La Jordanie reproche à Israël ses « attaques » contre des sites religieux à Jérusalem
Le chef de la police, Kobi Shabtaï, a déclaré que des "activités créatives" sont en cours pour prévenir la montée de la violence contre les fidèles non-juifs dans la Vieille Ville
Le ministère jordanien des Affaires étrangères a dénoncé mercredi les « violations et attaques continues » contre les lieux saints musulmans et les chrétiens qui ont eu lieu récemment à Jérusalem.
Dans une lettre de protestation adressée à l’ambassade d’Israël à Amman, le ministère a condamné les actions entreprises par « des extrémistes, des colons et des membres de la Knesset » contre des sites musulmans.
La lettre dénonce également la profanation de cimetières islamiques par des extrémistes juifs, faisant référence à un incident survenu la semaine dernière dans un cimetière musulman adjacent au mont du Temple, ainsi que « l’escalade des attaques » contre les chrétiens.
Sufyan al-Qudah, porte-parole du ministère a également condamné les violences récentes contre les chrétiens dans la Vieille Ville, exhortant Israël – qu’il qualifie de « puissance occupante » – à respecter ses obligations légales.
Le chef de la police, Kobi Shabtaï, s’est également exprimé sur la question, déclarant mercredi que « en ces jours où le peuple d’Israël sort en masse pour célébrer et profiter de la beauté d’Israël, toute expression de haine basée sur l’appartenance religieuse est une tache qui ruine l’atmosphère spéciale des fêtes dans tout le pays et en particulier à Jérusalem ».
Shabtaï a ajouté que la police avait adopté des « activités créatives » pour réprimer la récente vague d’actions haineuses à l’encontre des chrétiens. « La liberté d’expression est le fondement d’une société dans un État démocratique, et le spectacle le plus familier au monde est celui d’une vie partagée entre toutes les religions dans la Vieille Ville de Jérusalem, ainsi qu’à Haïfa, en Galilée et à Tibériade. »
קבוצה של צליינים יוצאת עם הצלב לרחוב שער האריות ונתקלת בקבוצה של מתפללים יהודים עם 4 המינים ואז מתחילות היריקות. ספרתי לפחות 7 בכמה שניות. pic.twitter.com/YjqaknATLw
— نير حسون Nir Hasson ניר חסון (@nirhasson) October 2, 2023
Le tableau d’une coexistence sûre souvent brossé par les responsables israéliens est en contradiction avec les expériences décrites par les dirigeants chrétiens de Jérusalem.
Bien qu’ils reconnaissent volontiers qu’il n’y a pas d’effort organisé ou gouvernemental contre eux, le clergé chrétien de la Vieille Ville parle d’une atmosphère de harcèlement qui empire, de l’apathie des autorités et d’une crainte croissante que les incidents de crachats et de vandalisme ne se transforment en violence contre leur personne.
Lundi, des Juifs ultra-orthodoxes, dont des enfants, ont été filmés en train de cracher sur des fidèles chrétiens dans la Vieille Ville, ce qui a suscité une large condamnation de la part des responsables politiques israéliens, y compris des représentants de la communauté haredit.
Mercredi, lors d’une marche dans la Vieille Ville dans le cadre des festivités de la fête de Souccot, la police a arrêté cinq personnes pour avoir craché sur des fidèles chrétiens.
L’une des personnes arrêtées était soupçonnée d’avoir craché sur la base d’une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux lundi ; les autres détenus ont été arrêtés pour avoir craché lors de la marche de mercredi.
Elisha Yered, ancien conseiller de la députée Limor Son Har-Melech (Otzma Yehudit), a semblé soutenir le harcèlement, écrivant sur X que cracher sur les prêtres ou sur les églises était une « ancienne coutume juive ». Les propos de l’ultra-nationaliste ont été largement condamnée.