Touma-Sliman critiquée et soutenue pour avoir qualifié de « martyrs » des terroristes tués
Gantz déclare que la position de la députée arabe montre que Hadash-Taal n'est pas un partenaire ; l'opposition accuse Lapid de compter sur les partisans du terrorisme
La députée de la Liste arabe unie Aida Touma-Sliman a essuyé une vague de critiques mardi après qu’elle a qualifié de « martyrs » les cinq membres d’un groupe terroriste palestinien tués et affirmé que leur « résistance » était une réponse à « l’occupation ».
« Naplouse a fait ses adieux à nos martyrs aujourd’hui », a écrit le membre arabe de la Knesset sur Facebook mardi. « Le peuple palestinien fait ses adieux à ses martyrs. »
« Plus l’occupation augmente ses crimes, plus la résistance s’intensifie », a ajouté Touma-Sliman. « Une leçon importante dans l’histoire des nations ».
Touma-Sliman a posté ces commentaires à côté des photos d’un enterrement collectif à Naplouse pour cinq membres du groupe terroriste La Fosse aux Lions, qui ont été tués lors d’un raid nocturne de Tsahal dans la ville.
Le groupe récemment formé a revendiqué une série d’attaques contre des cibles militaires et civiles – dont l’une a tué le soldat israélien Ido Baruch – au cours des deux derniers mois.
Les critiques des commentaires de Touma-Sliman ont rapidement afflué de tous les horizons politiques. À une semaine de l’élection du 1er novembre, la plupart ont semblé rebondir sur sa publication Facebook à des fins politiques.
Le ministre de la Défense Benny Gantz, du parti HaMahane HaMamlahti, a déclaré qu’il avait « honte des représentants publics qui soutiennent les terroristes et sont prêts à les laisser continuer à faire couler le sang des citoyens israéliens ».
« La députée Aida Touma-Sliman prouve une fois de plus que [Hadash-Taal] ne peut pas être inclus dans un gouvernement ou sur lequel on peut compter pour en former un », ajoute Gantz. « La sécurité d’Israël passe avant la formation d’une coalition. »
Le leader de l’alliance HaTzionout HaDatit-Otzma Yehudit, Bezalel Smotrich, a déclaré qu’Israël « ne peut pas lutter contre le terrorisme si vous établissez un gouvernement avec des partisans du terrorisme ! »
Le leader du Shas Aryeh Deri a affirmé que le Premier ministre Yair Lapid de Yesh Atid veut compter sur le soutien politique « de ces partisans du terrorisme qui font l’éloge des ‘martyrs’. »
Lapid a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’avait pas l’intention de former une coalition avec Hadash-Taal, la faction qui, avec Balad, formait la Liste arabe unie. L’alliance majoritairement arabe a également déclaré sans ambages qu’elle ne rejoindrait jamais une coalition gouvernementale.
Sans son soutien, les récents sondages laissent penser qu’il serait pratiquement impossible pour le leader de Yesh Atid de former un gouvernement à l’issue les élections de la semaine prochaine.
Le député du Likud Miki Zohar a déclaré que les mots de Touma-Sliman sont « tout ce que la nation a besoin de savoir pour voter correctement, pour voter pour la droite. »
Le député du Likud Nir Barkat a partagé la publication Facebook, en disant qu’il « n’y a pas de place pour les partisans du terrorisme à la Knesset israélienne. Il est impossible de croire qu’il y a des gens qui sont prêts à siéger ensemble dans une coalition avec des partisans du terrorisme. »
Le collègue de Touma-Sliman, le député de la Liste arabe unie Ofer Cassif, a quant à lui tweeté son « soutien total » à elle pour avoir énoncé « la simple vérité ».
« Là où il y a répression, là où il y a occupation, il y aura résistance », a écrit Cassif. « L’occupation est une terreur, et ses partisans (…) doivent être jugés en Israël, en Palestine, à La Haye et par les annales de l’histoire. »
Le chef du parti, Ayman Odeh, a également apporté son soutien à Touma-Sliman, rejetant les critiques à son encontre comme des « attaques et incitations des dirigeants d’un pays qui en occupe un autre ».
« Nous resterons toujours fermes et forts contre le mal, la suprématie et le racisme », a-t-il ajouté.
Touma-Silman a fait des déclarations incendiaires similaires par le passé et a été menacée de sanctions après avoir modifié sa déclaration de serment à la Knesset l’année dernière pour y inclure un vœu de « lutte contre l’occupation ».