L’attentat manqué de Tel Aviv pourrait être imputable à l’Iran et au Hezbollah – Shin Bet, police
Le Hamas a dit avoir ordonné l'attaque avec le Jihad islamique palestinien, mais les autorités en douteraient en raison du niveau sophistiqué de la bombe transportée par ce résident de Naplouse sans lien connu avec le terrorisme
Les forces de sécurité enquêtent actuellement sur la possibilité que l’attentat-suicide à la bombe manqué de dimanche, à Tel Aviv, soit lié à l’Iran et à son proxy libanais, le Hezbollah, ont fait savoir les médias israéliens lundi.
Le Hamas avait revendiqué l’attaque ratée aux côtés du groupe terroriste du Jihad islamique palestinien, même si le Palestinien qui transportait la bombe – un résident de Naplouse, une ville de Cisjordanie – semble ne jamais avoir été relation avec les deux organisations.
L’homme est mort lors de l’explosion du dispositif qui se trouvait dans son sac à dos. Un passant a été modérément blessé.
La police et les services du Shin Bet, de leur côté, pensent que le terroriste a reçu des instructions de l’Iran ou du Hezbollah étant donné le niveau sophistiqué de la bombe – qui s’est avérée ultérieurement être défaillante, selon la Douzième chaîne et la chaîne publique Kann.
Même si aucune alerte n’a été lancée concernant de potentielles attaques, la police a noté qu’elle renforçait sa présence dans les grandes villes dans le sillage de ce qui aurait été le tout premier attentat-suicide à être commis sur le sol israélien depuis 2016.
« Si le terroriste était entré dans une synagogue voisine, la tragédie aurait pu être terrible », a commenté le chef de la police du district de Tel Aviv, Peretz Amar, lors d’une conférence de presse qui a eu lieu lundi dans la soirée.
La bombe, qui a été « probablement fabriquée en Cisjordanie », était « de grosse taille, de taille significative et si elle n’avait pas explosé à l’extérieur, elle aurait fait de nombreux blessés », a continué Amar.
Selon la Douzième chaîne, le terroriste a parcouru environ un kilomètre dans un quartier du sud de Tel Aviv avant que sa bombe de huit kilos n’explose alors qu’elle se trouvait dans son sac à dos. La déflagration a eu lieu dans un secteur désert.
La Douzième chaîne a indiqué que le Shin Bet et la police n’avaient encore aucune certitude sur la durée passée à Tel Aviv par cet habitant de Cisjordanie et qu’ils ignoraient qui étaient son ou ses commanditaires. Toutefois, les enquêteurs ont « une piste significative » à suivre dans le cadre de leurs investigations, a noté la chaîne, qui a ajouté que la censure militaire interdisait la révélation de certaines informations pour le moment.
Kann a fait savoir qu’après cet attentat manqué, les services de sécurité étaient sur le qui-vive, redoutant des attaques copycat.
A l’origine, la police n’avait pas été sûre que l’explosion survenue dans la soirée de dimanche, à Tel Aviv, ait été le résultat d’un acte terroriste manqué et elle avait eu des difficultés à établir l’identité du défunt dont « il n’est rien resté », a expliqué Amar. Il a ajouté qu’un examen rapide en laboratoire avait permis de déterminer que l’homme venait de Cisjordanie – et la police a donc conclu que l’explosion avait eu lieu dans le cadre d’une attaque terroriste.
De plus, la Douzième chaîne a signalé que le Conseil national de sécurité avait fait part à plusieurs responsables israéliens actuels et passés de menaces proférées à leur encontre par l’Iran et par le Hezbollah.
BREAKING: Hamas and Islamic Jihad claim joint responsibility for deadly Tel Aviv explosion, confirming their involvement in the attack. Situation intensifying, with potential for further escalation in the region. pic.twitter.com/GDfEiZBGmC
— Facts Prime (@factsprime35) August 19, 2024
Le groupe libanais a menacé de mener une guerre ouverte contre Israël après le meurtre, lors d’une frappe de Tsahal, du commandant Fuad Shukr dans le sud de Beyrouth, bastion du groupe terroriste, le 30 juillet. L’Iran, pour sa part, a juré d’imposer « un dur châtiment » à l’État juif après l’assassinat, à Téhéran, d’Ismail Haniyeh, le chef du Hamas.
Israël n’a pas confirmé ni démenti son implication dans l’explosion qui avait entraîné la mort de Haniyeh, survenue quelques heures après la frappe aérienne qui avait coûté la vie à Shukr.