La fouille à nu de 5 Palestiniennes à Hébron suscite de vives critiques
Selon Haaretz et B'Tselem, des soldates ont fouillé cinq femmes lors d'un raid dans une maison en juillet, déclenchant une manifestation et des appels à la vengeance

Un récent raid de l’armée israélienne dans une maison palestinienne à Hébron, au cours duquel cinq femmes d’une même famille auraient été forcées de se déshabiller lors d’une perquisition, a suscité un tollé dans les Territoires palestiniens.
L’incident a eu lieu le 10 juillet au petit matin et les témoignages de trois des femmes ont été recueillis pour la première fois par l’association israélienne controversée de défense des droits de l’Homme B’Tselem le lendemain, bien qu’un article détaillé n’ait été publié que mardi à la fois par B’Tselem et Haaretz.
Selon l’article, 25 à 30 soldats, dont certains portaient des masques, sont entrés dans trois appartements adjacents, où vit la nombreuse famille Ajlouni, dans le sud de Hébron, à la recherche d’armes.
Au cours de la perquisition, deux soldates armées de fusils et d’un chien auraient contraint cinq femmes de la famille, âgées de 24 à 53 ans, à se déshabiller, menaçant de lâcher l’animal si elles n’obtempéraient pas. Pendant ce temps, des soldats fouillaient les membres masculins de la famille sans exiger pareille chose.
Les soldats auraient quitté la maison au bout de quatre heures, emportant avec eux l’équivalent de 150 grammes de bijoux en or, a déclaré la famille à B’Tselem.
« Les bijoux se trouvaient dans un sac noir enveloppé de ruban adhésif, et les soldats les ont pris pour des balles », a déclaré un porte-parole de Tsahal, ajoutant qu’ils avaient été rendus à la famille dès le lendemain.
L’épouse du fils aîné de la famille, qui a été arrêté lors du raid, a affirmé que 2 000 shekels en espèces avaient également été volés. Selon un porte-parole de l’armée, cette allégation n’a fait l’objet d’aucun rapport ni d’aucune enquête – dans l’attente du dépôt d’une plainte officielle.
Le porte-parole de Tsahal cité par Haaretz a également déclaré que le raid a eu lieu sur la base de renseignements reçus, et a conduit à la saisie d’un fusil M16 et de munitions qui ont été trouvés à l’intérieur de la maison.

La fouille à nu des femmes a été motivée par la nécessité d’exclure la présence d’armes supplémentaires dissimulées sur les membres de la famille, a expliqué le porte-parole, qui a souligné que le chien n’était pas présent dans la pièce pendant les inspections individuelles et que le processus n’a pas été filmé.
Malgré ces précisions, des sources palestiniennes officielles – et non officielles – ont réagi avec indignation à cet article.
Le comité des droits de l’Homme du conseil législatif palestinien a déclaré dans un communiqué que l’incident démontrait « l’étendue de la laideur et du fascisme de l’occupation devant le monde entier » et a exigé la formation d’un comité d’enquête international.
Le groupe terroriste palestinien du Hamas a promis de se venger, déclarant dans un communiqué que cette affaire représentait une « escalade dangereuse que le peuple palestinien et sa résistance [nom que se donnent les groupes terroristes islamistes] n’ignoreront pas » et que « les violations commises par l’occupation fasciste (…) tomberont devant notre fermeté (…) jusqu’à ce que le dernier soldat et le dernier colon soient déracinés de notre terre occupée ».
Le porte-parole du groupe terroriste du Jihad islamique palestinien, Tarik Salami, a appelé les Palestiniens de Hébron et d’autres villes de Cisjordanie à « intensifier leurs confrontations avec l’occupation » et à « venger les femmes libres contre lesquelles cette grave violation a été commise », selon le Middle East Monitor.

Mardi, des dizaines de femmes ont participé à un rassemblement organisé par la section féminine du Jihad islamique palestinien à Gaza.
Dans une interview accordée au média Maan, Saïda Hallas, cheffe de la section féminine, a déclaré que « cet acte honteux de l’occupation [israélienne] ne doit pas être toléré par le peuple palestinien ni par aucun musulman ».
La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens, Francesca Albanese, s’est également exprimée sur l’affaire sur X – anciennement Twitter. « Les informations selon lesquelles des soldats masqués prennent d’assaut des maisons palestiniennes la nuit, réveillent les familles, obligent les femmes à se déshabiller sous la menace de chiens d’attaque, tandis que les enfants hurlent de terreur, sont absolument effroyables. Cet assaut incessant contre les personnes et les droits doit cesser. »
Albanese a déjà fait maintes déclarations antisémites, comme l’avait révélé le Times of Israel dans une enquête menée l’année dernière. En février de cette année, un groupe bipartisan de membres du Congrès américain a demandé à la direction des Nations unies de la démettre de ses fonctions, en raison de ses déclarations passées et de son parti pris anti-Israël.