La Jordanie ordonne à Israël de verser 500 000 $ à un homme blessé en 2017
Maher Ibrahim a perdu son emploi après avoir été blessé par le tir d'un agent de sécurité de la mission israélienne, lors d'un incident dans lequel 2 personnes sont mortes
Un tribunal jordanien a ordonné à l’ambassade d’Israël à Amman de verser 500 000 dollars de dédommagement à un Jordanien blessé par un agent de sécurité de l’ambassade d’Israël en 2017, lors d’un incident où deux personnes sont mortes et qui a provoqué une tension importante dans les relations bilatérales.
L’agent de sécurité, Ziv Moyal, avait ouvert le feu après qu’un des Jordaniens l’eut attaqué, à la suite de quoi la Jordanie avait brièvement refusé de l’autoriser à rentrer en Israël et s’était mise en colère lorsqu’il a ensuite été chaleureusement accueilli dans le pays par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
L’incident a contraint tout le personnel diplomatique, y compris l’ambassadrice Einat Shlein, à rentrer en Israël, qui n’a pas eu de présence diplomatique en Jordanie pendant six mois avant la nomination d’un nouvel ambassadeur.
Les médias jordaniens ont rapporté ce week-end que le tribunal avait accepté les arguments du plaignant, Maher Fares Ibrahim, un transporteur de meubles gravement blessé lors de l’incident et reconnu handicapé, qui a subi d’importantes pertes financières car il n’a pas pu continuer à travailler.
En 2018, Israël a accepté de verser 5 millions de dollars de compensation au gouvernement jordanien, qui les a transférés aux familles des deux personnes tuées lors de l’attaque. Le royaume avait également exigé qu’Israël poursuive Moyal pour ces décès.
Israël a maintenu qu’il avait agi en état de légitime défense et n’a pas accepté de porter plainte contre lui.
Immédiatement après l’incident, la Jordanie a brièvement refusé de permettre à Moyal de retourner en Israël ou de reconnaître son immunité diplomatique. Mais un jour plus tard, Moyal et le reste du personnel de l’ambassade ont été autorisés à rentrer en Israël.
Netanyahu a été critiqué pour sa gestion de l’incident après que son bureau a diffusé des images de lui rencontrant et félicitant Moyal avant que les enquêteurs des deux pays n’aient déterminé ce qui s’était passé pendant l’incident.
Les relations sont à nouveau tendues depuis que Netanyahu a repris le pouvoir le mois dernier et formé un gouvernement de droite radicale avec des factions d’extrême-droite.
La visite du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur le mont du Temple à Jérusalem au début du mois, et le « bref refus d’entrée » de l’ambassadeur jordanien Ghassan Majali par la police à l’entrée du lieu saint ultra-sensible, la semaine dernière, ont suscité la colère d’Amman et provoqué plusieurs désaveux de l’ambassadeur israélien, Eitan Surkis.