La reprise des négociations reste « une priorité », dit Macron à Abbas
Le chef de l'AP refuse "que la cause palestinienne soit utilisée comme une excuse pour justifier la normalisation" entre Abou Dhabi et Jérusalem
Emmanuel Macron s’est entretenu dimanche avec le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas, à qui il a affirmé que la reprise des négociations avec Israël restait « une priorité » pour « parvenir à une solution juste », quatre jours après l’annonce d’une normalisation des relations entre l’Etat hébreu et les Emirats arabes unis.
« Je me suis entretenu avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Je lui ai dit ma détermination à œuvrer pour la paix au Proche-Orient », a affirmé le chef de l’Etat dans un message publié sur Twitter.
« La reprise des négociations pour parvenir à une solution juste et respectueuse du droit international reste une priorité », a-t-il ajouté.
Selon l’agence palestinienne officielle Wafa, Abbas a souligné que « les Emirats arabes unis, comme tout autre pays d’ailleurs, ne pouvaient parler au nom du peuple palestinien » et que son autorité « n’allait pas accepter que la cause palestinienne soit utilisée comme une excuse pour justifier la normalisation ».
Les Emirats avaient suggéré à ce propos qu’un accord de normalisation avec Israël permettait d’empêcher le projet d’annexion israélien en Cisjordanie.
D’après Wafa, Emmanuel Macron a invité à Paris Mahmoud Abbas pour des « consultations » sur la « question palestinienne ». Le président de l’AP a donné « son accord » à cette proposition « à condition que la date soit établie rapidement », selon l’agence palestinienne.
Le nouvel ambassadeur d’Israël aux Nations unies, Gilad Erdan, a réaffirmé dimanche qu’Israël n’allait pas annuler son annexion prévue en Cisjordanie, comme l’ont dit les responsables des Émirats arabes unis et de la Maison Blanche.
« L’application de la souveraineté n’est pas hors de propos et sera de retour à l’ordre du jour », a déclaré Erdan au radiodiffuseur public Kan.
Emmanuel Macron avait salué vendredi « la décision courageuse des Émirats arabes unis », en souhaitant « qu’elle contribue à l’établissement d’une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens ».
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’était de son côté félicité de la « décision prise dans ce cadre » par l’Etat hébreu de « suspendre l’annexion de territoires palestiniens », qui doit selon lui « permettre la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens en vue de l’établissement de deux Etats dans le cadre du droit international et des paramètres agréés ».
Les Emirats arabes unis et Israël ont convenu jeudi de normaliser leurs relations, dans le cadre d’un accord historique négocié par les Etats-Unis et qui, une fois signé, ferait d’Abou Dhabi le troisième pays arabe seulement à suivre cette voie depuis la création de l’Etat hébreu, après l’Égypte (1979) et la Jordanie (1994).