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Le Hamas parle d’élections locales à Gaza – en vue d’un scrutin palestinien général

Alors qu'Abbas participe à un sommet tripartite en Égypte, la pression monte dans les Territoires pour qu'il mette fin à sa "culture du décret" et organise des élections

Des représentants du Hamas lors d'une conférence sur les élections locales dans la Bande de Gaza, le 14 août 2023. (Crédit : Shehabnews.com)
Des représentants du Hamas lors d'une conférence sur les élections locales dans la Bande de Gaza, le 14 août 2023. (Crédit : Shehabnews.com)

Le groupe terroriste palestinien du Hamas, au pouvoir dans la Bande de Gaza, a organisé lundi une vaste « réunion consultative » pour discuter des élections locales dans l’enclave palestinienne. Des dizaines de personnalités politiques et civiles ont participé à cette réunion, afin de souligner l’importance de cette étape, selon le site d’information Shehab, affilié au Hamas.

Le Hamas a indiqué qu’il considérait cette étape comme un prélude à la tenue d’élections générales dans l’ensemble des territoires palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, comme il l’a demandé à plusieurs reprises au cours des dernières années, et plus récemment lors d’une réunion de réconciliation avec le dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, en Égypte.

Zakaria Abu Muammar, chef du bureau des relations nationales du Hamas, a déclaré lors de la réunion de lundi : « Le Hamas, avec cette réunion inclusive, cherche à bâtir un consensus national parmi le peuple et les factions de la Bande de Gaza pour soutenir les élections locales. »

« Ces élections constitueront une étape importante et cruciale dans la construction d’un consensus national plus large et dans la consolidation de l’unité du peuple palestinien et de ses terres », a-t-il ajouté.

Abu Muammar a souligné que « les élections locales sont un substitut aux élections nationales qui ont été annulées », faisant référence aux élections parlementaires qu’Abbas avait annulées en avril 2021. « Depuis, nous avons consulté toutes les factions et sommes parvenus à un accord [sur les élections locales] qui reflète la position nationale générale. »

Le Hamas est conscient que, selon les sondages, si des élections étaient organisées aujourd’hui à un niveau plus large, son chef Ismaïl Haniyeh l’emporterait probablement avec une large avance sur Abbas, compte tenu du mécontentement croissant à l’égard de ce dernier.

Akram Rajoub, qui a occupé jusqu’au 10 août 2023 le poste de gouverneur de Jénine du dirigeant de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. (Crédit : WAFA)

Abbas a lentement cédé aux pressions intérieures et extérieures visant à accroître la participation démocratique au sein de l’AP et à mettre fin à ce qu’un de ses anciens collaborateurs a qualifié de « culture des décrets », selon laquelle Abbas prend des décisions politiques en Cisjordanie de manière autocratique et sans consultation populaire.

Jeudi dernier, Abbas a ordonné la révocation de 12 des 16 gouverneurs régionaux de Cisjordanie et de Gaza. Les quatre gouverneurs limogés dans la Bande de Gaza n’avaient qu’un rôle symbolique, puisque l’AP, contrôlée par le Fatah, a été violemment expulsée de l’enclave côtière en 2007 par le Hamas, qui y règne depuis lors.

En Cisjordanie, en revanche, Abbas a ordonné la révocation de huit gouverneurs : Jénine, Naplouse, Qalqilya, Tulkarem, Bethléem, Hébron, Tubas et Jéricho.

Akram Rjoub, le gouverneur démis de ses fonctions à Jénine, a déclaré au Times of Israel que les gouverneurs avaient été mis à la retraite par le dirigeant dans le cadre d’une « décision tout à fait naturelle relevant de ses compétences ». Rjoub a également salué les élections annoncées dans la Bande de Gaza comme un « développement positif » si les candidats du Fatah sont autorisés à y participer.

Le limogeage des gouverneurs a été considéré par plusieurs observateurs avec scepticisme et a été largement perçu comme une décision populiste. « Cela donne un nouveau visage à l’autorité, ce qui est important, d’autant plus que les gouverneurs sont chargés des questions de sécurité », a déclaré Jehad Harb, analyste politique palestinien, à Arab News. « Mais en réalité, cela ne changera rien. Abbas tente de rétablir la confiance du public, mais il lui faudra bien plus. »

Hassan Asfour, ancien collaborateur d’Abbas et actuel rédacteur en chef du site politique palestinien Amad, a écrit dans un éditorial que les noms des gouverneurs démis de leurs fonctions étaient inconnus de la plupart des gens, tout comme leurs réalisations au cours de leurs mandats – qui ont été deux fois plus longs qu’ils n’auraient dû l’être.

Afin d’éviter que les postes gouvernementaux ne soient occupés par « des personnes qui ne comprennent pas leur domaine de responsabilité », Asfour a appelé à « renverser le système actuel de nomination centrale et à organiser des élections directes pour les gouverneurs locaux, à l’instar de ce qui se fait dans de nombreux autres pays ».

« L’élection des gouverneurs est plus importante pour les citoyens que l’élection de leurs représentants au Parlement, car les gouvernorats locaux sont les principaux piliers du renforcement de la gouvernance », a écrit Asfour.

Selon Asfour, cela permettrait d’établir une responsabilité directe et d’accroître la responsabilité personnelle des fonctionnaires, et mettrait fin à la « culture des décrets » d’Abbas en encourageant une « culture des élections ».

La semaine dernière, des rumeurs ont été publiées selon lesquelles Abbas envisageait un remaniement du gouvernement et la nomination d’un nouveau Premier ministre, en remplacement de Muhammad Shtayyeh, dont le soutien s’est affaibli, afin de répondre à la demande populaire.

Le dirigeant de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dirigeant une réunion de pourparlers de réconciliation entre le Fatah et le Hamas en Égypte, le 30 juillet 2023. (Crédit : Capture d’écran de la vidéo WAFA ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur les droits d’auteur)

Ces développements locaux ont eu lieu alors qu’Abbas était occupé par des questions régionales plus vastes, loin de son pays. Depuis dimanche, Abbas se trouve dans la ville côtière égyptienne d’al-Alamein, où il participe à un sommet tripartite égypto-jordanien-palestinien. La réunion, qui réunit Abbas, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le roi Abdallah II de Jordanie, est officiellement destinée à traiter de diverses questions régionales.

Des sources palestiniennes citées par Haaretz affirment que les trois dirigeants chercheront également à coordonner une réponse aux discussions en cours entre les États-Unis et l’Arabie saoudite concernant un éventuel accord de normalisation avec Israël.

Selon Haaretz, Abbas tenterait de formuler un message unique à l’intention des deux pays du Moyen-Orient, afin de faire comprendre que tout accord entre Israël et l’Arabie saoudite doit comporter des mesures significatives en faveur des Palestiniens.

Le bureau d’Abbas a également signalé la possibilité qu’un haut responsable saoudien participe au sommet, ou que les conclusions de la réunion soient soumises au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

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