Le directeur de l’OMS dénonce une situation « inhumaine » à Gaza
""Les otages doivent être libérés, les bombes doivent cesser de tomber et l'accès à l'aide humanitaire doit être libre", a dit Tedros Adhanom Ghebreyesus
![Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus s'exprimant lors d'un point de presse au siège de l'OMS, à Genève, le 14 décembre 2022. (Crédit : Fabrice Coffrini/AFP) Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus s'exprimant lors d'un point de presse au siège de l'OMS, à Genève, le 14 décembre 2022. (Crédit : Fabrice Coffrini/AFP)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2023/12/000_333N9QZ-640x400-1-640x400.jpg)
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé a affirmé mercredi que la situation « sanitaire et humanitaire » dans la bande de Gaza était « inhumaine » après plus de quatre mois de guerre, déclenchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre.
« Dans quel monde vivons-nous lorsque les gens ne peuvent pas se procurer de la nourriture et de l’eau, ou lorsque des personnes qui ne peuvent même pas marcher ne peuvent pas recevoir de soins ? », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d’une conférence de presse régulière à Genève. « Dans quel monde vivons-nous lorsque le personnel de santé risque d’être bombardé lorsqu’il effectue son travail ? Dans quel monde vivons-nous lorsque les hôpitaux doivent fermer parce qu’il n’y a plus d’électricité ou de médicament pour sauver les patients, et qu’ils sont la cible des militaires ? », a-t-il poursuivi. À ses yeux, « la situation sanitaire et humanitaire à Gaza est inhumaine et continue de se détériorer ».
Plus généralement, « Gaza est devenue une zone de mort », a assuré le chef de l’OMS, reprenant une expression qu’il a déjà utilisée. « Une grande partie du territoire a été détruite, plus de 29 000 personnes sont mortes, beaucoup d’autres sont portées disparues, présumées mortes, et beaucoup, beaucoup d’autres sont blessées », a-t-il ajouté.
Il n’a pas précisé que ce chiffre provenait du ministère de la Santé dirigé par les terroristes du Hamas, accusé de gonfler le nombre des victimes civiles, et qu’il est ainsi invérifiable. Ce chiffre inclurait par ailleurs les propres terroristes et hommes armés du Hamas, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. L’armée israélienne affirme avoir tué plus de 12 000 membres du groupe terroriste à Gaza, en plus d’un millier terroristes à l’intérieur d’Israël le 7 octobre.
Tedros Adhanom Ghebreyesus a par ailleurs relevé que les niveaux de malnutrition sévère dans la bande de Gaza avaient augmenté de façon spectaculaire depuis le début de la guerre, passant de moins de 1 % à plus de 15 % à certains endroits.
« Nous avons besoin d’un cessez-le-feu maintenant ! Les otages doivent être libérés, les bombes doivent cesser de tomber et l’accès à l’aide humanitaire doit être libre. L’humanité doit prévaloir », a lancé le Dr. Tedros.
Selon l’ONU, 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, sont menacées de famine dans la bande de Gaza, assiégée par Israël depuis le début de la guerre.
La situation est particulièrement alarmante dans le nord, en proie « au chaos et à la violence », selon le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies qui a suspendu mardi la distribution de son aide dans ce secteur.
L’aide humanitaire, soumise au feu vert d’Israël, entre à Gaza essentiellement par Rafah via l’Egypte, mais son acheminement vers le nord est rendu presque impossible par les destructions et les combats qui isolent cette région du reste du territoire.
L’attaque du groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre a fait environ 1 160 morts en Israël, pour la plupart des civils, selon un bilan de l’AFP reposant sur des chiffres officiels israéliens..