La famille d’un homme détenu par le Hamas fait pression sur l’accord avec Ankara
La Turquie doit fournir des informations sur Avraham Mengistu grâce à ses relations avec le Hamas, demande la famille

La famille d’un homme israélien qui serait détenu par le Hamas dans la bande de Gaza a appelé le gouvernement mercredi à rejeter un accord de réconciliation avec la Turquie, qui devrait inclure un relâchement du blocus effectué par Israël sur la bande de Gaza.
Avraham Abera Mengistu, un Juif d’origine éthiopienne et âgé de 29 ans, est détenu à Gaza depuis presque deux ans. Selon sa famille, il souffre d’une maladie mentale et aurait trébuché sur la frontière du territoire côtier par accident.
La famille de Mengistu demande au gouvernement d’exiger de la Turquie, comme condition de la signature de l’accord, l’obtention d’un signe clair de vie et d’autres informations sur sa situation.
Le Hamas a déclaré mercredi que la Turquie avait renoncé à sa demande majeure pour renouer des liens avec Israël – la fin du blocus de Gaza.
Ilan, le frère de Mengistu, s’est adressé au Premier ministre Benjamin Netanyahu directement.
« Mon frère est malade, il souffre d’une maladie mentale, détenu en dépit de tous les traités internationaux par l’organisation du Hamas », a-t-il plaidé mercredi. « Abera est toujours en vie. Il est mon frère, et le frère de chacun d’entre tous. Est-ce que nous l’avons oublié ? Monsieur le Premier ministre, aidez mon frère captif ».
Bien que le blocus de Gaza restera en place, « nous comprenons que cet accord émergent avec la Turquie inclut de nombreuses mesures de détente et d’accords relatifs à l’organisation du Hamas », analyse Yoel Marshak, qui dirige la campagne pour libérer Mengistu.
« Il est inconcevable que, dans la longue liste d’accords [entre Ankara et Jérusalem], ce Juif, cet Israélien détenu par une organisation terroriste meurtrière, soit oublié ».

Netanyahu « a le pouvoir de demander à la Turquie de faire pression sur le Hamas et de mettre fin à ce triste épisode », ajoute-t-il.
Le ministre de la Défense israélien a déterminé que Mengistu avait été trouvé par le Hamas après avoir traversé illégalement la frontière, mais le mouvement islamiste gouvernant Gaza n’a fourni aucune information à propos de sa localisation ou de sa condition. Mais les officiels du Hamas ont raillé Israël, disant que l’Etat juif ne se soucie pas du destin de Mengistu à cause de son origine éthiopienne.
En février, la famille de Mengistu, dont son père Ayaline et sa mère Agurnesh, se sont rendus à Genève pour demander de l’aide auprès d’organisations internationales.
« On nous laisse dans le noir », avait déclaré son frère Gashao, âgé de 30 ans, à l’AFP pendant cette visite.
La famille vit dans la ville d’Ashkelon, au sud du pays et non loin de la frontière gazaouie.
« Quand le Hamas demande de l’aide humanitaire, et des dons pour le peuple de Gaza, alors la communauté internationale devrait leur dire : n’attendez pas de nous de l’aide alors que vous violez les mêmes droits de l’autre côté », avait dit Gashao.
« Nous parlons d’un civil innocent. Ce n’est pas un soldat. Il n’a jamais été soldat », a-t-il plaidé.
Avraham Mengistu a été hospitalisé de nombreuses fois pour maladie mentale et avait été exempté de service militaire.
Un second citoyen israélien est actuellement détenu par le Hamas, un Bédouin qui aurait apparemment traversé la frontière de sa propre volonté. La publication de son nom n’est pas autorisée.