Le département de la Défense US voudrait se retirer du Sinaï ; Israël s’y oppose
Le département d'Etat et les autorités israéliennes rejettent le possible retrait de 400 soldats de la force multinationale dirigée par Washington, selon le "Wall Street Journal"
Le secrétaire américain à la Défense Mark Esper a demandé le retrait des troupes américaines d’une force internationale de maintien de la paix dans la péninsule du Sinaï en Egypte, selon un article publié jeudi.
Esper fait pression pour le retrait de la force dirigée par les États-Unis malgré l’opposition d’Israël et du Département d’État américain, a rapporté le Wall Street Journal.
La Force multinationale est composée de personnel provenant de 13 pays. Plus de 400 Américains servent dans cette force internationale de 1 100 hommes.
L’Égypte a mené une bataille acharnée pendant plusieurs années contre les militants de l’État islamique dans le nord du Sinaï, où la violence a augmenté ces derniers mois. Le 30 avril, une explosion a tué dix soldats égyptiens près de la ville de Bir al-Abed, dans le nord du Sinaï. Le 1er mars, les troupes égyptiennes ont tué 18 militants islamiques près de la ville, selon le ministère égyptien de l’Intérieur.
Des centaines d’Égyptiens ont été tués par des militants dans le Sinaï au cours de la dernière décennie.
La force de maintien de la paix a été fondée en 1981 pour aider à maintenir le traité de paix israélo-égyptien, signé avec le soutien des États-Unis en 1979.
Les autorités américaines ont déclaré que le retrait éventuel était rejeté par les autorités israéliennes, qui considèrent la présence américaine comme un frein à la présence militaire égyptienne dans la région.
Le Département d’État américain s’est opposé à cette décision parce qu’il considère cette force comme un symbole de la puissance américaine au Moyen-Orient.
Les troupes contrôlent également de façon indépendante l’activité militaire égyptienne dans le Sinaï. L’Égypte restreint étroitement l’accès à la partie nord de la péninsule, invoquant des risques sécuritaires.
Les responsables de la Défense américaine ont déclaré que le retrait ferait partie des mesures de réduction des coûts militaires américains, et Esper a affirmé que le déploiement dans le Sinaï n’en valait pas le coût ou le risque pour les soldats qui s’y trouvent, selon l’article.
Le chef d’État-major de l’armée israélienne Aviv Kohavi s’est récemment entretenu avec le général de l’armée américaine Mark Milley, le président des chefs d’État-major interarmées, a déclaré le porte-parole de Milley jeudi, selon l’article, qui ne donne pas davantage de détails.
Les soldats américains sont logés dans deux bases dans le Sinaï – une dans le nord du pays, où l’insurrection est active, et une autre dans la station balnéaire plus calme de Sharm el-Shekh, sur la côte de la mer Rouge.
Alors que la partie nord du Sinaï est en proie à la violence et largement fermée aux étrangers, la côte sud de la mer Rouge de la péninsule reste paisible et constitue une destination populaire pour les touristes israéliens.
Le ministère des Affaires étrangères, la Force multinationale d’observateurs au Sinaï, le Département d’État américain et les responsables égyptiens ont tous refusé de commenter, selon l’article.
Les États-Unis ont réduit leur engagement dans le Sinaï en 2016 en y transférant leur personnel dans des bases plus sûres et centralisées.