Le déficit budgétaire atteint 8,5 % du PIB
C'est le sixième mois que le déficit dépasse l'objectif annuel du gouvernement ; depuis le début des combats en octobre 2023, les coûts ont atteint 103,4 milliards de shekels
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

Le déficit budgétaire a atteint 8,5 % du produit intérieur brut (PIB), soit 8,8 milliards de shekels en septembre, alors que le gouvernement continue de payer des milliards de shekels pour financer la guerre qui dure depuis un an contre les groupes terroristes du Hamas et du Hezbollah, selon les chiffres préliminaires publiés par le ministère des Finances jeudi.
C’est le sixième mois que le déficit dépasse l’objectif annuel du gouvernement de 6,6 % de la production nationale fixé pour la fin de l’année 2024. Israël a publié un déficit budgétaire de 4,2 % en 2023 et prévoit de ramener le déficit à 4% en 2025.
Le déficit s’est creusé, passant de 7,6 % du PIB en juin à 8,1 % en juillet et 8,3 % en août, en raison de l’augmentation des dépenses militaires et civiles liées à la guerre en cours, qui a éclaté après le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas, le 7 octobre, dans le sud d’Israël, au cours duquel ils ont assassiné plus de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et en ont pris 251 en otage dans la bande de Gaza.
Depuis le 8 octobre, le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran, attaque les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière nord de manière quasi quotidienne, affirmant qu’il le fait en soutien à Gaza, et a la guerre en cours. Les combats dans le nord se sont intensifiés ces derniers mois, et ont atteint leur paroxysme le mois dernier, lorsqu’Israël a lancé une offensive majeure contre le groupe terroriste, tuant presque tous ses dirigeants et lançant une opération terrestre dans le sud du Liban.
Malgré les fonds supplémentaires nécessaires pour financer les combats sur plusieurs fronts, le ministère des Finances a souligné ces dernières semaines qu’il s’attendait à ce que le déficit reprenne une tendance à la baisse à partir d’octobre et converge vers l’objectif de déficit de 6,6 % du PIB d’ici à la fin de l’année 2024.
S’exprimant lors d’une réunion de la commission des Finances de la Knesset le mois dernier, le ministre des Finances Bezalel Smotrich s’est fait l’écho de l’engagement de respecter le plafond de déficit et était même prêt à parier une bouteille de whisky qu’il ne serait pas franchi.
Mais mercredi, le gouverneur de la Banque d’Israël, Amir Yaron, a déclaré que la banque centrale avait relevé ses prévisions de déficit de 6,6 % à 7,2 % du PIB, en raison de « l’augmentation des coûts de la guerre et des flux d’aide spéciale des États-Unis qui ont été en partie reportés à 2025 et au-delà ».

« Bien que le déficit ait de nouveau augmenté en septembre, le taux de croissance est modéré car les recettes ont augmenté chaque mois depuis que la tendance à la baisse des recettes publiques a été inversée il y a quatre mois » a déclaré Ronen Menachem, stratège en chef du marché chez Mizrahi Tefahot. L’objectif de déficit budgétaire pour 2025 est difficile à atteindre et l’incertitude entourant les prévisions de recettes et de dépenses est élevée.
« Toutefois, si les tendances se poursuivent, la situation de départ sera probablement plus favorable au cours du dernier trimestre de l’année », a ajouté Menachem.
En septembre, les dépenses du gouvernement se sont élevées à 51 milliards de shekels, ce qui porte les dépenses depuis le début de l’année à environ 450 milliards de shekels, soit une augmentation cumulée de 31 % par rapport à la même période en 2023. Les coûts de la guerre depuis le début des combats en octobre de l’année dernière ont atteint 103,4 milliards de shekels.
Les recettes de l’État se sont élevées à 42,2 milliards de shekels en septembre, contre 37,4 milliards de shekels le mois précédent. Depuis le début de l’année, les recettes s’élèvent à environ 357,3 milliards de shekels, contre 339,2 milliards de shekels pour la même période l’année dernière, soit une augmentation d’environ 5,4 %. Les recettes fiscales ont augmenté de 9,6% en glissement annuel en septembre et de 2,6% depuis le début de l’année 2024, selon les chiffres publiés par l’Autorité fiscale israélienne.
Il y a eu une amélioration constante du côté des recettes, en particulier des recettes provenant des impôts indirects », a indiqué Menachem. Cette évolution reflète indirectement la croissance continue de l’activité dans le secteur des entreprises et de l’économie et, pour l’instant, n’indique aucune modération.
Les recettes nettes de l’impôt foncier, qui ont bondi de 46 % à 1,4 milliard de shekels en septembre par rapport au même mois en 2023, sont toujours en baisse de 5 % depuis le début de l’année. La collecte de l’impôt sur l’achat de biens immobiliers a bondi de 34 % en septembre par rapport à l’année précédente, tandis que les recettes de l’impôt sur l’amélioration des biens immobiliers ont bondi de 52 %.