attaque pacifique d’Israël par les combattants de la liberté du Hamas, nous recevons en exclusivité son chef Yahya Sinwar. »
« Oui, bonsoir, Rachel. Permettez-moi de vous corriger. Il y avait aussi des violeurs de la liberté et des bouchers de la liberté », explique Sinwar.
« Bien sûr, bien sûr. Je m’excuse », répond Rachel.
La présentatrice interroge ensuite le comédien chef terroriste sur les efforts déployés pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza, une initiative que Sinwar affirme soutenir.
Hamas leader Yahya Sinwar׳s exclusive interview on BBC pic.twitter.com/KALi1gNWlH
— ארץ נהדרת (@Eretz_Nehederet) November 14, 2023
« La situation à Gaza est terrible, Rachel. Tous les civils innocents fuient la ville. Nous nous retrouvons donc sans protection », déplore-t-il.
« Sans aucun bouclier humain. C’est tellement injuste », répond la présentatrice.
« Et nos hôpitaux, nos écoles, sont tous à court de roquettes. Comment sommes-nous censés tuer des Juifs comme ça ? » continue Sinwar. « J’implore le monde, nous avons besoin d’un cessez-le-feu. Nous sommes fatigués. Nous avons besoin d’une pause. N’oubliez pas que nous avons commencé avant les Israéliens. »
« C’est tellement injuste. J’ai cru comprendre que les sionistes refusaient de déposer leurs armes », dit Rachel.
« Oui. Vous vous imaginez ? Vous vous imaginez ? Tout ce que nous demandons, c’est un peu de temps pour nous réarmer avant de continuer à les tuer. Et ils ne nous laissent pas faire », se désole Sinwar.
C’est à ce moment-là que l’on entend les pleurs d’un bébé, qui viennent interrompre l’interview.
Sinwar admet qu’il s’agit d’un des bébés israéliens pris en otage dans la bande de Gaza par le Hamas.
La présentatrice, contrariée, demande à Sinwar s’il peut faire taire le bébé, mais il lui répond qu’il n’y arrive pas.
« La nuit, c’est encore pire, Rachel. Chaque fois que nous tirons une roquette, il se réveille. Je n’ai pas eu une seule bonne nuit de sommeil en un mois », se plaint Sinwar.
« Attendez, vous êtes en train de me dire qu’il y a un bébé israélien qui vous torture en vous privant de sommeil ? », l’interroge une Rachel offusquée, interprétée par Liat Harlev.
Cette empathie de la journaliste pour sa situation semble prendre au dépourvu même Sinwar, interprété par Eli Finish.
« Oui ! », répond le personnage de Sinwar après une pause, ravi que la présentatrice ait trouvé le moyen de présenter les enlèvements du Hamas sous un jour positif auquel il n’avait apparemment pas pensé.
« Et il occupe votre maison ? », poursuit Rachel.
« Oui, oui ! », s’écrie le personnage de Sinwar.
« C’est tellement injuste. Et le monde ne fait absolument rien pour y remédier. J’espère vraiment que vous obtiendrez bientôt un cessez-le-feu. Merci beaucoup, M. Sinwar », conclut Rachel.
« Non, non, non. C’est moi qui vous remercie, Rachel », répond un Sinwar souriant.
La présentatrice passe ensuite au programme du « moment historique » qui démarre avec des images en noir et blanc de la Seconde Guerre mondiale présentées par un narrateur que l’on entend dire « En ce jour de 1944 ».
« Un Winston Churchill, sans cœur, a refusé un cessez-le-feu et a poursuivi son attaque génocidaire contre l’Allemagne nazie. Comme nous le savons bien maintenant, beaucoup plus de civils allemands sont morts pendant la guerre, ce qui en fait donc les victimes et la Grande-Bretagne le criminel de guerre », explique le narrateur.
La BBC a essuyé de nombreuses critiques pour sa couverture de la guerre entre Israël et l’organisation terroriste du Hamas. Naftali Bennett, l’ancien Premier ministre israélien, a déclaré que la BBC « manquait de clarté morale ».
La chaîne a notamment été critiquée pour avoir diffusé à la hâte des informations non vérifiées, démenties par la suite, selon lesquelles une explosion meurtrière à l’hôpital al-Ahli de Gaza le 17 octobre était due à une frappe aérienne israélienne.
La BBC s’est par la suite excusée d’avoir diffusé cette information, expliquant qu’elle avait été trop rapide pour attribuer les responsabilités.
Cela avait déjà conduit « Eretz Nehederet » à ridiculiser la chaîne dans un autre sketch.