Le futur secrétaire militaire de Netanyahu, auteur d’un projet de contrôle israélien de Gaza
Selon Roman Gofman, ce projet reflète son opinion personnelle mais il aurait été distribué à "tous les décideurs publics"
Le futur secrétaire militaire du Premier ministre Benjamin Netanyahu est aussi l’auteur, il y a peu, d’un document recommandant à Israël de conserver le contrôle de la bande de Gaza une fois la victoire acquise sur le Hamas à l’issue de la guerre qui fait actuellement rage dans l’enclave palestinienne, a rapporté jeudi le média Israel Hayom.
Le brigadier-général Roman Gofman avait été pressenti pour le poste de secrétaire militaire il y a de cela deux semaines.
Selon le journal, le document en question a été remis à « tous les décideurs politiques et aux instances de la sécurité », sans toutefois de précision sur sa date de diffusion.
La position d’Israël, depuis le début de la guerre, consiste à ne pas reprendre le contrôle de Gaza, mais chercher un successeur au Hamas.
Toujours selon la même source, les services de sécurité estiment que le document a été rédigé en coordination avec le cabinet du Premier ministre, voire à sa demande expresse, ce que Gofman nie en bloc, assurant l’avoir écrit de son propre chef, comme reflet de ses opinions personnelles.
L’armée israélienne a réagi en soulignant qu’il s’agissait d’un document interne classifié qui représentait la position personnelle de l’officier et non celle de l’armée israélienne dans son ensemble.
Gofman a commencé sa carrière militaire dans les blindés avant d’occuper divers postes, au gré de sa progression professionnelle, comme celui d’officier supérieur au COGAT, l’organe du ministère de la Défense chargé de la coordination avec les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza.
Gofman, qui était il y a peu de temps encore commandant de la base d’entraînement de Tzeelim, sera promu au grade de général de division dès son entrée en fonction, à une date qui reste encore à déterminer. Il succèdera au major-général Avi Gil, qui a occupé ce poste pendant près de trois ans.
Gofman a été grièvement blessé lors d’affrontements avec des terroristes du Hamas près de Sdérot lors de l’attaque du Hamas du 7 octobre qui a déclenché la guerre. Il est aujourd’hui rétabli.
Le 7 octobre, le Hamas s’est livré à une agression transfrontalière ravageuse qui s’est soldée par la mort de près de 1 200 personnes en Israël, essentiellement des civils. Israël a riposté au moyen d’une offensive militaire destinée à en finir avec le Hamas, renverser son régime à Gaza et libérer les 253 otages kidnappés lors de l’attaque du Hamas et séquestrés à Gaza.
Le gouvernement n’a pas encore présenté de projet abouti concernant le contrôle de Gaza pour l’après Hamas. Des militants de droite, parmi lesquels des ministres du gouvernement, demandent l’établissement d’un contrôle israélien permanent sur la bande de Gaza.
Lors d’une conférence organisée en janvier à Jérusalem, 11 ministres du gouvernement et 15 députés de la coalition ont dit leur intention de reconstruire des implantations juives israéliennes au cœur de la bande de Gaza, certains évoquant même l’émigration de la population palestinienne à l’issue de la guerre contre le Hamas. Netanyahu n’a pas assisté à cette conférence et a indiqué, la veille, qu’il s’opposait à toute forme de réinstallation à Gaza et que ce n’était pas une option envisagée par le gouvernement.
L’Autorité palestinienne (AP) se montre dans l’ensemble assez réticente à l’idée de prendre le contrôle de Gaza, exigeant en contrepartie la création d’un État palestinien.
Selon Israël, l’AP ne devrait jouer aucun rôle à la tête de Gaza car elle n’a pas condamné les attaques du Hamas et de ce qu’Israël qualifie d’incitation continue au terrorisme via son système éducatif et ses médias, sans parler des compensations financières offertes aux terroristes ou à leurs proches.
En 2005, Israël a démantelé ses 21 implantations de la bande de Gaza et forcé leurs 8 000 habitants à partir, à l’occasion de son retrait unilatéral de la bande de Gaza derrière les frontières d’avant 1967. Le Hamas en a profité pour chasser du pouvoir la faction du Fatah de l’AP et s’emparer violemment du pouvoir à Gaza en 2007 au prix d’une guerre quasi-fratricide, ce à quoi Israël et l’Égypte ont réagi par des restrictions sécuritaires destinées à entraver la capacité du groupe terroriste à se procurer des armes.