Lapid: Gantz demandera à Rivlin 14 jours de plus pour former le gouvernement
"Il y a une source à ces rumeurs, elles viennent du Likud," affirme le numéro 2 de Kakhol lavan au sujet de la volonté présumée de Gantz de rejoindre un gouvernement d'unité

Yair Lapid, le numéro 2 de Kakhol lavan, a déclaré que le parti demandera au président Reuven Rivlin un délai de 14 jours supplémentaires pour former un gouvernement dirigé par le chef du parti Benny Gantz, accusant le parti rival du Likud de « traîner les pieds » pendant les deux premières semaines alors que Gantz doit former une coalition.
Lapid, qui dirige la faction Yesh Atid au sein du parti centriste, a déclaré vendredi au quotidien Yedioth Ahronoth que contrairement aux informations qui ont circulé hier, Gantz ne rejoindra pas un gouvernement dirigé par Netanyahu.
« Cela n’arrivera pas », dit Lapid. « Il y a une source à ces rumeurs, elles viennent du Likud. »
Le chef du parti Kakhol lavan avait déclaré jeudi qu’il n’exclurait pas de siéger dans une coalition dirigée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, revenant sur une promesse de campagne centrale de son parti, sur fond de rumeurs concernant sa disposition à rejoindre un gouvernement d’unité.
« En ce moment, toutes les options doivent être sur la table. Ce serait irresponsable de me part de ne pas envisager d’alternatives », avait-il dit à la Douzième chaîne jeudi soir.
Gantz, qui a été chargé lundi par le président Reuven Rivlin de former un gouvernement, a martelé pendant trois campagnes successives qu’il ne siégerait pas dans un gouvernement Netanyahu, en raison des accusations criminelles pesant sur le chef du Likud. Mais l’arrivée du coronavirus change nécessairement la donne.
Dans l’interview, Gantz a déclaré que les Israéliens ont besoin d’une coalition pour gérer les défis auxquels le pays fait face : « pour faire face aux aspects sanitaires, économiques et sociaux de la crise du coronavirus, et en même temps, préserver la démocratie israélienne ».
Il a ajouté que bien que les partis d’opposition aient remporté une majorité de sièges aux élections du 2 mars, il ne pouvait pas ignorer les circonstances actuelles.
« J’entends que les citoyens sont intéressés par une solution à cette crise politique », a-t-il dit. « Pour moi, il est de la plus haute importance de ne pas [m’]interroger sur ce que j’ai dit mais plutôt sur ce qui doit être fait ».

Tout en disant qu’il était disposé à aider Netanyahu et Israël à gérer la crise de quelque manière que ce soit, Gantz a souligné que « la démocratie israélienne est cruciale ». Kakhol lavan a accusé le Likud de miner le caractère démocratique du pays sous couvert du virus.
« Il n’y a pas d’autre option que la démocratie et nous devons faire très attention à ne pas nous frôler la dictature », a-t-il déclaré.
Gantz a également été très critique du président de la Knesset Yuli Edelstein, qui a fermé le plénum mercredi, et ce pour une semaine, sur fond de désaccords entre Kakhol lavan et le Likud sur la formation de la commission des Arrangements de la Knesset, chargée de superviser la formation et le fonctionnement du Parlement.
« C’est impensable que nous ayons besoin de nous tourner vers la Haute-cour pour faire démarrer la Knesset », a déclaré Gantz. « Le président de la Knesset agit au service de Netanyahu et entrave toute progression. Je suppose qu’il est question de politique. »
Des manifestants de gauche ont organisé une nouvelle manifestation ce vendredi après-midi devant les maisons de Benny Gantz et d’autres membres du Likud, pour protester contrer leur volonté présumée de siéger dans un gouvernement dirigé par Benjamin Netanyahu, qui fait l’objet de plusieurs mises en accusation.
Les manifestations dites « Drapeau noir », qui ont donné lieu jeudi à des échauffourées avec la police, auront lieu à 12 heures 30, devant les maisons de Gantz, du président de la Knesset Yuli Edelstein, du député du Likud Gideon Saar et du ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan.