La police et le FBI enquêtent sur une seconde agression antisémite à la fac de Pittsburgh
Un étudiant dit avoir été attaqué, physiquement et verbalement, par un groupe de six à huit hommes après qu'ils ont remarqué son pendentif en forme d'étoile de David
Un étudiant juif de l’Université de Pittsburgh a été agressé hors du campus tôt vendredi matin par un groupe de six à huit hommes qui ont utilisé un langage antisémite et anti-Israël pendant l’attaque, selon le bureau de police de Pittsburgh.
Selon un rapport de la police publié vendredi, l’étudiant a déclaré aux enquêteurs que le groupe avait vu son pendentif en forme d’étoile de David et qu’il avait commencé à faire des commentaires désobligeants sur Israël. Les hommes et l’étudiant ont alors commencé à se disputer, selon le rapport d’enquête, et au moins trois des hommes « ont commencé à le frapper et à lui donner des coups de pied, lui causant une contusion à la lèvre ». Un passant a mis fin à l’altercation.
Une alerte criminelle de la police de l’Université de Pittsburgh a également indiqué que les agresseurs avaient utilisé un « langage antisémite ».
L’agression de vendredi, qui se serait produite vers 2 heures du matin, est la deuxième attaque contre des étudiants juifs à l’Université de Pittsburgh en moins d’un mois. Le 29 août, un homme portant un keffieh – le foulard arabe censé protéger du soleil et du sable qui est devenu un symbole du nationalisme palestinien – et brandissant une bouteille en verre a été arrêté après avoir blessé deux étudiants juifs, qui portaient tous deux une kippa. Les deux étudiants se rendaient au bâtiment Hillel du campus pour un dîner de Shabbat, avait alors indiqué le centre universitaire juif Hillel dans un communiqué.
Dans un communiqué publié vendredi à la suite de l’agression, le Hillel a déclaré que son personnel s’était entretenu avec l’étudiant juif et qu’il était « soulagé qu’il n’ait pas été gravement blessé. » Le communiqué demandait que cette attaque fasse l’objet d’une enquête pour crime de haine.
« La sécurité de nos étudiants et de notre personnel est notre plus grande priorité, et nous apprécions la réponse rapide des forces de l’ordre », indique le communiqué. « Nous savons que c’est une nouvelle difficile à entendre, surtout à l’approche du Shabbat. »
Rachel Kranson, directrice des études religieuses à l’Université de Pittsburgh, a déclaré lundi à la Jewish Telegraphic Agency que l’attaque aurait des répercussions au-delà de l’établissement parce que « les lignes entre ‘sur’, ‘près’ et ‘hors’ du campus peuvent sembler assez minces » dans une ville relativement petite avec de multiples campus urbains.
Elle a noté que Squirrel Hill – un quartier qui compte une grande communauté juive où a eu lieu la fusillade de la synagogue Tree of Life en 2018, au cours de laquelle onze Juifs ont été assassinés – se trouve à environ trois kilomètres de l’endroit où l’agression présumée a eu lieu.
« Mon impression est que la communauté juive se sent moins en sécurité dans et autour de la ville de Pittsburgh depuis l’attaque de la synagogue en 2018 », a déclaré Kranson.
« La violence récente provient d’un ensemble différent de circonstances, mais pour ceux qui vivent ici, toute violence ciblant la communauté juive à Pittsburgh peut faire remonter d’horribles souvenirs de cette précédente attaque et la rend d’autant plus effrayante. Sur le plan émotionnel, il est difficile de faire fi de ce contexte. »
Le bureau de police de Pittsburgh et le FBI enquêtent sur l’agression, avec l’aide de la police de l’Université de Pittsburgh.
« L’Université de Pittsburgh condamne sans équivoque l’antisémitisme. Toute violence ou acte antisémite à l’encontre de notre communauté ne sera pas toléré », a affirmé l’établissement dans un communiqué publié sur Instagram.
« Peu importe de qui elle vient ou à qui elle s’adresse, la haine, quelle qu’elle soit, n’a pas sa place dans notre communauté. Nous offrons des ressources et un soutien à la victime, ainsi qu’à tous les autres membres de la communauté qui sont touchés par cet horrible incident, aujourd’hui et à l’avenir. »
L’antisémitisme est en hausse aux États-Unis depuis le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre – lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
L’hostilité à l’égard des Juifs s’est particulièrement manifestée sur les campus, où des campements de protestataires anti-Israël ont souvent harcelé des étudiants juifs qui soutiennent l’État hébreu.