Israël en guerre - Jour 466

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L’assassinat de Haniyeh a failli dérailler en raison d’un climatiseur défectueux – N12

Israël a retardé l'opération jusqu'à ce que le président ait prêté serment ; le CGRI a d'abord informé, à tort, le guide suprême qu'un missile de Tsahal avait tué le chef du Hamas

Le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, menant d'autres membres du groupe terroriste dans la prière alors que des images du pogrom du 7 octobre 2023 sont diffusées à la télévision. (Crédit: Capture d'écran/X)
Le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, menant d'autres membres du groupe terroriste dans la prière alors que des images du pogrom du 7 octobre 2023 sont diffusées à la télévision. (Crédit: Capture d'écran/X)

Un climatiseur en panne a failli faire échouer l’assassinat par Israël, le 31 juillet, du chef du groupe terroriste palestinien du Hamas Ismaïl Haniyeh, qui semble avoir été sur le point de changer de chambre avant que le personnel de la maison d’hôtes du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé de l’Iran, à Téhéran ne parvienne à réparer le système de refroidissement, d’après un reportage de la chaîne N12 diffusé samedi.

La chaîne a fourni de nouveaux détails sur l’opération quelques jours après que le ministre de la Défense, Israel Katz, a été le premier haut responsable israélien à confirmer que Jérusalem en était à l’origine.

La décision israélienne d’éliminer Haniyeh avait été prise peu après le 7 octobre 2023, lorsque le chef du Hamas avait été placé en tête d’une liste compilée par de hauts responsables des agences de renseignement. Ce n’était qu’une question de temps, selon la chaîne N12.

Haniyeh vivait au Qatar, mais le tuer dans ce pays risquait de torpiller les pourparlers pour la libération des otages, dont Doha est le médiateur depuis le début de la guerre. En conséquence, les options pour l’éliminer étaient la Turquie, la Russie et l’Iran, qui sont les trois pays fréquentés par le chef du groupe terroriste palestinien.

Israël craignait une réaction furieuse du président turc Recep Tayyip Erdogan et ne voulait pas non plus mettre en colère le président russe Vladimir Poutine – ce qui avait fait de l’Iran l’option la plus appropriée, selon le média.

Le fait que Haniyeh ait séjourné à plusieurs reprises dans la même maison d’hôtes du CGRI dans le luxueux quartier de Saadat Abad, au nord de Téhéran, avait facilité la planification de l’opération.

Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh (à gauche) et le chef du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinwar, lors d’un rassemblement marquant le 30e anniversaire du groupe terroriste palestinien, dans la ville de Gaza, le 14 décembre 2017. (Crédit : Khalil Hamra/AP)

Cependant, il était gardé en tant qu’invité d’honneur par la meilleure équipe de sécurité personnelle du CGRI, ce qui avait nécessité un niveau d’infiltration élevé pour mener à bien cet assassinat.

Au cours des dernières décennies, les assassinats israéliens de hauts responsables du Hamas avaient mal tourné. En conséquence, les différents organes de sécurité avaient cherché à améliorer leur coopération, ces dernières années, afin d’augmenter les chances de succès, a noté la chaîne N12.

Selon les médias étrangers, le plan initial d’Israël était de tuer Haniyeh lorsqu’il se rendrait à Téhéran pour les funérailles de l’ancien président iranien Ebrahim Raïssi, qui avait péri dans un accident d’hélicoptère le 19 mai. L’opération avait toutefois été abandonnée, car on craignait qu’elle n’entraîne la mort de civils.

Israël avait attendu plus de deux mois avant de poursuivre l’opération, lorsque Haniyeh était revenu pour l’investiture du nouveau président iranien Massoud Pezeshkian.

Il avait été proposé de passer à l’action la nuit précédant l’investiture, mais il avait finalement été décidé d’attendre la fin de la cérémonie, soi-disant pour éviter d’embarrasser davantage Téhéran et de bouleverser les plans de la conférence.

