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Le cabinet approuve la quarantaine obligatoire pour tous les nouveaux voyageurs

Depuis des jours, les nouveaux arrivants dans le pays ont pu entrer en Israël sans contrôle, prenant des taxis, malgré les instructions répétées du Premier ministre

Des passagers israéliens accueillis avec joie à l'aéroport Ben Gurion, le 23 mars 2020 (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)
Des passagers israéliens accueillis avec joie à l'aéroport Ben Gurion, le 23 mars 2020 (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Le cabinet a approuvé, dimanche, une réglementation en urgence permettant au gouvernement d’obliger tous les nouveaux arrivants à l’aéroport Ben Gurion de suivre une quarantaine obligatoire contrôlée par l’État pour empêcher la propagation du coronavirus de la part des personnes venant de l’étranger, a fait savoir le bureau du Premier ministre samedi soir.

Le directeur général du ministère de la Santé pourra faire des exceptions en autorisant des mises à l’isolement dans d’autres endroits pour « des raisons sanitaires et humanitaires ou dans d’autres circonstances spéciales », après avoir consulté le chef du Commandement du Front intérieur.

Le ministère de la Défense a émis un communiqué disant que le Premier ministre avait accepté que le ministère de la Défense prenne pleinement en charge la question.

Tous les nouveaux entrants en Israël resteront dans des hôtels de quarantaine mis en place par l’État pendant 14 jours pour garantir qu’ils ne sont pas contaminés.

Bezalel Smotrich fait une déclaration vidéo le 31 décembre 2019. (Crédit : capture d’écran/Union nationale)

Au vu de ces nouvelles dispositions, le ministre des Transports, Bezalel Smotrich, a indiqué que les quelques liaisons à destination d’Israël encore assurées reprendront après avoir été gelées par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, samedi matin. Le chef du gouvernement avait clamé que la question de l’isolement des passagers arrivant devait être réglée avant toute reprise.

Cette nouvelle initiative survient après des informations stipulant que malgré les instructions données par Netanyahu la semaine dernière – à savoir que tous les passagers entrant dans le pays soient placés en quarantaine – des voyageurs en provenance de plusieurs destinations, avaient pu entrer dans le pays et rentrer chez eux, parfois en prenant des taxis, sans contrôle de leur température et sans obligation d’entrer en quarantaine sous la supervision de l’État.

Les responsables du gouvernement ont, ces derniers jours, souligné des problèmes juridiques relatifs à la mise en œuvre de cette décision et, samedi, des sources proches du bureau de Netanyahu ont fait savoir que le procureur général Avichai Mandelblit avait limité les capacités du gouvernement lui permettant de contraindre les arrivants à ces mesures.

Un responsable du ministère de la Santé avait tenu des propos en ce sens au Times of Israel dans la journée de vendredi. Mais samedi soir, Mandelblit a émis un communiqué qualifiant ces affirmations de « fausses et mensongères ».

Le procureur général Avichai Mandelblit prend la parole à l’université de Bar-Ilan, le 4 mars 2020. (FLASH90)

Son bureau a noté qu’il n’avait pas « retardé ou empêché le gouvernement de prendre des mesures nécessaires, comme cela a été affirmé, concernant la mise à l’isolement des personnes de retour de l’étranger ».

Il a ajouté que Mandelblit avait approuvé la mesure originale de mise en quarantaine des nouveaux entrants le 2 avril et qu’il avait reconnu qu’il s’agissait là d’un « outil important et efficace dans la gestion de la propagation du coronavirus par les personnes arrivant de l’étranger ». Il a noté que le procureur général avait reçu seulement samedi une requête visant à mettre en place des mesures plus dures et qu’il était en train de les examiner.

Samedi matin, environ 70 passagers d’un vol United Airlines en provenance de New York, ville ravagée par le virus, ont atterri à l’aéroport Ben Gurion et ont pu rentrer chez eux en taxi, sans avoir à se soumettre à un contrôle de leurs températures ou à remplir des formulaires précisant l’endroit où ils passeront leur quarantaine de quatorze jours obligatoire.

Une source du ministère de la Santé a déclaré au Times of Israel, vendredi, que les passagers capables de prouver qu’ils étaient en mesure de s’isoler étaient autorisés à quitter l’aéroport de manière indépendante et à rentrer chez eux. Les autres, pour leur part, sont envoyés dans des hôtels de quarantaine.

