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La chute de Bachar al-Assad, un revers pour Poutine

L'armée russe dispose notamment d'une base navale stratégique à Tartous, qui ouvre sur la Méditerranée, d'un aérodrome militaire à Hmeimim et de plusieurs milliers de soldats

Vladimir Poutine et Bachar al-Assad à Damas, en Syrie, le 7 janvier 2020. (Crédit : SANA)
Vladimir Poutine et Bachar al-Assad à Damas, en Syrie, le 7 janvier 2020. (Crédit : SANA)

En douze jours, le château de carte syrien s’est effondré : Vladimir Poutine n’a pu que constater le renversement éclair de son allié Bachar al-Assad, un revers géopolitique et militaire pour le maître du Kremlin qui interroge sur l’avenir de la présence russe dans la région.

Le contraste entre 2015 et 2024 est saisissant : il y a quasiment dix ans, le soutien des forces russes avait permis à l’armée syrienne d’inverser le cours de la guerre et de reprendre le contrôle d’une grande partie du pays en proie à une rébellion jihadiste protéiforme.

Cette victoire pour Vladimir Poutine, face à des Occidentaux absents, avait marqué le grand retour de la Russie sur la scène internationale.

Mais cette fois-ci, Moscou n’a rien pu faire ou presque.

« Moscou ne dispose pas des troupes, des ressources, de l’influence et de l’autorité suffisantes pour intervenir efficacement par la force en dehors de l’ex-URSS », affirme Rouslan Poukhov, directeur du Centre d’analyse des stratégies et des technologies à Moscou, jugeant qu’une « défaite à retardement » était inévitable.

Un officier de la police militaire russe montant la garde sur la base aérienne russe de Hemeimeem, en Syrie, avec un avion de renseignement électronique Il-20 de l’armée de l’air russe à l’arrière-plan, le 4 mars 2016. (Crédit : AP)

Dans un éditorial au quotidien Kommersant, cet expert souligne que l’assaut « prolongé » contre l’Ukraine, qui mobilise depuis février 2022 des centaines de milliers de soldats et la majeure partie des capacités militaires russes, a « affaibli » la force de frappe de Moscou.

Si l’armée russe a assuré le 1er décembre aider les forces syriennes à « repousser » les rebelles dans le Nord, ces attaques aériennes ont été limitées.

« Essayer de maintenir (al-Assad) aurait de toute façon abouti à un échec », estime de son côté Fiodor Loukianov, un analyste politique russe.

La Russie a été « surprise » par l’offensive fulgurante des rebelles, a affirmé lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Un rebelle armé salue la foule lors d’un rassemblement sur la place Karama pour accueillir l’arrivée des rebelles des gouvernorats d’Alep et de Daraa dans la ville de Sweida, dans le sud de la Syrie, le 10 décembre 2024. (Crédit : SHADI AL DUBAISI / AFP)

Pourtant, en près de dix ans, le dispositif russe s’était étoffé dans le pays.

L’armée de Moscou dispose notamment d’une base navale stratégique à Tartous, qui ouvre sur la Méditerranée, d’un aérodrome militaire à Hmeimim et plusieurs milliers de soldats russes sont présents, selon des experts occidentaux.

« Ces bases jouent un rôle dans les efforts de la Russie pour projeter sa puissance non seulement à l’intérieur de la Syrie, mais aussi dans l’ensemble de la région, y compris en Libye, au Soudan et dans d’autres parties de l’Afrique », explique dans une note le Soufan Center, basé à New York.

La base à Tartous est essentielle pour les navires russes qui peuvent circuler en mer Méditerranée sans passer par les détroits turcs, tandis que l’aérodrome à Hmeimim est utilisé pour organiser les déploiements des mercenaires de l’Africa Corps en Afrique.

Un navire russe dans le port syrien de Tartous (Capture d’écran YouTube)

La chute d’al-Assad « représente (ainsi) une contraction de cette capacité de la Russie (…) et donc de sa prétention à être une grande puissance », abonde Clarke Cooper, du cercle de réflexion américain Atlantic Council.

Quid donc de la présence russe en Syrie dans les prochains mois ?

« Il faudra, très probablement, retirer les bases » de Tartous et Hmeimim, anticipe Fiodor Loukianov.

Le Kremlin a expliqué faire ces dernières heures « tout ce qui est possible » pour « entrer en contact avec ceux qui peuvent se charger de sécuriser » les installations militaires russes, « une question très importante ».

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, assistant à une réunion en présence du président russe Vladimir Poutine avec les nouveaux membres du cabinet au Kremlin, à Moscou, en Russie, le 14 mai 2024. (Crédit : Vyacheslav Prokofyev, Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP)

Le patron du renseignement extérieur (SVR), Sergueï Narychkine, a dit lundi « mener des négociations » pour « assurer la sécurité » du personnel diplomatique.

La Russie a perdu la main et nul ne sait si les rebelles, menés par des islamistes radicaux, accepteront de faire le jeu de l’armée russe, qui les avait combattu et pilonnés depuis 2015.

En l’état, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dit lundi s’attendre à une « période très difficile, liée à l’instabilité » en Syrie.

Depuis dimanche, des blogueurs militaires russes soutenant l’offensive contre l’Ukraine rappelaient que seule cette dernière importe aux yeux de Moscou.

Des chars de l’armée russe sont chargés sur des plates-formes ferroviaires pour retourner à leur base permanente après des exercices en Russie le 16 février 2022. (Service de presse du ministère russe de la Défense via AP)

« L’image de notre pays dépendra entièrement des résultats de l »opération militaire spéciale’ (en Ukraine), qui est plus importante que toute autre chose en ce moment », a estimé sur Telegram Alexandre Kots, suivi par plus de 500 000 abonnés.

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