Israël en guerre - Jour 424

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Le Hamas dit avoir renoncé à exiger d’Israël la fin de la guerre, mais exige des garanties

Le groupe terroriste veut s’assurer que les combats ne reprendront pas et que les pourparlers se poursuivront jusqu'à l'obtention d'un cessez-le-feu permanent

Yahya Sinwar, chef du Hamas à Gaza, saluant ses partisans à son arrivée à une réunion dans une salle sur le bord de mer de Gaza City, le 30 avril 2022. (Crédit : Adel Hana/AP/Dossier)
Yahya Sinwar, chef du Hamas à Gaza, saluant ses partisans à son arrivée à une réunion dans une salle sur le bord de mer de Gaza City, le 30 avril 2022. (Crédit : Adel Hana/AP/Dossier)

Le Hamas a donné son accord initial à une proposition de trêve progressive et d’échange d’otages à Gaza, soutenue par les États-Unis, en abandonnant une exigence clé, à savoir qu’Israël s’engage d’emblée à mettre fin à la guerre, ont déclaré samedi un responsable du groupe terroriste palestinien et un responsable égyptien.

Dans le même temps, le souhait du Hamas d’obtenir des « garanties écrites » de la part des médiateurs – celles qu’Israël continuera à négocier un accord de cessez-le-feu permanent une fois que la première phase du cessez-le-feu sera entrée en vigueur – semble constituer une pierre d’achoppement majeure.

Le représentant du Hamas a déclaré que le groupe terroriste palestinien avait donné son accord après avoir reçu des médiateurs « des engagements et des garanties verbales » que la guerre ne reprendrait pas et que les pourparlers se poursuivraient jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu permanent soit conclu.

« Maintenant, nous voulons ces garanties sur papier », a-t-il déclaré.

Selon Walla, le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, a informé vendredi les médiateurs qataris qu’Israël rejetait la demande du Hamas d’obtenir un engagement écrit de la part des médiateurs, selon lequel les négociations concernant la deuxième phase du cessez-le-feu pourraient se prolonger indéfiniment en cas de besoin.

Ces derniers jours, Israël a fait preuve d’un optimisme prudent, estimant que la position du groupe terroriste palestinien rendait un accord plus probable. Une source de l’équipe de négociation israélienne, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, a déclaré vendredi qu’il y avait désormais de réelles chances de parvenir à un accord. Cela contraste fortement avec les précédents qu’il y avait pu y avoir dans le contexte de la guerre à Gaza, qui dure depuis neuf mois – avec Israël qui avait estimé que les conditions posées par le Hamas étaient inacceptables.

Des troupes de l’armée israélienne en opération dans la bande de Gaza, sur une photo publiée le 5 juillet 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Si un accord est conclu, il pourrait marquer la première trêve dans les combats depuis novembre dernier et ouvrir la voie à de nouveaux pourparlers sur la fin de la guerre qui dure depuis le 7 octobre – date à laquelle le groupe terroriste palestinien avait perpétué un pogrom sur le sud d’Israël, tuant près de 1 200 personnes et en enlevant 251 autres.

Mais toutes les parties ont rappelé qu’un accord n’était pas garanti.

Les responsables du Hamas et de l’Égypte, qui ont parlé sous le couvert de l’anonymat pour évoquer les négociations en cours, ont déclaré que l’accord progressif de Washington comprendrait tout d’abord un cessez-le-feu « plein et entier » de six semaines qui verrait la libération d’un certain nombre d’otages, notamment des femmes, des personnes âgées et des blessés, en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité nationale en Israël. Au cours de ces 42 jours, les troupes de l’armée israélienne se retireraient également des zones densément peuplées de Gaza et autoriseraient le retour des personnes déplacées dans leurs foyers au nord de la bande de Gaza.

Au cours de cette période, le Hamas, Israël et les médiateurs négocieront également les conditions de la deuxième phase, qui pourrait voir la libération des derniers otages masculins, civils et militaires, ont indiqué les responsables. En contrepartie, Israël libérerait d’autres prisonniers et détenus palestiniens. La troisième phase verrait le retour de tous les otages restants, y compris les corps des captifs décédés, et le lancement d’un projet de reconstruction s’étalant sur plusieurs années.

