La coalition réévalue la taxe sur les boissons sucrées pour raisons de santé
Un groupe de pression de femmes au sein du Shas demande à Deri d'intervenir pour maintenir la surtaxe ; la taxe pourrait être abrogée uniquement pour les boissons light

Le gouvernement est en train de réévaluer une décision qu’il a soutenue concernant l’annulation d’une taxe spéciale sur les boissons gazeuses, après les appels des partisans du parti Shas à la maintenir en place pour des raisons de santé, a rapporté lundi la chaîne publique Kan.
Le chef du Shas, Aryeh Deri, envisage de demander au ministre des Finances, Bezalel Smotrich, de maintenir la taxe sur les boissons sucrées et de ne la supprimer que pour les boissons light et sans sucre, selon la dépêche, qui ne cite pas de sources.
Dès son entrée en fonction le mois dernier, Smotrich, un allié de Deri, a demandé aux responsables du ministère de supprimer les hausses de taxes sur les articles en plastique à usage unique et les boissons sucrées mises en place par son prédécesseur, Avigdor Liberman.
La communauté ultra-orthodoxe israélienne s’est sentie particulièrement visée par ces hausses de taxes, pourtant destinées à lutter contre les risques pour la santé et l’environnement, en raison de leur dépendance à l’égard de ces produits. La communauté haredi compte parmi les premiers consommateurs de boissons gazeuses et aussi de vaisselle en plastique, qu’elle privilégie car cela leur permet d’éviter de devoir faire la vaisselle pour leur famille souvent nombreuse.
Deri a, néanmoins, reçu une lettre d’un groupe de pression composé de femmes, au sein de son parti Shas, soutenant que les boissons sucrées sont mauvaises pour la santé de leurs familles. La lettre demandait le maintien de la taxe sur les boissons sucrées.
La semaine dernière, d’éminents experts ont écrit dans la revue médicale The Lancet que l’abolition de la taxe sur les boissons sucrées est un « coup dur pour la santé publique » et « ternit sérieusement la réputation d’Israël à l’international ».

Deri, initialement nommé ministre de la Santé et de l’Intérieur lors de la constitution du gouvernement à la fin de l’année dernière, a été limogé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu en janvier suite à la décision de la Cour suprême lui interdisant de servir en tant que ministre en raison de sa récente condamnation pour des délits fiscaux.
Deri entend reprendre ses fonctions et la coalition travaille sur un projet de loi qui lui permettrait de redevenir ministre sans l’intervention du tribunal.