La réussite des forces de sécurité, les agences de renseignements et forces aériennes israéliennes dans la neutralisation des projets de l’Iran consistant à commettre des attaques de grande résonance en lançant des drones depuis la Syrie est loin d’être le dernier épisode de la guerre qui secoue le Moyen-Orient depuis ces dernières années.
Il ne s’agit pas d’un affrontement irano-israélien ou d’une guerre autour de l’avenir de la Syrie. Les événements de la semaine passée ne font que souligner la vaste étendue de ce conflit, parfois mené en secret et d’autres fois au grand jour : les attaques présumées d’Israël contre les milices chiites en Irak ; les projets de l’Iran d’envois de drones en Israël depuis la Syrie en guise de revanche ; la destruction de deux drones visant le bastion de Dahiyeh du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth dimanche et l’excès dans les attaques perpétrées par les Houthis, les alliés de Téhéran au Yémen, contre différentes cibles saoudiennes.
En Israël, tout cela est désigné comme une bataille entre deux guerres. Les États sunnites arabes considèrent, eux, que l’Iran tente de créer un empire perse moderne s’étendant partout où se trouvent des Chiites.
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Téhéran, sous l’égide de l’Ayatollah Ali Khamenei et le commandement militaire de Qassem Soleimani, le chef de la Force Al-Qods des Gardiens de la Révolution, s’efforce de renverser la structure historique du Moyen-Orient pour redessiner la carte de la région.
Les forces de sécurité libanaises près du site du crash d’un drone israélien présumé dans un bastion du Hezbollah libanais, dans la banlieue sud de Beyrouth au Liban, le 25 août 2019. (Crédit : AP/Bilal Hussein)
La guerre sunnite-chiite a connu un changement radical en ce qui concerne la façon dont Israël est traité dans la région, du moins du côté des dirigeants sunnites. La stratégie de défense reposant sur le conflit israélo-arabe a été délaissée (pour l’instant en tout cas) au profit d’une stratégie qui voit Israël prendre de facto les commandes d’une campagne sunnite contre l’Iran dans le cadre d’une guerre religieuse musulmane.
Les Émirats Arabes Unis, les Saoudiens et parfois d’autres participent certes aux combats contre les Houthis au Yémen, mais ralentir l’avancée de l’Iran dans les vastes théâtres régionaux que sont l’Irak et la Syrie est désormais principalement une mission israélienne.
Mais même la série de succès israéliens dans ces zones ne devrait pas empêcher la République islamique de s’étendre. Ces dernières années, Téhéran suit une doctrine consistant à renforcer son pouvoir au Yémen, au Liban, en Irak, en Syrie et ailleurs.
La population iranienne est en proie à de graves difficultés financières comme l’inflation, la pauvreté, la drogue et la prostitution dans les grandes villes, mais cela n’est pas la priorité du régime et des jeux mégalomanes de Soleimani et de ses amis des Gardiens de la Révolution.
Le commandant des Gardiens de la Révolution islamique, le général Qassem Soleimani, (au centre), lors d’une réunion avec le Guide suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei, et les commandants des Gardiens de la révolution à Téhéran, en septembre 2016 (Crédit : Office of the Iranian Supreme Leader via AP)
Des milliards de dollars sont dépensés pour maintenir le flux d’armes transmis au Hezbollah au Liban, pour s’ancrer en Syrie, pour continuer la guerre sans fin contre les Saoudiens au Yémen et pour bien sûr envoyer des milliers de miliciens indépendants, venus entre autres du Pakistan et de l’Afghanistan, afin d’établir des bastions chiites en Irak.
Mais Israël n’a pas l’intention de les laisser s’installer n’importe où. Et cela signifie que l’affrontement entre l’Iran et l’État juif ne va aller qu’en escaladant. Il pourrait prendre d’autres formes en cours de route, et il est possible qu’à la place de drones, Téhéran tente de se venger par d’autres moyens d’attaque.
Les actions israéliennes pourraient également prendre la forme familière de frappes aériennes en Syrie et en Irak (d’après des médias étrangers, bien sûr ; Israël n’en clamant pas officiellement la responsabilité).
Israël a montré plus d’une fois qu’il sait comment se débarrasser de personnalités chiites iraniennes importantes, comme le leader du Hezbollah Imad Mughniyeh en 2008 et son fils Jihad Mughniyeh en 2015.
Hassan Nasrallah, chef du mouvement terroriste chiite libanais du Hezbollah, s’adresse à la foule à travers un écran géant lors d’un rassemblement contre la décision du président américain Trump de déplacer l’ambassade américaine à Jérusalem, le 11 décembre 2017 dans une banlieue sud de Beyrouth. (Crédit : AFP)
D’après des informations américaines, la traque de Mughniyeh a rendu possible l’assassinat de Soleimani, mais le gouvernement américain s’est interposé pour l’en empêcher, sous la présidence de George W. Bush.
Si l’opportunité de s’en prendre à Soleimani se présentait de nouveau aujourd’hui aux États-Unis ou à Israël, il est peu probable qu’ils y renonceraient.
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