La Haute Cour s’oppose à la demande d’évacuation de l’avant-poste illégal de Homesh
L'organisation Yesh Din, qui représentait les propriétaires palestiniens, a dénoncé la décision qui, selon eux, autorise l'implantation d'une nouvelle implantation à Homesh
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
La Haute Cour de justice a rejeté une demande d’évacuation de l’avant-poste illégal de Homesh en Cisjordanie.
Le tribunal a estimé que la requalification de Homesh d’un terrain privé palestinien à un terrain public était suffisante pour sa décision face aux demandes des propriétaires terriens privés palestiniens de la zone de retrouver l’accès à leur terre.
L’organisation Yesh Din, qui représentait les propriétaires terriens palestiniens, a dénoncé la décision qui, selon eux, autorise de facto la création d’une nouvelle implantation à Homesh et témoigne d’un « régime d’apartheid » en Cisjordanie.
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a lui salué la décision et remercié le ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour son aide dans la requalification de l’avant-poste de Homesh.
Les propriétaires terriens palestiniens demandent depuis des années le retrait de l’avant-poste, composé principalement d’une yeshiva, sur leurs terres privées, que l’État avait accepté d’évacuer en 2022.
En mai de cette année, Gallant a autorisé des activistes pro-implantations, en collaboration avec le Conseil régional de Samarie, à construire une nouvelle yeshiva en pleine nuit sur un terrain différent, défini par l’État comme un terrain public, à proximité de la yeshiva d’origine, bien que sans permis de construction et en violation de l’utilisation des terres de la zone.
Homesh a été démantelé une première fois en 2005, dans le cadre du désengagement d’Israël de la bande de Gaza et du nord de la Cisjordanie, mais une yeshiva de fortune occupe sporadiquement les lieux depuis 2007.
Fin 2021, un tireur palestinien a abattu Yehuda Dimentman, un étudiant de cette yeshiva. Depuis la fusillade, les militants favorables aux implantations redoublent d’activité pour obtenir du gouvernement qu’il légalise l’avant-poste.
La communauté internationale estime, dans son ensemble, que les implantations sont toutes illégales, là où Israël fait le distinguo entre les constructions faites avec l’autorisation du ministère de la Défense sur des terres appartenant à l’État et les avant-postes illégaux, établis sans permis et souvent sur des terrains privés appartenant à des Palestiniens.
Il arrive parfois que des avant-postes soient établis avec l’approbation tacite de l’État, et les gouvernements successifs ont fait en sorte de légaliser quelques-unes des centaines de communautés illégales.