Israël en guerre - Jour 496

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Macron, Sissi et Abdallah II demandent un cessez-le-feu et la libération des otages

Alors que les négociations continuent au Caire, les trois chefs d'Etat avertissent qu'une offensive à Rafah "amènera plus de morts et plus de souffrances", appelant l'ONU à promouvoir la solution à deux États

Illustration : Le président français Emmanuel Macron accueillant le roi Abdallah II de Jordanie avant une réunion au palais de l'Élysée, à Paris, le 16 février 2024. (Crédit : Ludovic Marin/AFP)
Illustration : Le président français Emmanuel Macron accueillant le roi Abdallah II de Jordanie avant une réunion au palais de l'Élysée, à Paris, le 16 février 2024. (Crédit : Ludovic Marin/AFP)

Les dirigeants français, égyptien et jordanien se sont unis pour appeler à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza et à la mise en place d’une solution à deux États dans une tribune qui est parue lundi dans dans quatre journaux, français (Le Monde), américain (Washington Post), jordanien (Al-Raï) et égyptien (Al-Ahram).

Dans cet article, qui a été publié alors que des délégations d’Israël et du Hamas sont actuellement au Caire pour discuter d’un cessez-le-feu sous l’égide du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis, les trois chefs d’Etat n’ont pas conditionné une trêve à à la remise en liberté des otages enlevés par le groupe terroriste.

« Face au nombre intolérable de victimes (…) nous soulignons la nécessité urgente d’instaurer à Gaza un cessez-le-feu permanent », ont-ils martelé en appelant à la « mise en oeuvre immédiate et inconditionnelle » de la résolution du 2728 du Conseil de sécurité des Nations Unies en ce sens.

Les trois dirigeants insistent aussi sur « l’urgente nécessité de mettre en œuvre l’appel du Conseil de sécurité pour la libération immédiate de tous les otages » détenus par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

L’accord qui est actuellement en cours de négociations prévoit qu’environ 40 captifs israéliens encore en détention dans la bande de Gaza seraient relâchés en échange d’une trêve temporaire et de la remise en liberté de prisonniers palestiniens incarcérés au sein de l’État juif pour atteinte à la sécurité nationale. Certains se sont rendus coupables d’attentats meurtriers.

Dans la tribune, le roi Abdallah de Jordanie, le président français Emmanuel Macron et le président égyptien Abdel Fatah el-Sissi mettent aussi en garde contre une offensive à Rafah, la ville la plus au sud de l’enclave côtière, notant que « une telle offensive ne fera qu’accroître les pertes humaines et les souffrances, aggraver le risque et les conséquences d’un déplacement forcé massif de la population de Gaza et entraîner une menace d’escalade dans la région ».

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de son côté annoncé lundi qu’une date avait été fixée pour une offensive sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, malgré l’opposition de Washington.

Les trois dirigeants y affirment que « la famine est d’ores et déjà en train de s’installer » et ils réclament une augmentation massive de l’approvisionnement en aide humanitaire, disant qu’Israël n’a pas répondu à ses obligations visant à garantir un acheminement suffisant d’assistance à Gaza.

Les institutions des Nations Unies et organisations humanitaires, y compris l’UNRWA, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, très contestée par Israël, « doivent bénéficier d’un accès total et sûr » à Gaza, insistent-ils encore, condamnant les « attaques ayant conduit à la mort de travailleurs humanitaires, et tout récemment l’attaque contre un convoi d’aide de l’ONG World Central Kitchen ».

L’UNRWA est dans la tourmente depuis qu’Israël a accusé 12 de ses employés d’avoir été impliqués dans la vaste attaque du groupe terroriste du Hamas sur son territoire le 7 octobre dernier.

Ce week-end, Israël a commencé à mettre en place une série de mesures qui visent à soulager la crise humanitaire profonde et croissante qui est en cours dans la bande dans ce contexte de la guerre – des mesures que les États-Unis ont qualifié de « progrès » et de « bon début ». Le Coordinateur des Activités gouvernementales dans les territoires, le COGAT israélien, qui est chargé de faciliter l’entrée de l’assistance à Gaza, a annoncé avoir inspecté 741 camions qui devaient entrer dans l’enclave dans les journées de dimanche et lundi.

Dans leur tribunes, les trois chefs d’Etat indiquent que le Conseil de sécurité des Nations unies devait promouvoir une solution à deux États et qu’il « doit tenir un rôle dans le rétablissement décisif de cet horizon de paix ».

« Aucune paix au Moyen-Orient ne pourra procéder du terrorisme, de la violence ou de la guerre. Elle résultera de la solution des deux États », palestinien et israélien, soulignent encore MM Macron, Sissi et Abdallah II, en exhortant Israël à mettre fin aux « activités de colonisation » ainsi qu’à la « confiscation de terres » et à « empêcher la violence des colons ».

Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se prononcer, ce mois-ci, sur la candidature des Palestiniens qui réclament de devenir des membres à part entière de l’ONU – une démarche qui devrait probablement être entravée par le veto des États-Unis.

Reflétant les accusations lancées par la Jordanie concernant des violations présumées, de la part d’Israël, du statu-quo religieux à Jérusalem, les dirigeants soulignent également « la nécessité de respecter le statu-quo historique et juridique dans les lieux saints musulmans et chrétiens de Jérusalem » et « le rôle tenu par le Waqf jordanien dans la tutelle confiée au royaume hachémite ».

La guerre à Gaza avait été déclenchée par le massacre commis par le Hamas, le 7 octobre, dans le sud d’Israël. Près de 3 000 terroristes avaient franchi la frontière par voie maritime, terrestre et aérienne, tuant environ 1 200 personnes et kidnappant 253 personnes, prises en otage à Gaza. Ils s’étaient livrés à des atrocités et avaient perpétré des violences sexuelles à grande échelle.

Il resterait aujourd’hui 129 otages détenus dans les geôles du groupe terroriste, dont au moins 34 sont morts.

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