Le cousin d’une victime d’un attentat de Tel Aviv en 2002 s’exprime sur l’accord
S'il admet que la libération des otages du Hamas est "prioritaire", le rabbin écossais Gideon Black estime que la libération des prisonniers palestiniens risque de mener à "plus de terrorisme"

Dans une tribune publiée dans The Free Press, le cousin d’un étudiant écossais mort dans un attentat à la bombe dans un bus de Tel Aviv en 2002 est confronté à la libération, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas, d’un terroriste reconnu coupable d’avoir poussé le kamikaze à commettre l’attentat.
Le rabbin Gideon Black, qui a lui-même survécu à l’attentat terroriste de 2002, a écrit : « Ashraf Zughayer, le chef du Hamas qui a organisé l’assassinat de mon cousin et tenté de me faire tuer, est sorti de prison le 25 janvier dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Il avait purgé 22 ans de ce qui devait être six peines de prison à vie, une pour chaque personne dont il avait orchestré l’assassinat. »
« Les moments qui ont suivi l’explosion sont encore très présents dans mon esprit : les éclats de verre, l’amoncellement de corps sans peau à l’avant du bus, les quelques secondes de silence pendant lesquelles une aura de mort flottait dans l’air avant de céder la place à des sirènes et des cris perçants », a-t-il écrit.
Yoni Jesner avait 19 ans lorsqu’il est venu de Glasgow, en Écosse, pour étudier à la Yeshivat Har Etzion. Il a été tué, avec cinq autres personnes, lors d’un attentat à la bombe en septembre de la même année, pendant la deuxième Intifada.
Le Hamas a revendiqué l’attentat, au cours duquel un kamikaze a déclenché une charge explosive à bord d’un bus dans la rue Allenby.
« Yoni était destiné à l’école de médecine de Londres après notre séjour en yeshiva… Bien que dans sa vie il ait été privé de la possibilité de sauver des vies en tant que médecin, il ne l’a pas été dans sa mort, ses dons d’organes ayant permis de sauver trois personnes : deux hommes juifs de Tel Aviv et une fillette musulmane de 8 ans de Jérusalem-Est, Yasmin Abu Ramilah, qui a reçu l’un des reins de Yoni après des années de dialyse », a écrit le rabbin.
Zughayer fait partie des quelque 2 000 prisonniers de sécurité palestiniens, dont des centaines de condamnés à perpétuité, qui seront libérés en échange d’otages détenus à Gaza dans le cadre de l’accord conclu avec le Hamas en janvier.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux la semaine dernière montraient le terroriste du Hamas au sommet d’une camionnette roulant au ralenti, au centre d’une célébration en l’honneur des prisonniers de sécurité palestiniens libérés dans le quartier de Kafr Aqab, à Jérusalem, bien que la police ait interdit ce type de manifestation.
مشاهد من استقبال الأسير المقدسي المحرر أشرف زغير في كفر عقب ، يذكر أنه محكوم بالمؤبد 6 مرات وستين عاماً، وقد أفرج عنه اليوم ضمن صفقة طوفان الأحرار pic.twitter.com/XyirBYGtTf
— شبكة قدس الإخبارية (@qudsn) January 25, 2025
Mais s’il écrit « qu’il a été prouvé que libérer des terroristes conduisait à plus de terrorisme », Black a finalement conclu que la libération des otages détenus par le Hamas à Gaza depuis le 7 octobre 2023 « est prioritaire ».
« Nous devons déplacer des montagnes pour les ramener à la maison, même si nous craignons que ces mêmes montagnes n’enterrent nos proches à l’avenir. Le dilemme moral est atroce », a-t-il écrit.