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La vie d’un bi-national détenu en Iran « en grave danger », s’alarme sa fille

Jugé pour avoir participé, d'après la justice iranienne, à un attentat contre une mosquée à Shiraz, dans le sud de l'Iran, en 2008, Jamshid Sharmahd avait été condamné à mort

Cette photo non datée fournie par la famille de Jamshid Sharmahd montre l'homme de 65 ans originaire de Glendora, en Californie. (Crédit : Famille Sharmahd via AP)
Cette photo non datée fournie par la famille de Jamshid Sharmahd montre l'homme de 65 ans originaire de Glendora, en Californie. (Crédit : Famille Sharmahd via AP)

Jamshid Sharmahd, un Allemand d’origine iranienne condamné à mort en Iran, ne peut quasiment plus parler ni marcher, des soins adéquats ne lui ayant pas été prodigués, et sa vie est désormais « en grave danger », s’est alarmée sa fille dans un entretien avec l’AFP.

Atteint de la maladie de Parkinson, privé de médicaments et de soins,  Sharmahd risque en outre d’être pendu à tout moment, a dénoncé à l’AFP Gazelle Sharmahd, après que sa mère a reçu la semaine dernière un rare appel téléphonique de son père en détention.

Selon le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, ce résident américain de 68 ans a été enlevé en 2020 par les forces de sécurité iraniennes aux Émirats arabes unis avant d’être conduit en Iran, en transitant par Oman. Téhéran affirme qu’il a été capturé « dans une opération complexe ».

Jugé pour avoir participé, d’après la justice iranienne, à un attentat contre une mosquée à Shiraz, dans le sud de l’Iran, en 2008, il a été condamné à mort. Sa famille rejette toutes les accusations.

« Mon père est atteint de la maladie de Parkinson à un stade avancé et le fait de retarder la prise de ses médicaments fait qu’il lui est pratiquement impossible de parler, de marcher, de bouger ou même de respirer », explique Gazelle.

« Ses dents ont été cassées par la torture ou la malnutrition. Il ne peut presque pas articuler, ni mâcher ni manger correctement », ajoute-t-elle. « Il a été en isolement total pendant plus de 1 185 jours, ce qui, en soi, peut vous rendre fou et vous faire perdre jusqu’à la dernière goutte d’énergie. »

Illustration : un prisonnier torturé. (Crédit : iStock)

« Il a de fortes douleurs à la poitrine dès qu’il essaie de marcher dans sa minuscule chambre de torture. Il dit que ses pieds sont constamment enflés », s’inquiète aussi sa fille.

La famille de Sharmahd ignore où il est détenu en Iran. Gazelle, elle-même infirmière spécialisée dans les soins coronariens, affirme qu’il risque une crise cardiaque.

« Conditions inhumaines » 

« Sa vie est en grave danger du fait des conditions inhumaines dans lesquelles [il est détenu, NDLR] », dit-elle. « Ils essaient de le briser et, pour couronner le tout, il est toujours condamné à mort à l’issue de simulacres de procès sans foi ni loi et peut être extrait de sa cellule à tout moment pour être pendu ».

Amnesty International a dénoncé une « disparition forcée » suivie d’un « procès manifestement inéquitable » et d’actes de torture.

Ce développeur de logiciels avait contribué à la création depuis les États-Unis d’un site internet pour un groupe d’opposition iranien en exil connu sous le nom de Tondar et considéré comme « terroriste » par Téhéran. Lors de son procès, il a été reconnu coupable de « corruption sur terre », un des chefs d’accusation les plus graves en Iran.

Sa famille avait déjà exprimé sa consternation du fait que Sharmahd, n’ait pas été inclus, en tant que résident américain, dans l’accord de septembre qui a permis la libération de cinq Américains dans le cadre d’un échange de prisonniers entre Washington et Téhéran.

Jamshid Sharmahd, bien que né en Iran, est un citoyen allemand résidant en Californie et ne possède pas de passeport iranien, selon sa famille.

Un autre citoyen irano-suédois et résident américain, l’universitaire Ahmadreza Djalali, arrêté en Iran en 2016 et condamné à la peine capitale pour des charges similaires en 2017, risque toujours la pendaison.

Sa famille, qui nie absolument les charges retenues contre lui, s’était également indignée que le gouvernement américain n’ait pas inclus Djalali dans l’échange de prisonniers de septembre.

Une douzaine de ressortissants étrangers restent détenus par l’Iran, selon des ONG qui accusent l’Iran de poursuivre sa « diplomatie des otages », une stratégie délibérée consistant à détenir des étrangers, souvent bi-nationaux, pour tenter par ce biais d’arracher des concessions de l’Occident sur des dossiers sensibles en cours.

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