La Vieille Ville de Jérusalem souffre aussi de la guerre
Le secteur florissant du tourisme israélien et du tourisme religieux s'est quasiment effondré depuis le 7 octobre
Avant le 7 octobre, elles grouillaient de monde. Mais les rues de la Vieille ville de Jérusalem sont désormais vides, la guerre entre Israël et le Hamas ayant interrompu le flot de touristes et mis les commerçants à rude épreuve.
Dans le dédale des ruelles amenant aux bazars qui entourent les lieux saints juifs, chrétiens et musulmans, points d’attraction des pèlerins et touristes depuis des siècles, la plupart des boutiques sont fermées et cadenassées.
De rares marchands palestiniens attendent, jour après jour, le retour hypothétique des touristes dans la Ville sainte.
« Il n’y a plus d’industrie touristique », constate auprès de l’AFP Marwan Attieh, guide et propriétaire d’une échoppe de souvenirs, pour qui la crise actuelle dépasse la précédente, provoquée par la pandémie de Covid-19.
« Nous avons des familles, des enfants, (et il n’y a) plus d’affaires, plus de revenus, plus de vie. Comment dépenser de l’argent quand on n’en a pas ? », se demande l’homme âgé de 48 ans, dont le père et le grand-père étaient également guides.
Le secteur florissant du tourisme israélien et du tourisme religieux s’est quasiment effondré depuis le 7 octobre, date de l’attaque sanglante lancée sur Israël par le Hamas.
Lors de cette attaque barbare menée contre Israël, près de 2 500 terroristes ont fait irruption en Israël depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime. Ils ont tué plus de 1 400 personnes, dont une majorité de civils, au cours de raids sur plus de 20 communautés frontalières près de la bande de Gaza, massacrant des familles entières dans leurs maisons et au moins 260 fêtards lors d’un festival de musique en plein air. Les terroristes ont également enlevé au moins 245 personnes, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, qu’ils ont entraînées dans la bande de Gaza où elles sont toujours retenues captives.
En représailles, Israël s’est engagé à éliminer l’ensemble du groupe terroriste qui dirige la bande de Gaza tout en cherchant à réduire au maximum les pertes civiles.
« Un peu bizarre »
L’église du Saint-Sépulcre, où Jésus a été crucifié et enterré selon la tradition chrétienne, était en grande partie déserte jeudi, à l’exception de quelques prêtres parcourant ses salles caverneuses.
« Avant, cet endroit était vraiment vivant, rempli de pratiquants en train de prier, de partager leurs soucis avec Dieu », dit Pietro Mazzocco, un séminariste italien de 31 ans installé à Jérusalem.
« Maintenant, c’est complètement vide, comme vous pouvez le voir ici. Il n’y a personne ».
Si de nombreux vols pour Israël et les voyages organisés ont été annulés, on peut tout de même croiser quelques visiteurs dans la Vieille ville silencieuse.
Rachid, un touriste français âgé de 24 ans, est arrivé en début de semaine via la Jordanie. Il n’a pas voulu renoncer à son voyage, disant vouloir observer la situation actuelle de ses propres yeux.
« C’est un peu étrange, ces rues sans passants », dit le jeune homme, déjà contrôlé plusieurs fois par la police locale depuis son arrivée.
Si la Vieille ville de Jérusalem a été épargnée par les attaques et est restée notablement calme par rapport à de précédents épisodes de tension, « les gens ont peur des deux côtés », estime-t-il, compréhensif. « Ils ne savent pas qui je suis ou d’où je viens. »
« Ils frappent tout le monde »
Hors des quartiers touristiques, la vie quotidienne subit aussi les conséquences de la guerre.
A la mosquée Al-Aqsa, l’affluence des fidèles le vendredi est à la baisse, alors que les points de contrôle et les patrouilles à Jérusalem-Est, dont fait partie la Vieille ville, ont été renforcés.
En Cisjordanie, une grève générale, décrétée en solidarité avec les habitants de Gaza, a incité mercredi les commerçants de Cisjordanie et de Jérusalem-Est à baisser le rideau.