La commission électorale valide les candidatures de Ben Ari et de Ben Gvir
La bataille pour empêcher qu'Otzma Yehudit fasse campagne devrait se poursuivre auprès de la Haute cour de justice, mais les chances paraissent faibles
Quinze membres de la commission centrale électorale ont voté contre la candidature de Michael Ben Ari aux élections – alors que 16 autres membres ont voté pour sa candidature – et ce, malgré la recommandation du Procureur général Avichai Mandelblit destinée à bloquer sa candidature.
La commission a aussi approuvé l’union d’Otzma Yehudit et d’HaBayit HaYehudi dans l’Union des Partis de droite, une union qui doit s’achever à l’issue des résultats des élections.
Seul un membre de la commission a voté contre, 25 ont voté pour et cinq se sont abstenus.
La commission centrale électorale a ensuite procédé au vote pour approuver la candidature d’Itamar Ben Gvir. Comme pour Ben Ari, 15 membres de la commission ont voté contre la candidature de Ben Gvir et 16 votent pour, rejetant ainsi la motion visant à l’empêcher de se présenter.
Ben Gvir a alors déclaré que le procureur général, Avichai Mandelblit, qui avait appelé mardi à interdire sa candidature, « devrait procéder à un auto-examen », qualifiant la recommandation du procureur général de « tentative d’assassinat » contre les aspirations politiques de son parti, ajoutant que les responsables de la justice tentent de contrecarrer l’intention déclarée d’Otzma Yehudit de faire siéger un représentant du parti au sein de la commission de sélection des juges du pays.
Ben Gvir a remercié la commission centrale électorale d’avoir approuvé la candidature de Ben Ari, ainsi que la sienne, affirmant qu’elle « prouvait qu’elle était indépendante et impartiale ».
Tamar Zandberg, dirigeante du parti Meretz, a déclaré de son côté que la décision « embarrassante » de la commission centrale électorale « d’ignorer le procureur général et de sauver les Kahanistes » en approuvant la candidature des membres d’Otzma Yehudit était « une marque de honte pour la Knesset », précisant que son parti ferait appel auprès de la Haute Cour de justice.
Meretz a également affirmé que la commission, composée de membres issues des diverses factions de la Knesset, « a apporté son soutien au racisme et à l’incitation à la haine et n’a pas réussi à promouvoir la loi. »
La députée travailliste Stav Shaffir a déclaré qu’elle ferait aussi appel auprès de la Haute Cour de justice. « Nous ferons en sorte d’éloigner ces racistes violents […] de la législature », a-t-elle dit.
De son côté, Yair Lapid s’en est pris au parti de Koulanou, dirigé par Moshe Kahlon. « Koulanou a décidé de s’absenter du vote et de permettre à ce groupe de racistes violents de se présenter à la Knesset », a-t-il déclaré.
Le parti Koulanou fait campagne sous le slogan « Une droite juste » en représentant Kahlon aux côtés de Menahem Begin, le fondateur du Likud. « Ce n’est pas une droite sensée. Ce n’est pas du tout la droite. Si Begin le pouvait, il se décollerait des affiches de Kahlon par honte, » a commenté Lapid, chef de Yesh Atid qui s’est allié au nouveau parti de Benny Gantz, Hossen LeYisrael pour former ensemble Kakhol lavan.
Le vote d’approbation de Michael Ben Ari et Itamar Ben Gvir d’Otzma Yehudit a été adopté avec un vote d’écart. Si les trois membres issus de Koulanou avaient siégé à la commission et s’y étaient opposés, les candidatures auraient été annulées.
La police et le ministère public étudieraient la possibilité d’ouvrir une enquête sur Ben Ari pour incitation au racisme, a indiqué la Treizième chaîne. Les responsables impliqués dans l’enquête du comportement de Ben Ari devraient déposer un rapport dans les prochaines semaines.
En réponse, Otzma Yehudit a déclaré que le procureur général Avichai Mandelblit et le procureur de l’Etat, Shai Nitzan, cherchaient à « influencer le processus électoral d’Israël et à ternir le caractère du Dr Ben Ari ».