La source a précisé que si le ministère préférait que les passagers soient envoyés dans des hôtels, des complications issues d’un avis juridique rendu par le procureur général empêchaient d’imposer cette mesure. Elle a qualifié cet avis de « mauvaise compréhension totale » de la situation.

Selon des données du Centre national d’information et de connaissance du coronavirus – instance gouvernementale de chercheurs conseillant le ministère de la Santé et le Commandement du Front intérieur – approximativement un tiers des infections, en Israël, concernent des personnes revenues de l’étranger, a fait savoir la Douzième chaîne. D’après le reportage, les passagers en provenance de New York représentaient un grand nombre de ces cas.

Le hall des arrivées pratiquement vide de l’aéroport international Ben Gurion, le 11 mars 2020. (Crédit : Flash90)

Ce vol de samedi matin avait reçu l’approbation exceptionnelle des autorités de se poser dans le pays, malgré le confinement actuel.

Selon la Treizième chaîne, seulement sept des quelque 80 passagers en provenance de New York ont été conduits dans des structures de quarantaine.

Un responsable du ministère de la Santé a fait savoir samedi à la Treizième chaîne que « l’arrivée continue de vols depuis New York et l’échec à transférer les passagers dans des hôtels spécialement mis en place s’apparentent à de la négligence ».

« Toutes les personnes qui débarquent doivent être transférées dans des hôtels qui sont aujourd’hui majoritairement vides. Ceux qui atterrissent à l’aéroport Ben Gurion refusent d’aller dans ces hôtels, et pour le moment, il n’y a pas de réelle volonté de les obliger à le faire – ce qu’autorisent toutefois les directives d’urgence », a continué le responsable, sous couvert d’anonymat.

Selon les procédures actuellement en vigueur à l’aéroport Ben Gurion, la température des passagers est contrôlée à leur arrivée par les services du Magen David Adom. Les nouveaux arrivants doivent également remplir un formulaire sur leur état de santé et sur les personnes avec lesquelles ils ont été en contact.

Les représentants du ministère de la Santé sont supposés alors remettre la liste des individus susceptibles de poser un risque sanitaire ou qui refusent de ratifier une garantie de mise en quarantaine auprès du Commandement intérieur, qui a alors la responsabilité de les transférer dans un hôtel de quarantaine.

Ces établissements sont placés sous la responsabilité du Commandement du Front intérieur.

Le ministère de la Défense avait déjà cité des « complications légales et de procédure » qui l’avaient empêché d’envoyer tous les nouveaux arrivants au sein de l’État juif en quarantaine, lui permettant d’envoyer là-bas seulement les passagers ayant déclaré qu’ils n’avaient pas de solution d’isolement.

Fin mars, le ministre de la Défense, Naftali Bennett, avait présenté un plan concernant la mise en quarantaine obligatoire de tous les passagers débarquant en Israël. Il avait ultérieurement reconnu que ce plan avait été abandonné.

Des voyageurs israéliens, qui avaient été bloqués en Amérique du sud, arrivent à l’aéroport Ben Gurion, le 23 mars 2020, depuis Sao Paolo via New York. (Tomer Neuberg/Flash90)

Le 1er avril, Netanyahu avait remis en place ce plan.

Un communiqué émis par le bureau du Premier ministre, à l’époque, avait indiqué que cette politique était très efficace. Netanyahu avait promis qu’elle serait immédiatement mise en œuvre, mais les passagers ont depuis continué à arriver au sein de l’État juif et à rentrer chez eux indépendamment.

Le site internet Ynet a fait savoir, jeudi, que les passagers débarquant d’un vol United Airlines du New Jersey ayant atterri dans la matinée – dans le contexte d’un bouclage particulièrement strict du pays imposé au début de Pessah – étaient rentrés chez eux en prenant des taxis, malgré une interdiction explicite des déplacements entre les villes.

Un passager a dit au site internet qu’il avait signé une garantie de mise en quarantaine même s’il n’avait, en fait, aucun moyen de le faire.

« Je ne sais pas où je vais aller me mettre en quarantaine », a-t-il expliqué. « Mais je veux d’abord rentrer chez moi. Puis je verrai », a-t-il ajouté.

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