Lancement de la vente de 20 % des actions de la Poste israélienne
L'Etat espère lever entre 200 et 250 millions de shekels d'un investisseur stratégique dans l'entreprise qui gère 90 % des livraisons du commerce en ligne
Mardi, Israël a lancé la première étape de la vente de son entreprise postale. L’Etat juif espère récupérer entre 200 et 250 millions de shekels (50 et 63 millions d’euros) en échange de 20 % des parts cédées à un investisseur stratégique.
Dans un second temps, 20 % supplémentaires du Service postal d’Israël seront vendus dans un appel d’offre au grand public. Le gouvernement continuera à posséder au moins 60 % de l’entreprise pour des raisons stratégiques.
La première phase de la vente devrait être terminée d’ici juin 2021, et la deuxième phase de vente sera terminée vers 2022.
« La privatisation de la Poste Israélienne est l’une des démarches les plus significatives d’une série de privatisations que nous menons parmi les entreprises publiques », a déclaré David Amsalem, le ministre en charge des questions numériques et digitales nationales, lors d’une conférence de presse dans la ville de Modiin.
« Nous pensons qu’en faisant venir un investisseur de cette ampleur, nous permettrons au service postal de continuer à se développer et de prendre son envol, en proposant un service meilleur et plus efficace au grand public, dans le centre et en périphérie [du pays] ».
La plus grande partie de l’argent obtenu de la privatisation de l’entreprise, qui emploie 5 500 employés et gère 90 % de la livraison des colis achetés en ligne, ira à renforcer l’entreprise, a expliqué Amsalem. Les ventes en ligne en Israël ont totalisé 14,5 milliards de shekels en 2020 et elles devraient atteindre les 24,3 milliards de shekels en 2024, selon les données rassemblées par statista.com et fournies par l’entreprise.
La privatisation pourrait aider l’entreprise postale, qui subit un remaniement stratégique depuis 2015, à se débarrasser de son image de « courrier escargot », alors que d’autres entreprises postales mondiales ont déjà été privatisées ces dernières années.
En 2018, une commission ministérielle en charge de la privatisation des entreprises publiques avait approuvé la vente de 40 % des actions de l’entreprise postale israélienne. La vente a cependant été retardée à cause de l’instabilité politique qui a entraîné trois élections en l’espace d’un an.
L’investisseur stratégique, israélien ou international, devra avoir un capital minimum de 250 millions NIS et des actifs d’un montant minimum de 625 millions NIS, ainsi qu’une expérience dans le service à la clientèle et dans la livraison de colis et de courrier, entre autres qualifications.
« Nous estimons que nous obtiendrons entre 200 et 250 millions de NIS » grâce à la vente de la participation de 20 %, a déclaré Yaacov Kvint, le chef de l’Autorité des entreprises publiques, chargé de la privatisation des entreprises publiques.
« L’intérêt d’investir dans la poste israélienne est particulièrement grand, car la société a subi une transformation importante avec une stratégie claire pour les années à venir, avec plus d’opportunités de croissance et des prévisions financières attrayantes », a-t-il déclaré. L’investisseur aura un droit de regard important sur les activités de l’entreprise par l’intermédiaire de ses représentants au conseil d’administration.
La compagnie postale israélienne, qui est le plus important opérateur logistique du pays, dispose de plus de 1 300 points de service dans tout le pays et de quelque
1 500 facteurs. La société a réalisé un chiffre d’affaires de 1,82 milliard de NIS en 2019 et un bénéfice d’exploitation de 46 millions de NIS.
Depuis 2015, la société a entrepris un plan de restructuration qui a impliqué de nouveaux centres de distribution, une réorganisation de ses activités et une réduction des effectifs.
La société postale fournit des services bancaires, cherche à devenir une banque sociale et fournit des services postaux de détail, des services de commerce extérieur et de livraison ainsi que de la logistique.
Le commerce en ligne sera un moteur de croissance essentiel pour l’avenir, a déclaré Dany Goldstein, le PDG de la société postale. L’entreprise livre des colis venant d’Amazon, d’Ali Express, d’Asos et de tous les autres grands détaillants en ligne.
Quelque 39 % des recettes en 2019 provenaient de la distribution de colis de commerce en ligne, tandis que 36 % provenaient des services postaux traditionnels et des activités de détail, a-t-il déclaré, contre 31 % et 46 % en 2016.
Moteurs de croissance
D’autres moteurs de croissance pour l’entreprise seront l’expansion de ses services logistiques pour répondre aux petites entreprises israéliennes qui sont désireuses d’exporter leurs produits à l’étranger via des ventes sur des sites de commerce électronique, et le développement d’un portefeuille numérique pour les clients, qu’elle espère lancer d’ici la fin de l’année, a déclaré M. Goldstein.
En outre, la société cherche à mettre en place un service d’assurance pour les clients qui voyagent à l’étranger (ils peuvent déjà acheter des devises à la banque postale) ou qui acquièrent une voiture (le transfert de propriété de la voiture se fait au bureau de poste) et cherche à trouver des opportunités dans l’augmentation de la fourniture de services médicaux à domicile plutôt qu’à l’hôpital.
« Pour ce faire, ils doivent se déplacer et apporter des choses », a déclaré M. Goldstein, et la société postale est en train d’étudier quels services elle pourra fournir dans ce contexte.
La société a la capacité de trier quelque 100 millions de colis par an et possède l’un des systèmes informatiques les plus avancés du pays, a-t-il déclaré.
La pandémie de coronavirus devrait réduire les revenus cette année de quelque 20 %, soit environ 450 millions de NIS, car les avions au sol livrent moins de colis et les gens achètent moins de devises pour voyager, a déclaré Hezi Zaig, le président du conseil d’administration de la société postale, ajoutant que les affaires devraient revenir à la normale l’année prochaine.