Le gouvernement allemand paie la clôture d’un cimetière juif ukrainien
Le site d'inhumation du 16e siècle se situe à Buchach, dans l'ouest de l'Ukraine, lieu de naissance du prix Nobel S.Y. Agnon et de feu le chasseur de nazis Simon Wiesenthal

BERLIN (JTA) — Un nouveau mur de protection a été installé autour de l’un des plus grands cimetières juifs, financé par des fonds fédéraux allemands.
L’ESJF – Initiative pour les cimetières juifs européens – qui est basée en Allemagne a annoncé lundi que les travaux de clôture réalisés autour du cimetière de Buchach, qui date de la fin du 16e siècle, à l’ouest de l’Ukraine, étaient terminés.
Parmi les juifs illustres nés dans la ville, le lauréat du prix Nobel S.Y. Agnon et le chasseur de nazi autrichien Simon Wiesenthal. Les parents de Sigmund Freud y étaient également nés.
Le site, qui se trouve dans une région qui faisait partie de la Pologne avant la Seconde Guerre mondiale, accueille 2 000 tombes sur environ trois hectares.
Ces derniers travaux ont été, jusqu’à présent, les plus importants réalisés par l’ESJF, qui avait réalisé environ 107 projets similaires dans le passé. Plusieurs autres devraient être achevés à la fin 2018.
Selon le site de l’ESJF, la première priorité de ces travaux concerne l’édification d’un mur autour des limites des cimetières, avec notamment l’installation d’une porte verrouillable et un nettoyage préalable et général des lieux.
L’ESJF, organisation internationale à but non-lucratif fondée en 2015, est financée par le gouvernement allemand. Elle a permis d’établir des barrières de protection autour de cimetières juifs dans sept pays d’Europe centrale et d’Europe de l’est, dont un grand nombre était situé dans des villes et des villages où les résidents juifs avaient été assassinés en masse pendant la Shoah. Aucune communauté juive locale – ou presque – n’avait subsisté pour s’occuper des sites, selon la fondation.

La majorité des cimetières juifs dans l’est de l’Europe ont été négligés et vandalisés au cours des décennies en raison d’un manque de surveillance.
Le rabbin Isaac Schapira, président de cette initiative, a rappelé dans un communiqué que la communauté de Bunach était vieille de 500 ans et qu’elle avait accueilli « de nombreuses personnalités importantes » qui « ont encore un impact sur nous aujourd’hui ».
« Nous devons à nos ancêtres cette marque de respect en nous assurant que leur lieu de repos final est restauré et préservé », a commenté Schapira, qui vit à Londres et en Suisse.
Philip Carmel, directeur-général de l’ESJF, a qualifié le projet de « secours de dernière minute ».
Il a indiqué que non seulement les murs de protection aidaient à sécuriser les cimetières face aux éventuels actes de vandalisme, mais qu’ils rappellent également aux communautés locales non-juives « qu’il y a eu un nombre de juifs significatif dans ces régions ce qui peut aider à créer, avec un peu de chance, un lien durable établi avec un passé qui a aussi été marqué par une empreinte juive dans toute l’Europe ».