Lapid s’engage à ne pas siphonner les voix d’Avoda et du Meretz
Le chef de Yesh Atid se dit confiant que ses alliés de centre-gauche seront représentés à la Knesset

Le Premier ministre Yair Lapid a déclaré que son parti Yesh Atid veillait a ne pàs débaucher les électeurs d’Avoda et du Meretz.
Il a par ailleurs tenté, mercredi, de dissiper les inquiétudes nées de la situation de ses deux alliés clés de centre-gauche, dont certains pensent qu’ils pourraient ne pas réunir les voix nécessaires pour entrer à la Knesset à l’issue des élections du 1er novembre prochain.
Selon un article paru mercredi dans le quotidien Haaretz, Yesh Atid aurait demandé à ses collaborateurs de campagne, chargés de contacter les électeurs indécis, de ne pas chercher à débaucher ceux susceptibles de voter pour Avoda ou le Meretz.
Le parti aurait placardé une affiche, dans son centre d’appels, demandant aux militants de dire « merci, bonne journée » et de raccrocher si la personne en ligne disait avoir l’intention de soutenir le Meretz ou Avoda, a fait savoir mercredi la Douzième chaîne.

Lapid a déclaré mercredi aux médias israéliens que son parti n’avait nullement l’intention de siphonner les voix du Meretz ou d’Avoda. Il a ajouté que ses militants travaillaient d’arrache-pied, mais pour convaincre les quelque 60 000 électeurs indécis, susceptibles de voter pour lui ou en faveur des partis soutenant le chef de l’opposition, Benjamin Netanyahu.
L’absence du Meretz ou d’Avoda à la Knesset porterait un coup sans doute fatal aux espoirs de Lapid de rester au pouvoir et de barrer la route à Netanyahu.
Les projections post-électorales tablant sur Meretz et Avoda à cinq sièges chacun estiment que le bloc religieux de droite dirigé par le Likud serait alors très proche de la majorité des 61 sièges.
Sans le Meretz ou Avoda à la Knesset, Netanyahu aura vraisemblablement assez de voix pour établir sa majorité et son gouvernement.
Le mois dernier, Lapid avait, sans succès, tenté de convaincre les deux partis d’unir leurs forces et de se présenter sous la même étiquette. La dirigeante travailliste, Merav Michaeli, avait refusé, pour des raisons de sensibilité politique (le Meretz est en effet plus à gauche qu’Avoda sur l’échiquier politique).

Avoda et son prédécesseur, le Mapai, ont toujours été représentés à la Knesset, et le parti a même dirigé le pays, pratiquement sans contestation, pendant des dizaines d’années, avant l’apparition, ces 20 dernières années, de centristes comme Yesh Atid, doublée d’un singulier virage du pays à droite.
Selon la Douzième chaîne, les collaborateurs de campagne de Yesh Atid auraient en revanche reçu le feu vert pour tenter d’arracher des voix au parti Kakhol lavan, crédité de 12 sièges.
S’adressant aux trois principales chaînes d’information israéliennes lors d’un exercice médiatique de grande ampleur, mercredi soir, Lapid s’est dit confiant qu’Avoda et le Meretz soient représentés à la Knesset, rappelant qu’aucun sondage ne les avait crédités de moins de quatre sièges.
« Je comprends la pression qu’ils subissent, mais je ne suis pas sûr que tout ceci soit bien réel », a-t-il déclaré à la Treizième chaîne.

À l’antenne de Kan, Lapid a assuré qu’il ne proposerait pas à Hadash-Taal de prendre part à une coalition avec lui.
Il a en revanche refusé de s’engager à ne pas négocier d’accord lui permettant de bénéficier du soutien du parti, hors coalition.
Expliquant sa réticence à s’allier avec Hadash-Taal au micro de la Douzième chaîne, Lapid a évoqué les propos de la députée de Hadash, Aida Touma-Sliman, qui a récemment qualifié de « martyrs » cinq terroristes tués, affirmant que leur « résistance » était une réponse à « l’occupation ».
« Ce sont des propos effroyables que je condamne avec la plus grande fermeté. C’est inqualifiable », a-t-il déclaré à Kan.
Il a également rejeté les critiques du Likud selon lesquelles les opérations de Tsahal de ces derniers jours, à Naplouse, n’étaient qu’un coup médiatique.
« Si nécessaire, je donnerai l’ordre de nouvelles opérations demain », a-t-il ajouté au micro de Kan.