« Le fils de Saul » remporte le prix du meilleur film étranger aux Golden Globes
Le film hongrois sur la Shoah a battu deux coproductions françaises, "Mustang" et "Le tout nouveau testament"
Dans « Le fils de Saul », le personnage de Saul Auslander est un membre d’un Sonderkommando au camp d’Auschwitz-Birkenau qui est forcé à incinérer les corps des prisonniers gazés par les SS. Dans un corps, Saul croit reconnaître son fils décédé.
Alors que les hommes du Sonderkommando prévoient une rébellion, Saul jure qu’il sauvera le corps de son fils des flammes et trouvera un rabbin pour réciter le kaddish à de vraies funérailles.
Saul est joué par Geza Rohrig, né à Budapest, fondateur d’un groupe de punk underground pendant l’époque communiste. Après avoir déménagé à New York, il a étudié dans une yeshiva hassidique et a été diplômé du séminaire théologique juif.
Le film hongrois sur la Shoah a battu deux coproductions françaises, « Mustang » et « Le tout nouveau testament ».
Tous trois seront de nouveau en compétition pour l’Oscar du film en langue étrangère, lors d’une cérémonie qui couronnera la saison des prix hollywoodiens, le 28 février.
Deux odyssées sur la survie, « The Revenant » et « Seul sur Mars », ont triomphé dimanche aux Golden Globes et s’annoncent comme les grands favoris pour les prestigieux Oscars le mois prochain.
« Seul sur Mars », de Ridley Scott, ou l’épopée d’un astronaute laissé pour mort par erreur sur la Planète rouge, a gagné les Globes de la meilleure comédie et du meilleur acteur dans une comédie, revenu à Matt Damon.
« The Revenant », la vengeance d’un trappeur laissé moribond par des co-équipiers qui le trahissent et tuent son fils, l’a emporté dans la catégorie du meilleur film dramatique.
Le Mexicain Alejandro Inarritu a décroché le Globe du meilleur réalisateur et triomphe ainsi une nouvelle fois après avoir été sacré aux Oscars pour « Birdman » l’an dernier.
« Je ne peux décrire à quel point je suis surpris et fier d’avoir survécu à ce film en si bonne compagnie », a déclaré le cinéaste sur la scène du Beverly Hilton, où se tenait la 73ème cérémonie des Golden Globes.
« The Revenant » a été tourné dans des conditions très difficiles dans le Grand Nord canadien et en Argentine, coûtant plus de 135 millions de dollars.
DiCaprio favori des Oscars
Leonardo DiCaprio a quant à lui remporté son troisième Golden Globe pour le rôle principal du film : le trappeur légendaire Hugh Glass.
« C’est un film sur la survie, l’adaptation et plus que tout sur la confiance et il n’y a personne qui la mérite plus que notre réalisateur Alejandro Inarritu », a déclaré l’acteur de 41 ans aux yeux bleus, recevant une ovation debout.
Il est désormais donné favori pour l’Oscar du meilleur acteur grâce à cette performance puissante pour laquelle il a dévoré un foie de bison cru, passé des heures allongé dans le froid et trempé dans des rivières glacées.
Alors que dans le film son personnage est à moitié amérindien, il a voulu « partager ce prix avec tous les Amérindiens et les communautés indigènes autour du monde ».
« Il est temps d’écouter votre voix et que nous protégions la planète pour les futures générations », a-t-il conclu.
« Spotlight » et « The Big Short: le casse du siècle », qui dominaient les pronostics, sont repartis bredouille.
Chez les comédiennes, c’est Brie Larson qui est ressortie victorieuse pour son interprétation poignante d’une mère séquestrée dans « Room ». Elle a rendu hommage à son fils à l’écran, Jacob Tremblay, prodige de neuf ans.
Jennifer Lawrence a remporté le Globe de la meilleure actrice de comédie pour « Joy », de David O. Russell, son troisième film à succès avec lui.
« Je veux être enterrée à tes côtés ! », a-t-elle plaisanté.
L’Anglaise Kate Winslet a reçu un quatrième Globe pour « Steve Jobs » et la légende des films d’actions Sylvester Stallone son premier pour « Creed: l’héritage de Rocky Balboa ».
Le présentateur Ricky Gervais qui animait la soirée pour la quatrième fois a déployé son humour caustique et parfois douteux, visant notamment Jennifer Lawrence, Ben Affleck ou Mel Gibson.
Plus de diversité en télé
Comme à l’accoutumée, M. Gervais n’a pas non plus épargné les membres de l’Association des journalistes étrangers d’Hollywood (HFPA) qui décernent les Globes, décrivant grossièrement l’utilisation qu’il fait des trois statuettes qu’il a déjà gagnées.
La HFPA a fait preuve de plus de diversité dans ses choix en télévision qu’en cinéma, alors qu’elle est accusée comme l’Académie des Oscars de choisir des lauréats trop blancs.
L’actrice noir américaine Taraji P. Henson a été consacrée pour le rôle de Cookie dans le soap-opéra hip-hop « Empire », distribuant des biscuits à l’assemblée en montant sur scène.
Deux acteurs hispaniques, l’américano-guatémaltèque Oscar Isaac et le Mexicain Gael Garcia Bernal ont également fait partie des lauréats, ce dernier pour « Mozart in the Jungle », d’Amazon.
La série a aussi été couronnée meilleure série comique, tandis que le prix de la meilleure série dramatique était décerné à « Mr. Robot » (USA Networks).
Amazon s’en tire avec deux prix, battant à plates coutures Netflix qui partait pourtant avec 9 nominations. En vain.