Peu avant la cérémonie, des agents avaient installé un engin explosif improvisé (EEI) dans la chambre de Haniyeh, près de son lit. L’engin était légèrement plus grand qu’Israël ne l’avait prévu, mais pas assez pour blesser les personnes qui se trouvaient dans les chambres adjacentes, selon la chaîne N12. Cependant, la bombe contenait suffisamment de charge pour garantir la mort de Haniyeh.

Peu avant l’explosion prévue, le climatiseur de la chambre de Haniyeh était tombé en panne et le chef du Hamas avait quitté sa chambre pour demander de l’aide. Il était resté absent si longtemps qu’Israël avait craint que Haniyeh ne soit transféré dans une autre chambre, ce qui aurait fait échouer toute l’opération, a indiqué la chaîne N12, citant une source au fait de la planification.

Au bout d’un certain temps, le climatiseur avait été réparé et Haniyeh avait regagné sa chambre. Vers 1h30 du matin, l’EEI avait explosé, faisant un trou dans le mur extérieur de la chambre d’hôte de Haniyeh et ébranlant l’ensemble de l’enceinte du CGRI.

Le président Massoud Pezeshkian (à droite) et le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, au bureau du président, à Téhéran,en Iran, le 30 juillet 2024. (Crédit : Bureau de la présidence iranienne via AP)

Dans les secondes qui avaient suivi, une équipe de secouristes du CGRI était arrivée dans la chambre de Haniyeh, où elle avait été contrainte de prononcer son décès peu de temps après.

L’adjoint de Haniyeh, Khalil al-Hayya, était ensuite arrivé et il était tombé à genoux, en larmes, après avoir vu le corps ensanglanté du chef du Hamas, selon la chaîne N12.

Les analystes ayant parlé à la chaîne ont déclaré que l’opération était trop complexe pour avoir été menée par des agents israéliens. Ils ont expliqué que des citoyens iraniens, des membres du CGRI ou des responsables du Hamas avaient dû être impliqués. Ces trois options ont certainement été étudiées par le groupe terroriste palestinien et par les autorités iraniennes, selon la chaîne N12.

Face à cet embarras majeur pour l’Iran, la panique et la peur avaient envahi les rangs de la République islamique. Le chef de la force d’élite du CGRI, Esmail Qaani, était resté dans l’ombre pendant plusieurs semaines, Téhéran s’efforçant de déterminer dans quelle mesure il était exposé à de nouvelles attaques israéliennes.

Le bâtiment où le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a été tué le 31 juillet 2024, sur une image non vérifiée. (Crédit : Réseaux sociaux ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Quelques heures après l’assassinat, Qaani lui-même avait appelé le guide suprême iranien Ali Khamenei pour lui annoncer que Haniyeh avait été tué par une attaque de missiles israéliens. Khamenei avait immédiatement ordonné à l’Iran de riposter contre Israël.

Le message adressé au guide suprême iranien avait été à l’origine d’un nouvel embarras pour le CGRI, car il était apparu très rapidement à ceux qui avaient examiné la maison d’hôtes que ce n’était pas un missile qui était à l’origine de la mort de Haniyeh.

L’opération de représailles avait ensuite été mise de côté, l’Iran semblant donner la priorité à examiner dans quelle mesure ses dirigeants avaient été compromis par Israël.

Cela n’avait été que deux mois plus tard que l’Iran avait riposté contre Israël en lançant, le 1ᵉʳ octobre, une attaque aux missiles qui avait été largement contrecarrée par les défenses israéliennes ainsi que par les armées américaine et jordanienne.

Haniyeh a été remplacé à la tête du bureau politique du Hamas par Yahya Sinwar, qui était jusqu’alors le chef du groupe à Gaza. Le règne de Sinwar a toutefois été de courte durée, puisqu’il a été tué par les troupes de Tsahal dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, le 16 octobre.

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