La Chine, la Turquie, le Japon et la Corée du Sud déconseillent à leurs ressortissants de se rendre au Liban
Les tensions régionales ont redoublé depuis l'assassinat à Téhéran du chef politique du Hamas et la mort quelques heures plus tôt du bras droit du chef du Hezbollah
La Chine déconseille à ses ressortissants de se rendre au Liban en raison d’une situation sécuritaire jugée « sérieuse et complexe » et appelle ceux qui s’y trouvent à être « très vigilants », dans un contexte de crainte d’embrasement au Moyen-Orient.
« Compte tenu des circonstances particulières actuelles », les ressortissants chinois qui se rendraient au Liban « pourraient être confrontés à des risques sécuritaires plus élevés et l’assistance (de l’ambassade) pourrait en être affectée », a indiqué la représentation chinoise à Beyrouth.
Les citoyens chinois sont appelés à être « très vigilants, renforcer leurs mesures de sécurité et se tenir prêts aux situations d’urgence », a ajouté l’ambassade dans un communiqué publié lundi soir, au ton plus modéré que d’autres pays.
Plusieurs pays ont appelé ces derniers jours leurs ressortissants à quitter le Liban, face aux craintes d’une escalade militaire dans la région.
Le ministère japonais des Affaires étrangères a émis une alerte de voyage invitant les citoyens japonais se trouvant au Liban à évacuer le pays en raison de la montée des tensions.
La Turquie demande à ses citoyens de quitter le Liban s’ils n’ont pas besoin d’y rester, en raison de la possibilité d’une détérioration rapide de la situation sécuritaire dans ce pays, indique son ministère des affaires étrangères.
Les Turcs au Liban doivent être prudents et ne doivent pas se rendre dans les gouvernorats de Nebatiyeh, du Sud-Liban, de la Bekaa et de Baalbek-Hermel, à moins que cela ne soit indispensable, indique le ministère dans un communiqué.
« Les personnes qui n’ont pas besoin de rester au Liban devraient quitter le pays tant que les vols commerciaux fonctionnent encore, si possible », ajoute le ministère, qui précise que les Turcs devraient éviter de se rendre au Liban, sauf en cas d’urgence.
Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères « conseille vivement » à ses ressortissants au Liban et en Israël de quitter ces pays dès que possible en raison de l’escalade des tensions, a déclaré Lee Jae-woong, porte-parole du ministère.
« Le gouvernement sud-coréen espère que les efforts diplomatiques visant à désamorcer les tensions, tels que les négociations en vue d’un cessez-le-feu et de la libération des otages, ne s’arrêteront pas », a déclaré Lee lors d’une conférence de presse.
Plus de 500 ressortissants sud-coréens résident actuellement en Israël et environ 120 au Liban, selon le ministère.
Le Hezbollah libanais échange depuis des mois quotidiennement des tirs avec l’armée israélienne à la frontière, en soutien aux Palestiniens depuis le début de la guerre à Gaza.
Les tensions régionales ont par ailleurs redoublé depuis l’assassinat, mercredi à Téhéran (Iran), du chef politique du Hamas Ismaïl Haniyeh et la mort quelques heures plus tôt du chef militaire du Hezbollah, Fouad Choukr, dans une frappe israélienne près de Beyrouth.
L’Iran, qui soutient le Hezbollah, a déclaré lundi avoir « légalement le droit » de punir son ennemi juré Israël pour l’assassinat, qu’il lui impute, du chef du Hamas, ce qui fait craindre un risque d’embrasement de la région.
La Suède, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Jordanie et l’Arabie saoudite ont aussi appelé leurs ressortissants à quitter le Liban au plus vite, à l’heure où les vols à l’aéroport de Beyrouth sont annulés en cascade.