Une source de haut rang du groupe terroriste palestinien a déclaré à Reuters que la proposition prévoyait que les médiateurs garantiraient une trêve temporaire, l’acheminement de l’aide et le retrait des troupes israéliennes tant que les pourparlers indirects se poursuivent en vue de la mise en œuvre de la deuxième phase de l’accord.

Israël a cherché à maintenir la formulation de la transition entre la première et la deuxième phase de l’accord suffisamment vague pour lui permettre de reprendre les combats contre le Hamas à Gaza s’il le souhaite, tandis que le groupe terroriste palestinien a cherché à s’assurer qu’Israël ne serait pas en mesure de reprendre les combats une fois que les parties se seraient mises d’accord sur la phase initiale de six semaines de l’accord.

Les efforts visant à obtenir un cessez-le-feu et la libération des otages à Gaza se sont intensifiés,  Barnea, ayant fait l’aller-retour au Qatar pour les négociations et le Hamas informant le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah de sa dernière proposition.

Le groupe terroriste palestinien a annoncé vendredi qu’il rejetait la présence de forces étrangères à Gaza, ce qui pourrait faire dérailler les plans de gouvernance de la bande après la guerre.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu participant à un débat sur les « 40 signatures », à la Knesset, à Jérusalem, le 24 juin 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Barnea est arrivé à Doha vendredi à la tête d’une délégation réduite pour discuter de l’avenir des pourparlers et il est rentré en Israël plus tard dans la journée. À la suite des discussions de vendredi à Doha, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accepté d’envoyer une équipe de négociateurs israéliens pour des discussions de suivi la semaine prochaine au Qatar, a déclaré le bureau du Premier ministre. Le communiqué souligne qu’il subsiste des « divergences entre les parties ».

Le Wall Street Journal a cité vendredi un responsable au fait des négociations sur les otages, qui a déclaré que des responsables du Mossad avaient dit aux médiateurs qu’ils étaient optimistes quant à l’acceptation par le cabinet israélien de la proposition en cours de discussion.

La décision de Netanyahu de reprendre les pourparlers aurait indigné l’aile d’extrême droite de sa coalition, qui a menacé de renverser le gouvernement si la guerre prenait fin. Vendredi, Benny Gantz, figure de l’opposition, aurait offert à Netanyahu un filet de sécurité pour toute « proposition responsable ».

Les pourparlers menés sous la médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis n’ont jusqu’à présent pas permis d’obtenir une trêve à Gaza et la libération des otages, depuis qu’un cessez-le-feu d’une semaine en novembre avait permis la libération de 105 otages des geôles du Hamas en échange de 240 prisonniers palestiniens. Israël estime que 116 personnes sont toujours aux mains du groupe terroriste palestinien, bien que des dizaines d’entre elles ne soient plus en vie.

Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, (2e à droite), rencontrant une délégation du Hamas présidée par Khalil al-Hayya, (2e à gauche), dans un endroit non-dévoilé, au Liban, le 5 juillet 2024. (Crédit : Hezbollah’s Media Office/AFP)

Barnea a rencontré le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdulrahman al-Thani.

La Maison Blanche a salué la décision de Netanyahu d’envoyer une délégation vendredi.

Cette décision a été prise après un appel téléphonique jeudi au cours duquel Biden a exhorté Netanyahu à relancer les pourparlers. Selon Walla, le président américain aurait déclaré à Netanyahu : « Nous pensons qu’il y a une chance maintenant » de ramener les otages à la maison.

Le dernier cycle de négociations est basé sur une proposition israélienne présentée par Biden dans un discours prononcé le 31 mai.

Les pourparlers se sont ensuite enlisés, mais un haut fonctionnaire américain a déclaré jeudi que la dernière réponse du Hamas « fait avancer le processus et peut servir de base à la conclusion de l’accord », même s’il reste encore « un travail important ».

Les États-Unis estiment qu’Israël et le groupe terroriste palestinien disposent d’une « ouverture assez importante » pour parvenir à un accord, a déclaré le haut fonctionnaire.

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